Le petit succès du premier film aidant, une suite a immédiatement été mise en chantier, avec le même réalisateur et la même équipe, et sort donc en salles deux ans plus tard. Hélas, cette séquelle est bien moins réussie que son prédécesseur... Tout en suivant le même concept que le premier opus et possédant un budget qui relève quasiment du double, Jeepers Creepers 2 ne réussit pas à nous convaincre autant, le scénario étant beaucoup moins palpitant malgré ses nouveautés. En effet, si l'histoire reste sur les routes désolées de la Floride du Nord, nous avons affaire ici à un lieu unique, un huis-clos dans un bus scolaire rempli de footballers décérébrés dont l'un des pneus a été tranché par notre Creeper toujours aussi affamé. Avec une suite, on est en droit de s'attendre à plus de personnages, de spectaculaire et, en l'occurrence ici, d'effets spéciaux et d'hémoglobine. Il n'en est rien, ou presque. Alternant entre la prise en otage des footballers dans leur propre car et la vengeance culminée par un fermier voisin dont le jeune fils a été enlevé par le Creeper, le film aurait pu/du être beaucoup plus exaltant qu'il ne l'est actuellement si Victor Salva, son réalisateur, ne s'était pas concentré sur ce côté huis-clos auprès d'adolescents stéréotypés et s'il avait un brin étayé les limites d'un décor pourtant intéressant. À l'inverse du premier film, le rythme initial est plus soutenu et l'on rentre beaucoup plus rapidement dans le vif du sujet. Hélas, arrivé à un certain stade, nos personnages exaspèrent, énervent, beaucoup étant inconsistants tandis que d'autres sont des clichés ambulants (le haineux de la bande, le black raisonnable, le trouillard à lunettes, la fille aux rêves prémonitoires...). Pourtant, réalisation, effets spéciaux et scènes d'action sont plutôt bien mises en scène, surtout lors de l'affrontement final. Dommage que le film reste très inégal dans l'ensemble, certains passages étant largement comblés par des dialogues nunuches, d'autres semblant bâclés. Reste une bonne séquelle, agréable et garnie de bonnes idées malheureusement pas toutes exploitées.