Un film d'une rare intensité. Du Douglas Sirk tout craché (je n'ai vu que "Ecrit sur du vent") !, comme le dit si bien Todd Haynes. Racisme, sexisme, homophobie, intégrité... tant de thèmes abordés pour des valeurs morales, telle la liberté, bien exploitées. Sur fond des "fifteens", Todd Haynes ("I'm not there") s'empare de Julianne Moore ("The hours", "Le monde perdu", "Le fugitif"), la recoiffe en rousse, et la prend de haut, et sa performance exceptionnelle tient du sans faute dans ses méandres dramatiques. Dennis Haysbert ("Heat") apporte lui aussi des sentiments : son interprétation recèle du sans faute. Quant à Dennis Quaid ("L'étoffe des héros"), il fait bien pâle figure face à Julianne et Dennis malgré une présence remarquée. On se console par une musique envoûtante qui nous met en transe : merci Elmer (il a fait "Les sept mercenaires" et "Les nerfs à vif" de Scorsese notamment) !! De plus, la photographie, méticuleusement travaillée, mérite tous mes chapeaux. On en oublie le point faible (Dennis Quaid) et l'on passe un merveilleux moment en compagnie de Todd. Un très beau mélo qui s'apprécie à sa juste valeur et vous fait frissoner de tant à autres. Ceci n'est pas un message pour la discrimination, c'est une ode à la différence. On est bien "Loin du paradis"...
Homophobie, racisme, peur de l'autre tout y passe dans ce film se déroulant dans les années 60'. Tant de sujets traités aurait pu être casse-gueule, loin de là, Todd Haynes livre un sans-faute: une intrigue ficelée, des décors et un jeu de lumière fantastiques, des personnages travaillés à la perfection (certaines scènes renvoient un peu à Desperate Housewives)! Mais LOIN DU PARADIS ne serait bien evidemment pas ce chef d'oeuvre sans la présence de Julianne Moore, parfaite en femme trompée, trahie, détruite qui fait tout pour rester fière. Eblouissant
Far from Heaven ne se contente pas d'emprunter un style visuel des années cinquante parfaitement restitué et ce de manière flamboyante, ce ne constitue pas seulement une reprise de la photographie, le film marie magnifiquement ce style intimiste avec une nature humaine dissimulatrice. Des sujets intemporels, transposables aujourd'hui donc, encore plus douloureux à ces époques pas si lointaines où puritanisme, racisme, religiosité, intolérance, voire animosité, engendraient douleurs et situations de destructions... Mieux! sa plastique de douceur et de retenue laisse échapper plusieurs subtilités très marquantes, qui passeront inaperçues: racisme réciproque, codification homosexuelle, définition de l'amour, altruisme et sacrifice de soi, place de l'enfant, la société des non-dits, réalisme et pragmatisme... La liste serait très longue, tant l'intelligence du récit est patente, à tel point qu'une fois n'est pas coutume, même la politesse autoriserait à rire du quidam ne saisissant pas ces subtilités. C'est pourquoi, Far from Heaven est une merveille de cinéma, servie par une actrice invariablement parfaite, taillée par et pour l'intelligence.
Todd Haynes réussit linoubliable exploit de ressusciter Douglas Sirk, le temps d'un film. (...) Loin du paradis est un mélodrame magnifique, déchirant, éblouissant. Au plus près de lenfer.
Superbe film, touchant, qui traite de sujets graves comme le racisme et l'homophobie. Todd Haynes choque par cette histoire parlant sur la peur de(s) (la) différence(s) qui passe malheureusement par l'intolérance, dans les années 1950 aux Etats-Unis. A voir absolument.
Je sais enfin de qui Marc Cherry s'est inspiré pour créer le personnage de Bree dans "Desperate Housewives" ! Cette Cathy est tellement "parfaite" qu'elle en est pathétique. Ce qui l'est encore plus c'est de constater que 60 plus tard, homophobie et racisme tiennent encore le haut du pavé...
D’emblé ce film nous plonge dans la magnificence du cinéma de Douglas Sirk. Une comparaison assumée, revendiquée et magnifiée par une photo sublime et par une forme plastique en tout point remarquable. Les questions posées par le film se situant dans les années 50 sont intemporels : acceptation de l’autre (de par sa couleur ou son orientation sexuelle) et acceptation de soi (comment briser une image pour être tout simplement différent, dans une société conservatrice propice au jugement et à la condamnation). Magnifique film d’un point de vu formel, magnifique film dans sa construction narrative et magnifique film tout simplement car il brise le masque des apparences pour faire place à la vie et donc à l’émotion.
Un bon film, qui sous des aspects relativement lisse (comme la société de l'époque), est une énorme critique de la place de la femme, des noirs et des homosexuels dans la société des années 50, amis qui est aussi à rapprocher de la place de ces mêmes personnes dans la société actuelle. Les acteurs sont très bons, et on passe un agréable moment.
Le sujet est intéressant mais ce film ne parvient pas à donner vie à cette histoire. Cela manque de souffle, d'émotion. C'est vraiment dommage car les acteurs sont bons mais la réalisation ne permet pas de rendre justice à cette œuvre. C'est comme un soufflé qui ne gonfle pas. Dommage.
Largement inspiré par les grands mélos flamboyants de Douglas Sirk des années 50,Todd Haynes mimétise le maître,que ce soit dans les textures,les couleurs ou plus simplement les thèmes traités.On pénètre l'Amérique bourgeoise provinciale très conservatrice de l'époque.C'est un vrai théâtre de marionnettes.Tous le monde s'épie.Les femmes passent leur temps à jaser tout en se promenant dans des toilettes extrêmement onéreuses.Les tabous sont très prégnants.Haynes en cite particulièrement deux:le racisme primaire et l'homosexualité vue comme une maladie.Le rejet par l'ignorance.Quant à cette maîtresse de maison au sourire incessant et aux manières irréprochables,elle est d'une infinie tristesse,mais ne peut absolument pas le montrer,question d'honneur,de prestige,mais surtout de pudeur et de dignité.Julianne Moore est méconnaissable,très impliquée et émotionnelle dans ce beau rôle de femme.Il y a peu à redire au niveau des qualités esthétiques de "Loin du paradis".Son principal problème,c'est justement qu'il ne s'affranchit jamais des mélos qu'il pastiche.Et du coup,l'hommage devient dérisoire,désuet alors que le maniérisme permanent finit par fatiguer.Tout cela manque malheureusement de naturel.
On était très loin du paradis dans les années 50 aux Etats-Unis à en croire cette représentation, certes très caricatural, du modèle familiale et communautaire idéal. C'est extrêmement cucul la praline mais il faut reconnaitre que le racisme, l'homophobie et le commérage de l'époque sont bien traités...
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3,5
Publiée le 25 janvier 2011
Le film se passe dans les annèes 50 et raconte l'histoire d'une femme au foyer bien sous tout rapports, qui voit sa vie bouleversèe quand elle constate les infidèlitès de son mari et qu'elle se rapproche du jardinier noir...Todd Haynes a voulu rendre hommage aux mèlos hollywoodiens d'antan! Avec ce beau film aux belles couleurs automnales et à l'interprètation parfaite, ce sont les films mythiques de Sirk et de Minnelli qui nous reviennent ici en mèmoire! Mais le cinèaste ne se contente pas d'un habile "à la manière de"! S'il se glisse si bien dans le moule esthètique des mèlos d'alors, c'est pour en dètourner tous les codes et dresser un portrait au vitriol d'une sociètè rigoriste! Julianne Moore et Dennis Quaid sont magnifiques...
Far from heaven de Todd Haynes joue naivement avec les codes du genre et dépassione totalement à cause d'un manque réel de profondeur au niveau de l'esthétique et de l'histoire. Le réalisateur copie colle un peu bêtement tout les clichés du mélodrame, les met un à un et fait en sorte que tout cela se termine mal mais l'émotion n'étant nulle part, les larmes attendues du spectateurs ne viennent pas, un exercice de style bel et bien raté.