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benoitparis
109 abonnés
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4,0
Publiée le 8 novembre 2010
Un film nettement plus dérangeant qu’il ne semble au premier abord. Dino Risi a été docteur en psychiatrie avant de mener carrière au cinéma. « Valse d’amour » est tourné alors qu’il est septuagénaire, son personnage central est un ancien pensionnaire d’hôpital psychiatrique, et il y a surtout quelque chose de sénile, d’une ambiguïté donnant le malaise dans les relations de cet ex interné grand père avec sa petite fille. Un curieux mélange de misanthropie et de sentimentalisme exacerbés, où la folie est le seul gage de sagesse, la sénilité et l’enfance les seuls gages d'innocence par delà un inceste possible. L’aspect purement satirique en devient presque le plus respirable. La séquence des fous sur le plateau de télévision suivie de celle du bal masqué, d’abord enfantin puis se prolongeant sur le trottoir, est un superbe raccourci grinçant de l’époque. Il y a quelque chose de donquichottesque dans la prestation de Vittorio Gassman. Un des Risi les plus complexes que j’ai vu.
Beau film de Risi. Sur un sujet tendancieux : un grand père amoureux de sa petite fille, Risi s'en sort bien, tout reste dans les beaux sentiments. C'est très bien traité, la société italienne, le couple bourgeois et le vieux abandonné. L'actrice qui joue Rosa (l'enfant) est très bien choisie, et Gassman est très bon comme d'habitude. L'histoire se suit avec intérêt, les dialogues sont bons et la réalisation plus que correcte. C'est un bon film qui pose également de bonne question sur la vieillesse, et... la folie. Film qui ne dépare pas dans l'oeuvre de Risi.
Quand on libère les fous il faut vivre avec… sauf que justement un fou c'est invivable parce que ça ne rentre pas dans les rails. C'est tout le propos du film où une petite famille recomposée, sorte de microcosme de la société voit son trantran chamboulé par le fou qui se moque complètement des conventions et des codes sociaux… La seule qui le comprendra étant une gamine et quand il sera chassé de chez lui, c'est avec deux autres asociaux (un fou et une prostituée) qu'il pourra vivre… (il y a aussi une scène fabuleuse avec une nymphomane) Une fable magnifique pas mélo pour deux sous, teinté d'humour grinçant et, fabuleusement interprété par un Vittorio Gassman magistral, réalisé sur le ton de farce, une vraie comédie italienne. Il faut absolument parler du reste de la distribution et Dominique Sanda paraît fatigué, nous avons droit à un Elliott Gould complétement barré, une Eva Grimaldi qui nous joue une prostituée en pleine forme, mais surtout la petite Valentina Holtkamp qui nous fait une prestation extraordinaire. Il est rare de voir une gamine livre
Le dernier long-métrage de Risi est comme un au revoir qu'il nous adresse. "Tolgo il disturbo" : je vous épargne le dérangement, s'excuse le titre, comme si le réalisateur regrettait quelque chose. De parler de vieillesse, peut-être ? De trahir une audience qu'il a si longtemps divertie en lui proposant en un film plus de sujets, moins de rire mais toujours autant de psychologie ?
Ce n'est pas moi qui lui tiendrai rigueur d'avoir pour une fois privilégié l'attendrissement sur la caricature, et Valse d'amour n'a rien d'un film qui radote. Il est habité, en fait, de la même lumière de sagesse nostalgique qui baigne Les Feux de la Rampe de Chaplin : l'aura d'un ultime effort mais aussi celle d'un homme qui lâche enfin prise et parle avec son cœur depuis longtemps mis de côté.
Cette aura, Gassman l'a ressentie aussi : son rôle de grand-père cyclothymique en regorge et son image donne puissamment la vie à ce qui n'aurait été sinon qu'idée chez Risi. Pourtant ça démarrait mal, avec sa vision démodée de la folie et une post-synchronisation négligeante qui donnent au film ce côté croquis de l'ancienne Cinecittà. Mais ce ne sont que les signes du passage d'un artiste qui a des choses à dire : attendrissement, vieillesse et folie, mais aussi amour. Celui, impossible, qui unit le grand-père et la petite-fille, et qui donne sa cohésion à tout ce que le film contenait jusque là sans faire de distinction entre l'utile et le dispensable.
On ne le sent pas venir, ce chapitre perdu de Lolita. À le découvrir, on a vite envie de crier à l'immoralité, que la folie et la vieillesse ne doivent pas être les prétextes à parler d'un tabou et des controverses qui vont avec. Mais le vieux grigou n'a pas perdu ses réflexes de psychologue et ne fait que poser avec douceur des questionnements moraux insolubles, comme de se demander jusqu'où la sénilité justifie l'attachement d'un homme seul et fatigué pour sa petite-fille. Est-il cruel ou raisonnable de la lui enlever ? Les deux ? Pourtant n'assiste-t-on pas simplement à la rencontre de deux innocences à chacune des extrémités de la vie : une qui est retrouvée dans la vieillesse, et une autre qui ne s'est pas encore dissipée dans la jeunesse ?
Peut-être Risi s'excusait-il de poser la question, ou de ne pas la trancher ; mais en faisant ainsi, il s'abandonne complètement au cinéma pour la dernière fois et pose pour moi le point final d'une carrière où divertissement et études sociales se sont presque toujours admirablement mêlés. Arrivederci, maestro.
Qu'il est mignon tout plein ce film ! Dino Risi nous livre ici une histoire d'amour touchante entre un grand-père et sa petite fille : le ton est mélodramatique voire sentimentaliste, mais cela n'empêche pas Vittorio Gassman de nous offrir une très belle prestation, expressive ainsi qu'émouvante. Même si la musique d'accompagnement ressemble à du sirop sans saveur et que la mise en scène n'évite pas toujours les poncifs du genre, le scénario est suffisamment intelligent pour nous tenir en haleine pendant 90 minutes : pas mal de péripéties peuplent le métrage ( on retiendra l'épisode d'Alcide, le meilleur ami d'Augusto ), par conséquent le résultat est assez efficace. Bref, un mélo attendrissant qui semble assumer ses pires mièvreries. Valse d'Amour est donc un film sans prétentions, agréable à regarder même si l'émotion ne prend pas toujours ( faute à certains clichés ). A noter la présence de Firmine Richard dans le rôle de la gouvernante ( près de dix ans avant le film culte de François Ozon ). A voir.