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Caine78
6 790 abonnés
7 398 critiques
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1,0
Publiée le 6 novembre 2013
Seul mérite du « Piment de la vie » : parvenir à nous faire sourire à quelques reprises, certaines situations et répliques restant assez savoureuses. D'ailleurs, je n'ai pas passé un si mauvais moment que cela, le côté très coloré étant bien rendu et Doris Day a beau être l'incarnation d'une idéologie que je déteste, elle reste une actrice charmante, voire assez délicieuse. Oui mais voilà : lorsque vous êtes aussi réactionnaire dans le discours, il ne faut pas s'étonner que cela pique. Je sais que nous étions en 1963, mais c'est quand même ahurissant de voir un portrait aussi primitif de la femme, le tout avec une assurance qui dépasse l'entendement. Attention donc : si votre femme essaye de s'émanciper en cherchant un boulot plutôt que de s'occuper du ménage et des enfants, ne la laissez pas faire, sa place est dans la cuisine, et nulle part ailleurs, sinon l'équilibre familial en serait fortement perturbé. On se dit pourtant que le discours va bien évoluer à un moment ou un autre, et cela en prend de temps à autre le chemin : et bien pas du tout ! La fin est à ce titre un immense moment de ridicule, et la « femme-objet » une sorte de fin en soi assez inquiétante, pour ne pas dire franchement rebutante. Bref, Doris Day a beau être aussi ravissante que possible, voir une actrice exalter avec autant de conviction les valeurs familiales les plus rances, cela a du mal à passer : on a connu Norman Jewison autrement plus inspiré...
Prototype même de la comédie de studio porté par un casting en or le tout dans une situation qui sera la source de multiples gags (la fameuse "screwball comedy"). Içi, c'est donc D. Day et J. Garner qui forme ce couple qui se retrouve confronté à une situation qui verra l'homme de la maison relégué au second plan derrière sa femme qui devient une vedette du petit écran. Critique parfois acide de cet univers, brocardant ces séries assez idiotes (les fameux "soap opéras" dont l'explication de l'expression nous est içi donnée), la comédie milite aussi pour l'émancipation des femmes, du moins avant son dernier 1/4 d'heure. Les gags sont drôles, bien trouvés et le rythme est agréable. J. Garner n'est pas au top mais la bonne humeur de D. Day et son abattage emporte le tout. Un bon moment, mis en scène par un N. Jewison inspiré, avant que ce dernier ne se dirige définitivement vers un cinéma plus engagé, sans virage à 180° dans la dernière partie.
Le Piment de la vie fait partie de ses nombreuses comédies très agréables et gentilles ou l'on retrouve avec joie la pétillante Doris Day. Certes les propos du film semblent un peu dépassés mais Le Piment de la vie offre plusieurs scènes très marrantes (la bonne Allemande qui répond au téléphone, la mousse dans la piscine, l'accouchement à la fin...).
C'est navrant qu'un film aussi sexiste puisse avoir été produit en 1964 tant les stéréotypes sur la famille, la femme et sa place dans la société rappellent ceux des années 50. Peut-être était-ce un dernier sursaut désespéré du machisme conservateur au moment même où la libération sexuelle des années 60 commençait à ébranler les vieux modèles de société.
Je me demande ce que James Garner, pourtant connu pour son libéralisme et ses prises de position pour les droits civiques (il a participé à la marche pour les droits civiques à Washington en 63, et était au troisième rang lors du meeting de Luther king, où ce dernier prononça son fameux discours "I had a dream") et très enclin à déconstruire l'archétype du mâle dominant dans certains de ses rôles. Vraiment surprenant de la part de Jim Garner, lui qui détestait le machisme et le sexisme, lui qui s'était battu pour qu'une collègue actrice soit mieux rémunérée dans un de ses films. On se demande également pourquoi Doris Day est allée s’empêtrer dans ce navet.
C'est plus pathétique que drôle. Les gags éculés tombent à plat dans ce qui ressemble à une compilation de scènes d'un mauvais sitcom des années 50 . Il y juste un gag parodique récurrent qui m'a fait rire, une satyre des mauvais feuilletons diffusés à la TV, où chaque épisode se conclue inlassablement de la même façon que la veille, sous prétexte que les spectateurs seraient incapables de remarquer qu'on leur ressert chaque soir la même soupe.
Que vous soyez fan de Doris Day ou de James Garner, vous risquez d'être très déçu par ce film qui ne leur laisse à aucun moment la chance d'exprimer tout leur talent.