"Dagon", un film de Stuart Gordon sorti en 2001, s'inscrit dans la tradition des adaptations de l'oeuvre de H.P. Lovecraft, offrant une plongée dans un univers horrifique et fantastique.
Le film, reprenant des éléments de "Le Cauchemar d'Innsmouth", raconte l'histoire de Paul Marsh, un homme tourmenté par des cauchemars océaniques, se retrouvant pris au piège dans un village de pêcheurs galicien aux sombres secrets.
La réalisation de Gordon, connu pour son approche distinctive de l'horreur, est efficace mais parfois inégale. Les moments de tension et d'atmosphère oppressante sont bien rendus, notamment grâce à une photographie sombre et inquiétante de Carlos Suárez, qui capture parfaitement l'essence lugubre du village d'Imboca. Toutefois, le film souffre parfois d'un rythme inconstant et d'une narration parfois décousue, qui peut laisser le spectateur perplexe.
Les performances sont variées. Ezra Godden, dans le rôle de Paul, livre une interprétation convaincante, exprimant bien la confusion et la terreur de son personnage. Macarena Gómez, en tant qu'Uxía, apporte une touche mystérieuse et envoûtante. Cependant, certains personnages secondaires semblent sous-développés, manquant de profondeur pour véritablement contribuer à l'histoire.
L'aspect le plus remarquable de "Dagon" est sans doute sa fidélité à l'esthétique lovecraftienne. Le film réussit à créer un sentiment d'horreur cosmique, un élément central des récits de Lovecraft, avec ses créatures mi-humaines, mi-marines et ses thèmes de cultes anciens et de destinées maudites. Les effets spéciaux, bien qu'imparfaits, ajoutent une dimension grotesque et surréaliste qui sied bien à l'univers du film.
En termes de musique, Carles Cases offre une partition qui complète l'atmosphère étrange et inquiétante du film, bien que par moments, la musique semble trop présente, éclipsant l'impact de certaines scènes.
En conclusion, "Dagon" est un film d'horreur qui, malgré ses imperfections, parvient à capturer l'essence de l'univers de Lovecraft. Il offre une expérience intéressante pour les amateurs du genre, mais pourrait laisser les spectateurs occasionnels sur leur faim en raison de ses incohérences narratives et de son rythme parfois inégal. Un film qui, bien que ne marquant pas un jalon dans l'histoire du cinéma d'horreur, possède des qualités indéniables pour les connaisseurs du genre.