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Fêtons le cinéma
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2,5
Publiée le 26 octobre 2019
À la manière des super-héros contemporains qui aiment se rassembler et unir leur force – ce qui occasionne des imbroglios narratifs et contraint les scénaristes à réécrire sans cesse la mythologie desdits personnages –, les grands monstres de la Warner ont eux aussi partagé des aventures communes, comme c’est le cas dans La Maison de Dracula, réalisé en 1945 par Erle C. Kenton. C’est ici l’unité domestique de la maison qui sert de cadre à la renaissance des personnages iconiques, un petit manoir que la réalisation peine néanmoins à incarner : un seul plan délimite la propriété depuis l’extérieur, si bien que le spectateur ne réussit que vaguement à se figurer la bâtisse dont il est question. Dans la tradition des films horrifiques de l’époque, l’espace est composé d’une collection de salles stéréotypées – le laboratoire et le salon pour l’espace intime, une cellule de prison et une chambre d’hôpital pour l’espace public – que raccorde une course-poursuite finale plutôt haletante. Car il faut souligner la qualité de la mise en scène, aussi propre que pragmatique, qui sait placer sa caméra là où l’exige l’intrigue. De belles surimpressions d’images confèrent au long-métrage une esthétique particulière, notamment cette scène de rêverie psychédélique dans laquelle s’interposent les personnages à tour de rôle. Le travail de l’ombre pose d’emblée une symbolique du double : qu’il s’agisse de Dracula, de Talbot ou d’Edelmann, la transformation hante les pas de protagonistes pouvant être à tout moment surpris par leur nature changeante. Les surimpressions viennent superposer deux couches de réalités, comme les deux versants opposés d’une même médaille identitaire. Le vampirisme lui-même perd son aspect légendaire et se voit traité telle une maladie infectieuse qu’il faut combattre au moyen de transfusions sanguines. Il y a, dans le sang de Dracula, un « parasite » qui l’empêche de mourir. L’ombre des personnages est donc à la fois une métaphore de leur dualité intérieure – un monstre aimerait goûter à la normalité, un docteur aux vertus de l’immortalité – est une fatalité contre laquelle les actions humaines s’avèrent bien impuissantes. Soulignons également la beauté de la composition musicale qui offre à chaque monstre un petit thème marquant tout en soufflant au film une atmosphère gothique des plus réussies. On regrettera, à terme, que le bestiaire horrifique formé par les grands monstres du genre ne donne lieu à davantage d’effets dramatiques : l’agitation finale se stoppe brutalement et laisse le spectateur sur sa faim. Le monstre de Frankenstein, par exemple, se réveille quelques minutes à peine avant le générique de fin. Dommage. D’autant que la prestation de John Carradine en Dracula s’avère peu marquante : nous sommes loin du charisme d’un Bela Lugosi ou d’un Christopher Lee. S’il n’est donc pas indispensable, La Maison de Dracula mérite néanmoins le coup d’œil pour la qualité de sa mise en scène et le plaisir que l’on éprouve devant cette réunion des monstres sacrés du cinéma d’épouvante.
Plus qu'une œuvre cinématographique, La Maison de Dracula est un film fait pour assouvir un fantasme de gosse. Il ne faut donc pas chercher un scénario très logique pour prendre du plaisir devant ce film : spoiler: on ne sait pas comment Dracula et Lawrence Talbot ressuscitent; comme par hasard, ces deux personnages vont voir le même médecin en même temps puis retrouvent par hasard le corps de la créature de Frankenstein... De plus, la fin du film est plus que bâclée et précipitée. On est donc très loin des films d'origine mais on peut s'amuser à retrouver tous ces personnages, même si la créature de Frankenstein ne fait qu'une très brève apparition (on se demande même quelle raison autre que commerciale justifie sa présence). De plus, le film bénéficie des très bonnes interprétations de Lon Chaney Jr., qui retrouve son personnage de loup-garouspoiler: (et qui, enfin, réussit à vaincre sa malédiction) , et de John Carradine, qui incarne Dracula pour la seconde et dernière fois chez Universal après La Maison de Frankenstein. Ce dernier d'ailleurs arrive tellement à personnifier le vampire, sur le peu de séquences où il est présent, que l'on regrette que cet acteur n'ait pas eu l'occasion d'interpréter le célèbre comte dans un film uniquement centré sur lui. De plus, le film bénéficie d'effets spéciaux très réussis pour l'époque. La Maison de Dracula est donc un film qui est à mille lieux d'être un chef-d’œuvre mais qui n'est pas déplaisant par son aspect série B fourre-tout.
Les prémisses du cinéma bis peut être? En tout cas les scénaristes non pas fait dans la dentelle en tranformant ce laboratoire médical en clinique pour montres cinématographiques. Au moins on ne fait le voyage pour rien.
Pas passionnant. Un Monster movie de chez Universal qui est un peu répétitif avec les autres, et ne parlons pas de La Maison de Frankenstein dont il est le jumeau conforme. Pas de surprise donc, si ce n'est de ne pas voir Karloff dans son rôle fétiche de la créature de Frankenstein, au profit du moins talentueux Glenn Strange. Carradine de même est en deçà de Lugosi dans le rôle du comte Dracula, et Lon Chney Jr semble lui-même lassé de revenir toujours et encore avec la même trame amoureuse pour son personnage maudit du Loup-Garou. La fin est poussive et assez plate, sans surprise encore. Reste le plaisir de retrouver nos monstres favoris et de regarder quand même un classique du cinéma de montre(s). Moyen pour ne pas dire dispensable dans la série.
Faisant partie des premiers crossovers de l’histoire, La maison de Dracula tente tant bien que mal de faire se rencontrer trois légendes des monstres Universal, à savoir Dracula, le loup-garou et Frankenstein. Sauf que ce postulat de départ donne lieu à un scénario passablement absurde et incohérent et qui ne provoque jamais les frissons attendus. Le bestiaire est à peine exploité par le réalisateur Erle C. Kenton qui ne parvient jamais à s’affranchir d’un script inepte. Heureusement, John Carradine est un suceur de sang assez convaincant. Il est le seul à vraiment tirer son épingle du jeu. Malgré une durée très courte, le film réussit la gageure d’être ennuyeux au possible.