Une américaine à Paris est un porno hard, un vrai, avec une vedette de l’époque qui est décédée très jeune, un peu détruite d’ailleurs par le milieu, Karen Lancaume.
Franchement, il n’y a pas réellement d’histoire ici, mais le métrage repose sur une idée assez loufoque qui permet finalement de prendre le film comme une succession de sketch hard et vaguement humoristique (disons que l’humour est très spécial !). Cette idée, c’est détourner tout ce qui fait « l’identité française » ! Donc vous imaginez bien, la baguette, les toits de Paris, le coq… Honnêtement c’est une idée qui ne fait pas forcément un film en tant que tel, mais qui offre une succession de scènes porno pour certaines très étranges, parfois drôles, parfois franchement surréalistes (le coq c’est ouf !). Du coup, c’est vrai, ce film a son identité bien à lui, et ce n’est pas du porno aussi quelconque qu’on pourrait le supposer ! Je ne dis pas que c’est ragoutant, mais il y a quelque chose de différent, et finalement, avec sa durée courte, j’ai plutôt adhéré au concept.
Il faut dire aussi que le film a une esthétique aussi assez spéciale. L’idée des scènes de sexe en extérieur c’est plutôt bienvenu, ça permet un éclairage naturel d’assez bel effet, et même si la balade reste somme toute convenue, on déambule dans la capitale au gré des pérégrinations de l’héroïne avec un certain plaisir. Si Une américaine à Paris n’est pas un film très recherché visuellement, il a là aussi une personnalité, une singularité, et sans être séduit plus que cela car ce n’est pas très beau, c’est typé. La mise en scène n’est d’ailleurs pas vilaine, les scènes porno valant le coup, même s’il faudra aimer les idées parfois hallucinantes qui ont traversé l’esprit du réalisateur ! Etre dans le pétrin par exemple prend tout son sens ici !
Au casting une belle galerie de vedettes du genre, avec Brooke April, Karen Lancaume, Coralie, et côté masculin Patrice Cabanel… Pas forcément des carrières bien longues pour tout ce petit monde, mais une reconnaissance du milieu, et franchement ça se comprend, niveau porno rien à redire, ça assure. Je note aussi un petit effort niveau jeu d’acteur, et même si le film n’autorise pas grand-chose de ce côté-là, on sent quand même un certain potentiel chez les interprètes.
En revanche, niveau défaut sensible, la bande son, bâclée.
Honnêtement, Une Américaine à Paris, dès la scène d’ouverture laisse penser qu’on ne sera pas sur un porno aussi basique que de coutume. C’est heureux. Mais en fait, plus le film avance et plus on se rend compte qu’il verse dans le surréalisme niveau porno, hésitant entre le mauvais goût iconoclaste assumé, et la fantaisie paillarde ! C’est assez audacieux pour le coup, et je donne 3.5. Pas beaucoup plus, car formellement ça reste moins tranchant que ça aurait pu être, la bande son est loupée, et le scénario reste trop ténu.