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Un visiteur
5,0
Publiée le 6 avril 2019
Hypnotisant comme chef-d’œuvre, le scénario est glacial, un tueur d’enfant sévit dans les rues, la population est en émoi. Une machine de peur s’installe et commence à démarrer le moteur tournant pour la suite chronologique, c’est la marche manipulatrice du pouvoir politique. L’opinion publique participe à sa recherche pour arrêter ses pulsions criminelles, malgré les avertissements policiers, un certain reflet visionnaire, à partir du noir et blanc flou, on distingue avec discernement, par l’envoûtement. Cette populace possède en chacun d’eux, une connaissance au sujet de la loi, ce sont des spécialistes en la question plus que les flics, et c’en est même effrayant, d’abord en étant neutre à leur égard. Le lynchage populiste n’est autre que ce regard d’aujourd’hui, prêt à lancer la première pierre en public, agir plutôt que réfléchir, les meurtres métamorphoses la rage du peuple. L’assassin est irrécupérable pour la société, ainsi soit-il par ses aveux au yeux de la justice du citoyen, une prestation d’acteur époustouflante derrière son visage juvénile cliché choisi pour montrer le mal en lui. Une certaine fascination pour l’histoire allemande, de la république de Weimar 1933 au prémices de la montée au pouvoir du national socialisme, la théorie du complot menée par des gangsters à la tête de ce pouvoir extrémiste dictatorial criminel.
Un des passage obligé du ciné-club au Lycée, je n'avais pas revu ce film depuis. Et bien c'est encore meilleur que dans mon souvenir. A quoi voit-on que nous avons affaire à chef-d'oeuvre ? Facile : au fait qu'un film reste visible 80 ans après sa sortie ! Cinématographiquement, c'est du grand art : plans anguleux et séquences de folie, interprétation de Peter Lorre géniale, surpuissante, intemporelle et qui ringardise un peu le reste des acteurs encore figé dans l'expressionnisme muet, montage très audacieux, quelques traces d'humour, du suspens, de la psychanalyse dont l'Allemagne était friande (l'oeuvre de W. Reich apparait en creux) et la compassion - qui ne devait pas être la norme dans la République de Weimar rongée jusqu'à l'os... Et, à ce sujet, évidemment, on ne peut s'empêcher de replacer ce film dans sa perspective historique : la police mise en échec, c'est la République de Weimar incapable de rétablir l'ordre et la prospérité, la pègre et ses structures parallèles, menées par le sinistre Schränker habillé comme un gestapiste avant l'heure et décidant qui a le droit de vivre et qui doit mourir, ce sont évidemment les nazis. Autre thème abordé par Lang dans cette oeuvre vertigineuse aux multiples richesses, le lynchage, dont il fera un sujet central dans son premier film américain, également remarquable, Fury.
Un des grands films de Lang qui pose le débat fort interessant de la responsabilité de meurtriers invoquant la folie comme défense.En fait cette oeuvre regroupe differents genres : le thriller avec une population stressé se méfiant de tout le monde puis une enquête policière qui piétine ,le huis clos avec la traque du meurtrier dans l'immeuble et enfin le procès dans la cave.Lorre grâce a son visage particulier incarne avec talent (superbe scène lors du procès) cet homme mi ange ,mi démon que toute la ville recherche ,l'air très célèbre qu'il sifflote le perdra.Le monde des trafiquants ,gênés par ces crimes ,va se montrer rapide que la police pour débusquer le tueur et décide de lui faire un procès expéditif.Situé entre 2 guerres ,l'on peut y voir l'opposition entre le nazisme (les criminels et autres voleurs) et le peuple Allemand (la loi de l'état représenté par les policiers).Lang en utilisant intelligemment les gros plans nous rapproche des personnages et de l'action.
L'histoire d'un tueur d'enfants présenté comme une victime, qui accuse toutes les couches de la société d'une corruption plus profonde que sa propre démence... Nous sommes en 1931 et la mise en image d'un tel synopsis à cette époque semble relever de la folie pure et simple... Ce faisant et assumant, Fritz Lang va livrer à la postérité un monument intemporel du 7ème art et l'ancêtre de tous les films de sérial-killers de l'histoire. Tout y résonne d'une actualité troublante : le tueur qui rode suscite paranoïa, soupçon généralisé entrainant délations et fausses accusations, d'autant plus qu'il demeure insaisissable, mû par des pulsions incontrolables et qui défient toute logique. C'est d'ailleurs le noeud du dénouement, où finalement jugé par une assemblée de criminels qui sont parvenus à lui mettre le grappin dessus, le réalisateur pose la question de la responsabilité pénale de l'individu, n'hésitant pas par ailleurs à retourner contre le tribunal fantoche le mirroir déformant d'une société gangrénée qui a contribué à son existence. "M. Le Maudit" est un film sans musique, car la terreur que le psychopate génère n'inspire que le silence; d'ailleurs le décor et l'ensemble des objets montrés en gros plan ne sont là que pour signifier les sentiments de peur. Sur le plan technique et si l'on veut faire complètement abstraction du fond, "M. Le Maudit" est déjà un chef d'oeuvre architectural : tout y est carré ou rectagulaire comme pour renforcer un sentiment d'étouffement permanent... Pour toutes ces audaces thématiques, pour cette rigueur quasi-scientifique dans l'art de construire des plans, "M. Le Maudit" est peut-être l'oeuvre cinématographique qui a eu l'influence la plus tenace et la plus perceptible dans l'oeuvre de Stanley Kubrick.
Réalisé en 1931, "M le Maudit" est le premier long-métrage parlant de Fritz Lang. Ce dernier avait déjà auparavant fait ses preuves dans environ une douzaine de films muets dont le fameux "Metropolis" (1927). "M le Maudit" est une oeuvre mondialement connue et c'est pour cela que par conséquent je ne m'étendrais pas inutilement dans cette critique car tout ce qui a pu être dit sur ce classique l'a été. Pour l'historien Marc Ferro, ce film est même représentatif de la montée du nazisme en Allemagne. Mais pour moi "M le Maudit" est avant tout un polar magistral au rythme implacable, un flamboyant exercice de style dans lequel chaque plan, chaque détail y est chargé de sens. Comment oublier la prestation hallucinante et hallucinée de Peter Lorre ? Comment ne pas se souvenir de l'air d'Edvard Grieg "Dans l'antre du roi de la montagne" après avoir vu ce film ? Impossible.
Beaucoup d'idées de mise en scène, mais un scénario qui a du mal à se renouveller, avec quelques longueurs. Au final, ce qui m'a le plus intéressé peut être dans ce film, c'est le véritable témoignage qu'il nous laisse sur la république de Weimar. Nous sommes au début des années 1930. Deux ans auparavant, le jeudi noir faisait sombrer le monde dans une crise financière. Deux ans plus tard, Hitler et le nazisme vont faire sombrer le monde dans une nouvelle guerre mondiale. Je ne sais pas si Fritz Lang s'en rendait compte en réalisant son film, mais il nous donne en tout cas un état des lieux très intéressant de la situation, notamment le manque évidemment de crédibilité de l'autorité publique, du pouvoir central, face à un pays complètement désorganisé.
L’utilisation de l’ellipse, le coté feutré donné par le rythme et le jeu des lumières (moins violent, moins contrasté, plus tamisé que dans les films expressionnistes des années 20) rend le film particulièrement angoissant, glaçant. « M le maudit » n’est sans doute pas, comme on l’énonce souvent, une métaphore de la montée du nazisme, mais à coup sur, comme la série des Mabuse, celle du dérèglement social, de l’anomie qui emportent l’Allemagne de l’époque. Dans « Le testament du docteur Mabuse » la folie et la normalité étaient réversibles, indéterminées, dans « M le maudit » c’est la légalité et la délinquance qui le sont. Lang va jusqu’au bout de la logique de la criminalité organisée en la montrant sur le point de se substituer à la police et à la justice. Son tableau des bas-fonds berlinois est étonnant, mais le plus impressionnant est de voir comme son organisation concurrence celle de l’enquête policière, comment elle est capable de quadriller une ville. Peter Lorre est une incarnation inoubliable de la hantise et de la peur. Le final a quelque chose de kafkaïen. Un film essentiel.
De manière épatante, M le Maudit n'a pas vraiment vieilli comme je me l'étais imaginé en mettant le DVD dans le lecteur. Portée par un suspens vraiment haletant, l'histoire se révèle prenante et la qualité de la mise en scène et de l'interprétation de Peter Lorre n'y est vraiment pas étrangère. Un film policier tout ce qu'il y a de génial à suivre, avec le charme du Noir&Blanc pour l'appuyer...
Je découvre enfin ce vieux classique et j'avoue que, hormis d'un point de vue purement technologique évidemment, il n'a pas du tout vieilli. Ça reste un film très moderne qui s'apprécie encore, et dont la conclusion est assez brillante. L'enquête ne m'a juste pas paru incroyable et M le maudit ne va surement pas le marqué plus que ça, dans le même genre j'ai largement préféré "l'assassin habite au 21" de Clouzot par exemple. Mais ça reste un film agréable, je recommande !
Fritz Lang est un génie pour son époque ! Quel film ! on frôle le chef d'oeuvre ! Jeu d'acteur très bon avec une réal propre ! Que dire de ma fin avec une leçon de moralité bien raconté !
Après une dizaine de films à son actif, dont le célèbre Metropolis (1927), c’est en 1931 avec M le Maudit que Fritz Lang réalise enfin son tout premier film parlant (ses précédents étant tous muets !). Une œuvre reconnue et devenue un modèle avec le temps, une référence cinématographique de plus à rajouter dans la filmographie de son réalisateur. Dans une ambiance sombre et glaciale, on suit pas à pas, les habitudes d’un sadique, un serial killer qui assassine des petites filles. La terreur, l'hystérie et la paranoïa gagnent la ville et tous ses habitants. Ils se soupçonnent les uns les autres, ne sachant plus faire la distinction. Alors que personne n’est capable de lui mettre la main dessus et que les meurtres se poursuivent, La pègre et la police se mettent à le rechercher, c’est alors une course contre la montre qui se met en marche, pour savoir qui parviendra à le trouver en premier afin de lui faire payer le prix fort ! Fritz Lang est parvenu à insuffler à son œuvre une ambiance palpable dans son récit. On vit le film comme si nous étions à la place du tueur. Alors que dans la première partie, on ne le voit presque pas, c’est dans la seconde et dernière partie que tout se joue, recherché par tout le monde, traqué comme du gibier (d’où l’excellente séquence de la filature). Une tension qui s’accentue jusqu’à la toute dernière minute du film. Une œuvre emblématique du cinéma Allemand et de son réalisateur. Peter Lorre quant à lui impressionne, la terreur se voit sur son visage à la fin, un rôle puissant et qui nous laisse sans voix ! A noter aussi qu’il existe un remake d’origine US, réalisé par Joseph Losey en (1951).
Tourné entre les deux guerres, un film brillant, une vrai métaphore sur la montée de nazisme en Allemagne. L'histoire, inspirée d'un fait divers, est solide et tient en haleine. La traque du meurtrier vue des deux côtés, autorités et pègre, est magnifiquement mise en scène. La version de 107 minutes est très bien restaurée, l'image est magnifique. Sublime interprétation de Peter Lorre, impressionnant d'inquiètude avec ce air sifflé qui reste dans la tête longtemps après vu le film. Un chef d'oeuvre à découvrir.
Chef d'oeuvre de Fritz Lang, M le Maudit développe dans une première partie une chasse à l'homme menée parallèlement par la police et par les gens de la rue (patrons de la pègre qui engagent les mendiants à trouver le meurtrier ; ce sera un pauvre aveugle qui le trouvera). Dans les dernières minutes, le film traite de la question morale (et intemporelle) de la justice : un homme ayant commis des crimes atroces mérite-t-il la mort s'il est lui même victime de la maladie, de la folie ? En partant d'un polar angoissant (la première apparition de M donne froid dans le dos "quel joli ballon"), Lang aboutit à un film social et moral. Le titre du film aurait dû être "Les assassins sont parmis nous" : le tueur d'enfants est un pauvre homme, impuissant et faible, recroquevillé sur lui-même dans la scène finale, tandis que les parents, par esprit de vengeance, se montrent cruels envers cet homme déjà à terre. Mais surtout, c'est par sa mise en scène que le film envoûte. Presque 80 ans après, il n'a rien perdu de sa puissance ; chaque plan est calculé, c'est un enchaînement murement réfléchit qui fait plaisir aux yeux. Pour son premier film parlant, Lang utilise intelligemment le son : par exemple l'assassin est retrouvé grâce à la chanson sifflée, puis grâce au bruit de la serrure crochetée. Un véritable chef d'oeuvre, un film magique et éternel.