Un Rossellini qui détonne légèrement dans la carrière du réalisateur de "Rome, ville ouverte" car plus commercial que le reste de son oeuvre...
Un Rossellini qui est loin d'être sans défaut. Le ton comique de la première heure n'a pas toujours sa place et donne lieu en plus à quelques incohérences, on tombe dans quelques poncifs qui sacrifient un peu l'épaisseur des personnages, le russe forcément mélancolique, l'anglais forcément flegmatique, etc... ou encore un fond ben... qui manque de fond.
Mais à côté de cela, le personnage féminin, une "nonne" pas du tout comme les autres, incarnée avec une grande justesse par la très jolie Giovanna Ralli, est très fort, une véritable italienne comme on ne peut que les aimer avec son caractère mais avec surtout un cœur immense ; et quelques scènes font une très forte impression dans la deuxième partie du film
comme la mort d'un personnage qui arrive tellement brutalement qu'on en reste coi
ou encore celle de la casserole d'eau bouillante. De plus, le suspense et la noirceur rendent cette seconde moitié particulièrement prenante et fait relativement oublier une première assez inégale.
Un Rossellini clairement mineur mais qui néanmoins par ses quelques qualités ne mérite pas du tout d'être négligé.