Film qui se veut violent, percutant, subversif, à contre-courant de ce qui est moral ou vertueux, portrait absolu de la laideur comme de la beauté humaine qui, tour à tour écoeure et éblouit, il a, au niveau public comme au niveau critique atteint son but initial: les gens, ou du moins la - grande - majorité, se sont permis de jouer les moralisateurs et de critiquer ce long-métrage aussi violemment qu'y sont représenté les sombres penchants de l'esprit humain sans même y avoir décelé le moindre message, applicant ainsi l'absurde de l'Homme représenté si extrèmement dans le film dans la réalité. Et, au travers de cet absurde, de ce démentelement de la vie et de l'existence causé par un évènement innatendu, atroce, à quoi rien ne préparait, deux variantes se dissocient, chacune filmée avec la même grâce dans des envolées sculpturales incarnant successivemet les états d'esprits des personnages tantôt tourmentés tantôt joyeux au possible, avec un réalisme jusque-boutiste et crue, poussant le spectateur à devenir malgré lui un témoin du pire, de l'inenvisageable, de ce dont nous sommes, malgré nous, tous physiquement capables, des horreurs que l'on peut faire subir aux personnes qui aiment, encadrant ce tableau abjecte d'un musique vomitive, au bord de la crise d'épilepsie, et d'une photographie aux couleurs acerbes et glauques. Certes, la première partie, la plus violente, la plus choquante, marque le plus, et rend parfois incapabe de regarder la suite, la seconde partie, la plus douce, la plus belle, celle qui met en valeur toutes les qualités humaines, ses relations, émouvantes, qui portent le sourire aux lèvres, met les personnages dans leurs plus beaux jours, faisant d'Alex une femme enceinte et épanouie, et de Marcus un homme joyeux et comblée, diffusant cette fois si des couleurs éclatantes et magnifiques, une musique en adéquation avec l'instant de liesse cadré de manière à ce que les coprs sont pris dans leur entier et émanent leur splendeur amoureuse. Si la réalisateur pris le choix de laisser ses acteurs improviser, repoussant encore une fois les limites du réalisme, de faire que le films se finisse au début et commence à la fin, que l'histoire "débute" par un décès et un viol et se "conclue" avec une naissance à venir et un couple heureux de s'être trouvés, c'est bien pour rappeler aux gens de profiter de leur vie, d'en profiter coute que coute, car on ne sait jamais ce qu'il peut arriver.