Je suis tombé par hasard sur ce film à la télévision, je n'en ai pas supporté plus d'un quart d'heure. Je donnerai donc mon avis sur ce quart d'heure.
Je ne suis pas critique aux Cahiers du Cinéma, je ne suis qu'un spectateur doté de sens critique j'espère, enfin, quels que soit mes intérêts et opinions à propos du cinéma, ils ne sont étayés par aucune démarche savante et universitaire. Lisez, vous verrez bien si je suis logique ou non.
Première impression : c'est le boxon. Tout le monde parle en même temps, les situations sont incapables de se stabiliser, ça dérape constamment. Une ambiance d'hystérie confuse, dans laquelle surnagent vaguement des dominantes, ou plutôt une, qui tient en un seul mot : violence.
Ces gens caquètent en mangeant les syllabes, se coupent la parole, bref, on ne peut guère se baser sur d'éventuels dialogues pour suivre le présumé fil conducteur. Basons-nous donc sur le reste
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Ah, pas le temps d'avoir un reste consistant : scène du viol. D'accord, admettons. On suit.
C'est ignoble, glauque, interminable. Bon, admettons, après tout, c'est peut-être voulu. C'est de mauvais goût, mais à ce stade, on peut encore penser que c'est un mauvais goût assumé.
Là, ça enchaîne sur une scène où la demoiselle semble ne rien avoir subi. Ah, on se dit que probablement, le film se déroule à l'envers. J'avoue que ça me laisse froid. Démarche formelle ? Mais alors, pourquoi à l'intérieur de chaque scène, l'action avance dans le bon sens ? Pourquoi ne pas faire carrément défiler la pellicule à rebours, on verrait les gens reculer, on ne comprendrait plus ce qu'ils disent, mais au moins il y aurait une bonne raison à cela... Le film à l'envers, mais quand même, chaque scène à l'endroit. Démarche formelle mais frileuse, point trop n'en faut. Enfin, honnêtement, je ne vois absolument pas le moindre intérêt. Encore, quand il s'agit d'une analyse psychologique, et qu'on remonte le cours du temps pour expliquer les choses, le procédé est lourd mais peut se justifier. Là ? Entre l'ultra violence omniprésente et gratuite, et cette "figure de style" qui en dénote un manque certain, j'avoue être sceptique. On dirait que le réalisateur cherche à "choquer le bourgeois", à "faire parler de lui", à "se démarquer", tant il est vrai que le cinéma Français n'en finit plus de tourner en rond autour des mêmes genres, sans avoir les moyens d'en explorer d'autres.
A propos de tourner en rond : la caméra part dans tous les sens. Est-ce là l'effet d'un désir de "modernisme" ? De démarche esthétique "avant-gardiste" ? En réalité, ça donne envie de vomir. Mais comme certaines scènes du film donnent aussi envie de vomir, on se dit tiens, voilà peut-être le fil conducteur ? La violence, la nausée. Tout un programme...
Ensuite, comme ça continue à l'envers, scènes ineptes de soirée arrosée ( avec la sempiternelle musique obligatoire : poum-ts-poum-ts-poum-ts... A croire qu'en France, on ne connait que ça... Cassel fait son numéro de provocateur et de bourreau des cœurs, il est tout à fait raccord avec l'ambiance globale...
Sur ces entrefaites, écœuré par ce cocktail abrutissant, minable, malsain, outrancier et cherchant manifestement à se faire passer pour une "Œuvre" majeure du Septième Art - et moi je ne marche pas, non ( mais encore une fois je ne suis pas grand spécialiste bardé de diplômes ), je décide d'éteindre mon téléviseur. Je dois dire que c'est extrêmement rare, quand je vois un film. La curiosité me pousse toujours à voir jusqu'à la fin, à tenter de comprendre.
Là, j'ai le pénible sentiment qu'il n'y a rien à comprendre, que l'auteur fait son numéro, que Cassel lui aussi fait son numéro, que tout ça tourne à vide, que c'est sordide mais porteur d'aucune rédemption, qu'il n'y a pas la moindre trace de poésie, de quoi que ce soit, dans ce que j'ai vu, dans ce quart d'heure que j'ai subi, en tous cas.
J'aimerais beaucoup que notre réalisateur vienne m'expliquer pourquoi je mérite un zéro pointé, pourquoi il faut voir son film comme une œuvre phare de ce siècle... Mais jusque là, je considère que c'est un navet prétentieux et puant.