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gimliamideselfes
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3 967 critiques
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3,5
Publiée le 30 décembre 2014
Si j'aime bien ce genre de film, juste des photos commentées, d'habitude Marker arrive à m'émouvoir, ou plus du moins. Là le seul moment vraiment beau, enfin vraiment triste, reste l'image de l'enfant qui joue avec un chat mort, étranglé par la ficelle dont l'enfant se servait pour attirer ce même chat. Faut imaginer la scène, la tristesse infinie de l'enfant lorsqu'il s'en rend compte.
Mais le film reste un portrait intéressant, bien qu'un peu trop descrip-tif et pas forcément aussi engagé, et donc intéressant que ce qu'il fera plus tard. Un portrait de différents endroits du monde, la Russie, la Corée, la Scandinavie... J'ai appris cette très belle phrase placardées sur les murs à Cuba : "trahir les pauvres, c'est trahir le Christ". Les Présidents devraient s'en souvenir ! Et il y a plein de petits moments de la sorte qui sont assez marquants, des images qui restent, mais qui ne sont pas forcément celles sur lesquelles Marker va s'attarder, une question de sensibilité personnelle je pense.
J'aime particulièrement les images de Moscou et ce que dit Marker sur les russes et le regard russe. Marker pense qu'il y a un regard nègre, un regard juif, tout comme il y a un regard russe, puis il montre des icônes russes où on voit ce même regard qu'il y avait sur les photos, c'est vraiment troublant.
Déjà en 1966 Marker faisait des films trop denses pour être résumés, pour être emmagasinés dès le premier visionnage. Alors certes ce n'est pas Sans Soleil, mais c'est plein de petites phrases intéressantes, mais qui malheureusement sont oubliées parce que la suivante est tout aussi belle. Il faut retenir la citation qui ouvre le film : "si j'avais quatre dromadaires..."
Ils sont pas doués sur allocine, ils m'ont refoutu toutes mes vieilles critiques sur mon profil car j'avais modifié les notes - sans en changer les critiques. Bref, c'est pas grave. Je reprends donc avec les films que j'ai vu dernièrement. Si j'avais quatre dromadaires est un film du récemment disparu Chris Marker. Le film n'est en fait composé que de photographies qui se succèdent rapidement avec des commentaires. Il n'est pas question d'analyse d'une photographie etc. mais vraiment de commentaires qui semblent être "à la volée". Les photographies utilisées sont bien sûr des reflets de la société des 1960's (guerre froide, etc.). Un film intéressant sous sa forme, expérimental, une expérience qui étonne. Ce n'est pas non plus inoubliable mais cela reste assez intéressant et intriguant.
On peut faire un lien entre Si j'avais Quatre Dromadaires et Chats Perchés, possédant tous les deux une thématique similaire mais à une époque différente et dans des lieux différents : le premier s'intéressant davantage à la situation de la Russie lors de la Guerre Froide, et le second se posant lors de la France dirigée par Chirac. Ce film, montage photo de Marker, dont le titre est inspiré par le poème Le Dromadaire de Apollinaire, se rapproche du style littéraire de Cocteau : deux artistes s'intéressant davantage à leur idée de l'influence artistique sur le monde que sur le monde influencé par l'art. Car Marker raconte seulement ce qu'il a vu du point de vue de ce qu'il a photographié et ne va pas plus loin que ces souvenirs résidant dans des clichés (de photo hein). Si on ne retrouve pas dans ce film la poésie et l’envoûtement de La Jetée, montage photo également du même auteur, ça s'avère cependant très intéressant et doté d'un formidable montage de qualité.