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🎬 RENGER 📼
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1,0
Publiée le 7 décembre 2022
Réalisé dans le cadre d’une série documentaire intitulée "Voyages, voyages", Disneyland, mon vieux pays natal (2000) est un court-métrage expérimental de 45min réalisé par Arnaud des Pallières.
Sous forme de métaphores, il invite les spectateurs à découvrir le parc de Mickey sous un autre angle, celui où le parc serait victime d’un sortilège maléfique, prenant au piège ses millions de touristes. A Disneyland, on y croise un Dingo syndicaliste qui va voir sa direction pour se plaindre des conditions de travail, une petite fille aveugle qui regarde la grande parade, un veuf mélancolique, …
Un récit raconté à la première personne, filmé & écrit par le réalisateur, entrecoupé par une lecture d’un texte de Walter Benjamin ("Geschichten und Novellistisches Rastelli raconte et autres récits"). Une œuvre expérimentale qui pourrait s’apparenter à du Chris Marker, avec un certain travail sur la mise en scène (les voix y sont transformées et les images ralenties ou inversées), offrant aux spectateurs une toute autre vision de Disneyland, à la fois poétique et morbide.
On pourrait penser que ce film a été intégralement filmé sans l’autorisation de Disney, comme cela avait pu être le cas avec Escape from Tomorrow (2013) de Randy Moore, mais il n’en est rien, le réalisateur a bien eu l’autorisation de tourner (dans certains endroits du parc et sous la surveillance du chargé de la communication). Mais ce que ne savait pas Disney, c’est ce qu’allait réellement faire Arnaud des Pallières avec toutes ces rushs. Il en a fait tout autre chose, pour y décrire un univers morbide & distordu (raison pour laquelle Disneyland Paris a intenté un procès contre le réalisateur et a fini par avoir gain de cause).
Disneyland, mon vieux pays natal (2000) est un voyage expérimental et morbide dans l’usine à rêves qu’est Disneyland Paris. Entre pessimisme & déshumanisation, vous ne verrez plus de la même façon Mickey, Donald et consort.
Impressionnant. Disneyland, mon vieux pays natal, est un documentaire / trip / essai (entourez la bonne réponse, personnellement, je ne la connais pas) qui véhicule de nombreuses réflexions sur l'enfance, la vie, la mort, le souvenir, à travers un montage brillant sans que ça ne soit jamais indigeste. Disneyland mon vieux pays natal ne ressemble à rien de connu, et quand bien même on se retrouverait à évoquer hasardeusement Godard ou Marker, on ne trouverait que quelques gimmicks communs à se mettre sous la dent. Le documentaire de Arnaud des Pallières donne constamment l'impression de révolutionner le genre, se permettant absolument tout tout en offrant une saisie des émotions unique (quelques passages magnifiques ici et là). C'est profond, beau, révolutionnaire, passionnant et unique sur un sujet à priori aussi balisé que les parcs d'attraction mais Des Pallières ne cherche jamais à faire dans le pseudo-subversif, mais toujours dans la captation du vrai et du faux, posant ici et là des pistes de réflexion sans mâcher le travail du spectateur. D'une justesse et d'une subtilité désarmante.