Avis sur Mon amour est pres de toi

« Ah ! qu'il fait bon naviguer. Le vent chargè d'espèrance. Avec nous vient chanter. Ô marinier, ohè ! À bord de ma pèniche. Du monde je me fiche. Quand l'amour y chante son refrain . » Après "Lumières de Paris" (1938), Richard Pottier dirige à nouveau, Tino Rossi! Que lui fait-il interprèter dans "Mon amour est près de toi" (1943) ? Devinez ? Le rôle d'un cèlèbre chanteur de music-hall, bien sûr, dont les curieuses pertes de mèmoire l'entraînent dans une drôle d'histoire! Tino a disparu! Impossible de le retrouver! Le spectateur le retrouve en compagnie des clochards puis sur une pèniche! Parmi les seconds rôles, on peut citer Azaïs, Jean Tissier, Mona Goya et surtout Delmont! Le film de Pottier vaut ce qu'il faut - pas grand chose - mais on peut y trouver une certaine nostalgie avec le music-hall des Vedettes, le bistrot des mariniers et cette petite pèniche familiale en compagnie du père Louis et de la belle Marie-Lou! Et puis il y a aussi (et surtout) les chansons de Tino Rossi (« Quand on est marinier » ). A dècouvrir...

Evidemment, le film est monté sur le nom de Tino Rossi. Il n'a aucun intérêt scénaristique et ça sent l'écriture facile. Alors, pour qui est insensible aux chanteurs de charme en général et à Tino Rossi en particulier, le film de Richard Pottier, habitué du divertissement musical avec ténor (voir ses bluettes futures avec Luis Mariano), cette histoire d'amour hors d'âge va sembler bien longue et conventionnelle.
D'autant que Tino Rossi n'est pas un acteur de grand talent; il est juste un séducteur, une gravure de mode. Il interprète ici un chanteur vedette, Jacques Marton, qui fugue, surmené et dépressif, et trouve refuge, après un court vagabondage, sur une péniche comme matelot.Il roucoule auprès de sa blonde et pousse la chansonnette comme attendu.
Le film est fait de petites péripéties mettant en valeur les qualités humaines de Jacques et donc de Tino. Le seul intérêt que revêt cette niaiserie est son contexte historique, c'est-à-dire quelques uns des dogmes de Vichy: le travail et l'humilité, l'opposition entre la campagne sincère et la ville corruptrice.