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    Lettre à Freddy Buache
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    Kill-Jay
    Kill-Jay

    63 abonnés 928 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 février 2014
    J'ai du mal avec Godard, j'ai toujours eu du mal avec la Nouvelle Vague française et leurs méthodes. Bon ok, c'est après cette période que sort ce film, mais Godard est dans la veine de ce qu'il sait faire. À la base, il doit faire un film sur l'aspect touristique de Lausanne, mais vous connaissez le gaillard, il aime pas se plier aux règles, c'était couru d'avance (d'ailleurs, la ville l'a attaqué pour ça, mais après le festival de Cannes, elle s'est rétractée). 11 minutes interminables en fait, où Godard filme des bouches d'égout, des arbres, des fenêtres. Ouais, évidemment, il nous sort un truc, encore une fois, nombriliste à mort comme il sait si bien les faire. Je n'ai rien contre lui, c'est un très grand cinéaste et il a fait des trucs bien, il a influencé beaucoup de monde. Mais moi, je trouve ça ennuyeux. Ça me saoule de voir des bouches d'égout, d'entendre la voix off qui parle à la première personne du pluriel. Tu m'étonnes qu'ils ont gueulé à Lausanne. Non seulement, c'est chiant mais en plus on ne voit rien de ce qu'il y a à Lausanne alors que c'est le but premier à priori. Bon après, tout n'est pas inintéressant. La musique qui est en contradiction et à la fois en adéquation avec les images, c'est cool. Il y a aussi des bonnes idées mais bordel ce que je n'aime pas quand je vois un truc qui se veut intelligent, et qui n'est qu'un ramassis de plans sans intérêt.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    219 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 octobre 2008
    Jean-Luc Godard doit faire un film sur Lausanne. Ca s’appellera «Lettre à Freddy Buache, A propos d’un film sur la ville de Lausanne» (Suisse, 1981). Lorsque Godard est soumis à l’objet de commande, comme un cinéaste américain peut-être assujetti à l’ordre d’un studio, il en résulte une œuvre abstraite, où se confond dans le même temps les courbes de la ville, comme les galbes d’une femme, et leur création, leur distorsion, leur mise en place. Godard se détourne de l’objet de la commande, il refuse de se plier à l’illustration à laquelle l’invite cette demande de la ville de Lausanne. Il préfère, plutôt que de réalisation un film sur Lausanne, réaliser une œuvre de Lausanne, traduisant son identité graphique et ontologique (si tant est qu’une ville peut avoir une essence). En même temps qu’il met en cinéma les composantes dynamiques de Lausanne, Godard révèle son travail, la difficulté de faire cinéma, de produire du flux de la multiplicité, le paradoxe auquel se confronte le monteur qui doit créer de l’unité à partir d’une multitude de plans. La voix off du cinéaste s’arrête, repart, redit, et bafouille. Traduction linguistique de l’exercice de montage qui, de même, arrête l’image, la met en route, la refait défiler, par à-coups. Cette lettre-film préfigure un des chef-d’œuvres monstrueux du cinéaste : «Histoire(s) du cinéma». En ayant conscience de désobéir à l’ordre de ses commanditaires, Godard affirme sa place de franc-tireur, souligne sa position de cinéaste marginal et en joue, se met en scène, assume son potentiel ridicule, et de ce fait, le désinhibe entièrement. En s’adressant à un des plus grands cinéphiles européens, Freddy Buache, Godard met en scène, un dialogue entre Lausanne, lui-même cinéaste et son ami cinéphile. Cette circulation des voix au sein d’un film fluctuant, où la caméra, comme dans les rues de Lausanne, ne cesse de former des montées et des descentes, donne à la lettre sa poésie et sa simple fougue.
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