Leconte et ses films néants, on pourrait en faire tout un livre. Malheureusement L’Homme du train appartient encore à ces films moisis qu’il nous a pondu en série, et c’est vraiment triste à voir, pour les acteurs !
Le duo Rochefort-Halliday, c’est peut-être la seule chose que l’on peut retenir d’un peu honorable. Un peu car Rochefort se retrouve dans un rôle bien rebattu, vraiment pas aidé par des dialogues la plupart du temps vain. Halliday a plus de chance, son rôle a plus de relief, et c’est de son côté qu’il faudra trouver les quelques scènes à peu près réussi du film, notamment une séquence autour d’un célèbre livre que les scolaires connaissent sûrement ! Les acteurs monopolisent 90 pourcent du temps d’écran, mais souvent pour pas grand-chose, on s’en rend compte d’entrée de jeu avec une première rencontre qui a tout de bavard et de vide. C’est malheureusement l’annonce de ce que sera le film derrière.
Car L’Homme du train est un grand vide ! Dialogues longs qui ne débouchent jamais sur rien que des éléments totalement secondaires. Par certains aspects ça m’a rappelé l’inanité de Copie conforme d’Abbas Kiarostami, un film qui se disperse, qui bavarde, mais c’est toujours pour aboutir à rien d’autre que du vent. Ok une ou deux répliques sont amusantes, mais enfin, il y a beaucoup plus de lourdeurs ! Pour l’histoire à proprement parlé rien de mémorable. 1 heure 10 pour aboutir à un casse de 2 minutes et à une fin ridicule de 8 ! Voilà à peu près à quoi peut se résumer L’Homme du train. Un film vain, au rythme soporifique, qui se veut étrange mais qui est surtout ridicule !
Visuellement Leconte nous sort une ambiance un peu étrange, avec jeu de couleurs trop visible, trop grisâtre, décors peu convaincants (ça rapporte prof de français à la retraite !) avec une banque à la crédibilité digne de la pire série Z italienne, une mise en scène lénifiante qui n’est même plus sobre mais d’une austérité absolument effarante. Le casse c’est probablement ce que j’ai vu de plus incroyablement minimaliste à l’écran depuis longtemps. Il ne faudra donc pas être exigeant sur cette esthétique vaguement pontifiante. Un petit point positif sur la bande son, mais bon, c’est un détail par rapport au reste.
L’Homme du train est probablement un des pires films de Leconte. Si je donne 1 c’est pour la bande son et le duo d’acteurs qui sauve quelques scènes, mais c’est d’un vide abyssal. Leconte avait encore envie de faire un film sur rien avec ses acteurs, il nous le livre, tant mieux pour lui.