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weihnachtsmann
1 141 abonnés
5 120 critiques
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3,0
Publiée le 4 avril 2019
Chabrol ferait-il ici un film sur l’homosexualité? Cette amitié est totalement déraisonnable tant les personnages ont grandi et évolué différemment. Une étude intéressante sur les gens qui changent et l’homme qui dans son inconscient est amoureux de son vieil ami. Bucolique et léger en vérité.
On oublie trop souvent le rôle pionnier de Claude Chabrol dans l'éclosion de la Nouvelle Vague. Sorti en 1958, "Le beau Serge", son premier long, est en effet aussi considéré comme le premier long-métrage du mouvement. Le cinéaste choisit de situer l'histoire au sein de son village d'origine creusois, dans une teinte sans doute autobiographique. On y décèle l'opposition province-Paris à travers ce citadin qui après douze ans d'absence revient pour constater la présence d'un rural inchangé, voire encore plus enlisé. L'ensemble est réellement passionnant avant de s'essouffler un peu à mi-parcours. Jean-Claude Brialy est brillant et s'impose déjà comme l'un des acteurs phare de la Nouvelle Vague. On peut également souligner le professionnalisme des habitants de la commune de Sardent, qui tous jouent excellemment. Un beau film qui porte en lui les germes du cinéma chabrolien, et notamment son thème fétiche qu'est la province.
Tous les acteurs sont justes sauf l'acteur principal, c'est ballot. Brialy n'était clairement pas fait pour jouer les jeunes premiers, manquant d'un soupçon de virilité. Quant à son personnage il est détestable : un jeune bobo avant l'heure donneur de leçons qui reviens dans le village de son enfance comme au zoo. Le scénario ne rime pas à grand chose. Même les images de la France profonde des années 50 ne retiennent que le coté glauque.
Un film poignant et très beau, sur l'amitié et la dépression. Claude Chabrol, pour son premier long métrage nous offre une histoire qui donnera le tempo de sa filmographie. Prenant place en pleine campagne, dans un bourg comme des milliers en France, le cinéaste se place au niveau de ses spectateurs et crée une authenticité sans égale. La mise en scène est aérienne, parfois angoissante, jouant avec la lumière d'une manière étonnante. L'histoire qui traite de la dépression et d'une amitié absolue est très originale pour l'époque et crée un intérêt certain. Reste un Jean-Claude Brialy qui manque un brin de conviction contrairement au reste du casting, éblouissant de candeur ou de désespoir.
Il m'a bien plu ce Chabrol, mon préféré avec Le Boucher, La Cérémonie et Que la bête meure. Sa première réalisation, pas son meilleur film, mais pour ce qui est de la photographie et du cadrage il n'a jamais aussi bien fait. La force du Beau Serge réside aussi dans la direction d'acteurs : Jean Claude Brialy et Gérard Blain forment un beau duo devant la caméra noir et blanc de Chabrol ; on dirait deux amis de longues dates, comme leurs personnages dans le film.
Un film culte dans l'histoire du cinéma français, plus pour son coup de jeune (enblême de la Nouvelle vague... quelle vague ?) que pour sa qualité intrésèque. Car que reste-t-il vraiment de ce "Beau Serge" de Claude Chabrol ? Pas grand chose ou presque. Un film daté au scénario gentillet et pétri de bons sentiments, un propos désuet et un casting médiocre où chaque apparition de Jean-Claude Brialy est un supplice. Derrière la caméra, Chabrol fait ce qu'il peut pour animer son film, mais le résultat est un peu à l'image des personnages et du village de la Creuse qu'il filme : tristounet et passablement ennuyeux. Heureusement, l'interprétation de Gérard Blain (elle, juste...) sauve le film d'une complète noyade.
Tout premier film de la Nouvelle Vague pour certains, simplement le long métrage qui pose les bases de celle-ci pour d'autres. Sorti quelques mois avant les 400 Coups de François Truffaut et A Bout de Souffle de Jean-Luc Godard, les deux films références de la Nouvelle Vague. Premier de longue filmographie de Claude Chabrol, dans celui-ci il traite des racines familiales, de la ou l'on vient. François (Jean-Claude Brialy) anciennement provincial, revient dans son village natal pour retrouver son frère Serge (Gérard Blain), qu'il avait quitté des rêves d'études plein la tête mais le retrouve alcoolique et pessimiste, l'impression de gâcher sa vie. Tourné avec peu de moyen, le film est parfois techniquement maladroit. Dans son propos également certaines maladresses sont présentes, mais heureusement on ne s'ennuie pas et le film dans un second temps ne manque finalement pas de fond. Brialy et Blain y sont géniaux. Le propos aujourd'hui sera surement moins fort et le film est également profondément pessimiste mais malgré tout cela on capte deja le talent du grand Claude Chabrol. Un premier film plein de liberté avec les qualités et le défauts d'un premier film. Martin, Le Frisson de la Pellicule.
Premier film et premier succès critique pour le jeune Claude Chabrol. Cette œuvre fondatrice de la nouvelle vague se regarde encore aujourd’hui avec plaisir malgré sa réalisation classique et la faiblesse relative de certains comédiens. Les raisons de ce vieillissement harmonieux sont les suivantes: une atmosphère réaliste, une flopée de thèmes universels abordés avec finesse et des personnages forts. La destiné quasi-christique du jeune héros en quête de rédemption atteint son apogée au terme d’une dernière scène à couper le souffle. Prometteur.
A 56 ans de distance, que reste-t-il de ce "premier film de la Nouvelle vague" ? A peu près rien. C'est un supplice à regarder jusqu'au bout. La trame romanesque tient sur un ticket de métro, les personnages sont des caricatures - sauf celui de Brialy, qui semble comme égaré dans ce marécage - le jeu des acteurs est souvent grotesque, comme les oeillades de Bernadette Lafont ou les ricanements outrés de Blain. Musique omniprésente, outrageusement dramatique, scénario répétitif, lourdement psychologique, dialogues banals quand ils ne sont pas stupides, paresse générale de la mise en scène, avec ces faux raccords dignes d'Ed Wood... Une catastrophe à oublier.
Naissance officielle de la "Nouvelle Vague" avec ce "Beau Serge" qui apportait un petit vent de fraîcheur indéniable à un cinéma français ankylosé... Claude Chabrol a certes tendance comme beaucoup de réalisateurs avec leur premier long à vouloir prouver beaucoup de choses, trop de choses, ce qui fait qu'il y a les défauts récurrents d'un film de débutant : mouvements de caméra gratuits, musique omniprésente, symbolisme un peu trop présent (les références christiques pour le personnage joué par Jean-Claude Brialy !!!), une tendance à être exagérément obscur. Mais un vent de fraîcheur qui est soufflé par un tournage entièrement en extérieurs (même si l'aspect sonore en souffre !!!) et surtout, la grande force du film, par des acteurs excellents, et la révélation de trois d'entre-eux Gérard Blain, Jean-Claude Brialy et Bernadette Lafont... Un avant-goût de ce que sera par la suite la "Nouvelle Vague" avec ses qualités et ses défauts (sauf sur le plan de la direction d'acteurs qui a été souvent médiocre, ce qui n'est pas du tout le cas ici au contraire !!!)...
Voilà un film qui aurait pu être très fort si ses personnages avaient été un peu plus nuancés. Ces derniers sont soit hypocrites, soit égoïstes, et semblent condamner à ne pas changer. Seul le personnage de Jean-Claude Brialy est intéressant, car on ne sait finalement pas si il est profondément dévoué à son ami ou alors s'il agit continuellement dans son intérêt particulier. "Le Beau Serge" met aussi beaucoup de temps à démarrer, mais finit par avoir une tension de bonne facture quand l'action est clairement exposée. Un film qui finit par énerver, à cause notamment de son dernier plan ignoble. Chabrol a mis quelques bonnes idées en place, mais a manqué de rigueur dans le travail de ses personnages.
La Creuse de la fin des années 50 ne devait sans doute pas être l’attraction touristique rêvé. Dans "le beau Serge", elle est dominé par l'ennui, le désespoir et l'alcoolisme. Cette France réaliste et noire m'a séduit au début, mais le film tourne assez vite en rond dans sa dernière demi-heure.
Malheureusement seul Brialy joue juste. Le film a pris un sacré coup de vieux, la réalisation également. Les plans ne sont pas toujours judicieux et l'histoire est monotone. Chabrol n'y est pas pour grand chose si le format d'époque est carré, mais cela gâche esthétiquement parlant tout le film.
Le film fondateur de la Nouvelle vague, à la fin des années 50. La réalisation, surtout du début, a vieilli : le naturel est devenu artificiel, comme le jeu de Gérard Blain. Les défauts s’estompent au fur et à mesure que s’installe l’intrigue. Le plus saisissant reste la noirceur du tableau d’une petite ville d’un coin parmi les plus paumés de la campagne française à la fin des années 50, où les habitants marinent dans l’ennui, l’échec, l’alcool, les rapports sexuels quasi-incestueux. L’autorité de l’Église catholique se perd, la guerre d’Algérie est en arrière fond. On a le sentiment d’une œuvre très marquée par une forme de naturalisme littéraire : celui d’un Flaubert ou d’un Maupassant. A l’envers du développement des trente glorieuse, le film montre la perdition rurale et toute la désespérance qui l’accompagne.