Je n'ai vu que deux films de Roger Vadim, l'un pas terrible "et Dieu créa la femme" et le bizarroïde mais plaisant Barbarella. Ici, on est également dans une sorte de fantasme comme pouvait l'être Barbarella. On s'inspire du Marquis de Sade (Justine, la vertu et Juliette, le vice), on développe un imaginaire autour des nazis, de leurs châteaux, de leurs harems, de leurs femmes captives gardées par une vilaine gardienne... Disons que ça flirte bon avec la nazisploitation avant l'heure et que ça a sans doute inspiré bon nombre de films du genre, y compris le fameux Ilsa, la louve des SS.
Alors oui, ça manque peut-être de scènes crues, où l'on pourrait voir et sentir la violence, la nudité, le sexe afin de contenter les hormones du public en rut... Mais c'est pas mal. On sent que Vadim ne se refuse aucune excentricité au niveau de la mise en scène (zoom, jeux d'éclairage), mais la plupart du temps c'est loin d'être moche.
Ce qui donne finalement à ce petit délire de mauvais goût une certaine prestance, surtout que la distribution est très bonne et que les acteurs sont juste parfait dans leur rôle.
L'histoire quant à elle, si on exclut les filles emprisonnée, est bizarre puisque le scénario semble oublier le destin de certains personnages, comme le mari du personnage de Deneuve qui ne sert finalement à pas grand chose.
Mais bon, vu qu'on a un château avec des nazis, une piscine qui sert de ring de boxe et Deneuve en robe très légère, je ne sais pas trop ce que l'on peut espérer de plus (si ce n'est que les actrices se dénudent, ce qui n'arrivera pas). C'est un petit plaisir malsain qui fait du bien.
Même si, bien évidemment, niveau transposition de Sade en pleine seconde guerre mondiale, Pasolini fera bien mieux et bien plus intelligent. Mais là, on est purement dans le plaisir et c'est déjà pas mal. Surtout que lors de la dernière confrontation Girardot/Deneuve, on semble bien voir que la vertu n'est qu'une forme de nihilisme, où au nom de cette vertu, de ce bien, on finit par renoncer à vivre la vie pour ce qu'elle est... donc ça me plaît.