Avec Le Farceur nous avons (après Les Jeux de L'Amour, 1960, du même Philippe de Broca) encore un festival Jean-Pierre Cassel, qui saute, danse, court, chante, siffle, fait des claquettes, etc. Bref qui fait un festival. Personnage qui couche avec toutes les femmes qu'il croise, de ses proches, sa première femme, la bonne, sa maitresse (le mari n'est bien sûr pas content), Anouk Aimé (son mari s'en moque et ne semble préoccupé que par l'argent), la soubrette de l’hôtel, et les deux mères de ses deux enfants..
Nous sommes dans une famille bourgeoise qui a eu été, avec Georges Wilson, Geneviève Cluny, une famille de saltimbanques qui ne bougent pas, dont Jean-Pierre Cassel semble être le seul à sortir de la maison; et une qui l'est: Anouk Aimé, son mari, patron capitaliste, François Maistre, génial comme souvent (sa première scène est géniale et digne d'une anthologie).
Toutes les scènes se déroulant dans la famille de saltimbanques qui a eu été sont d'ailleurs très bien écrites et constituent la saveur du film, avec une géographie de la maison et un travail sur les décors qui imprime la vue, qui pourrait d'ailleurs être un décor de théâtre.
Les scènes avec Anouk Aimée sont plus fades et moins enthousiasmantes, probablement parceque le sous-texte dramatique affleure assez vite.
Sous des atours de film gai et de personnage gai, c'est finalement une histoire bien triste que raconte le film, le personnage de Jean-Pierre Cassel, changeant de femmes au gré des rencontres, se retrouve seul, au sein de sa famille. Et ne semble pas savoir comment avoir une vraie histoire d'amour.