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Un visiteur
5,0
Publiée le 26 avril 2009
On connaît bien sur, "Serpico", "Un après midi de chien" ou encore "7h58 ce samedi là" de Sydney Lumet, mais certaines personnes oublierons ou passerons "A bout de course" qui demeure un petit chet d'oeuvre un peu oublié, et quand on le découvre on reste surpris par le talent de River Phoenix, un film que je vous rassure n'est pas en premier lieux politique, mais familiale qui aborde la parcourt d'une famille avec beaucoup de sensibilité et d’humilité.
Décidemment, la redécouverte de la filmographie de Lumet offre plus d'une surprise. Comment la presse et le public des années 80 avaient-ils pu passer à côté de cette chronique émouvante et désenchantée ? C'est aussi l'occasion de redécouvrir le regretté River Phoenix, étoile filante de Hollywood.
Jouons un peu : quel est le point commun entre Montpellier, Caen, Rennes et Paris ? Le camembert ? Le nougat ? Pas du tout : ce sont les seules villes de France à reprendre "Running on Empty" (A bout de course)de Lumet. Les autres restent donc condamnés à se farcir les "Coco El maleh" et "Coco Tautou" avant d'autres Cocos concons. Pauvres gens... Illuminé par un River Phoenix incandescent, A bout de course est un film magnifique. Sur un thème profond et universel (l'emprise familiale face à l'âge adulte) Naomi Foner a tricoté un scénario superbe d'intelligence et d'humanité, drôle et tragique, portant l'émotion à son point ultime. Et comme toujours quand ce bon vieux Lumet dispose d'un script à sa hauteur, il s'en donne à coeur joie. Mise en scène, direction d'acteurs, idées de plans, tout est parfait, habité, généreux... Une suggestion pour la masse de mes concitoyens qui n'aura pas la possibilité de redécouvrir ce chef d'oeuvre, pourquoi ne pas déménager ? Rien que pour "A bout de course", ça vaut le coup.
Tous les amoureux de la première heure de ce beau film sensible (malheureusement trop peu nombreux) seront ravis de le voir ressortir aujourd'hui dans une copie neuve, en espérant qu'il gagnera de nouveaux admirateurs. Bien sûr ce film est profondément ancré dans les années 80: seule véritable tentative (partielle, évidemment) de regarder à l'époque comment la génération de la contestation des années 60 et de la contre-culture arrivait à gérer le tournant conservateur des années 80; confirmation du talent de River Phoenix, qui émergeait comme le meilleur acteur adolescent d'une époque qui commençait à les regarder beaucoup, etc. Mais s'il a sans doute des côtés datés, ceux-ci sont marqués d'un encore plus grand charme qu'à l'époque de la sortie du film, il y a plus de vingt ans. Tout d'abord, il faut préciser que le scénario est simple et pourtant fin, qu'il a l'intelligence de regarder cette famille se débattre avec son drôle de sort et arriver à la croisée des chemins - doit-on vivre sa vie ou vivre celle de ses parents, quand l'unité familiale est si particulière et si indissolublement soudée par la situation? -, mais sans surdramatiser. Les dialogues aussi sont souvent assez bien sentis (ce que ne retranscrivent absolument pas les sous-titres français, la traduction étant assez médiocre). Et la réalisation de Lumet, comme dans tous ses meilleurs films, s'efface, n'est là que pour mettre en valeur les situations et le jeu de ses acteurs. Et ils sont formidables: Phoenix, donc, en adolescent aussi raisonnable qu'écorché; Judd Hirsch et surtout Christine Lathi, d'une grande justesse. Comme souvent chez Lumet, la transparence de la forme n'est pas un handicap. Elle permet à l'histoire et à l'attachement aux personnages de se développer, et l'émotion que l'on ressent à la fin du film est de grande qualité. On a passé un moment avec des personnages formidablement humains, dont les conflits et les émotions ne nous sont plus étrangers. Passionnant et beau, donc à voir.
Quel film! Cela fait très longtemps que je n'avais pas autant été emporté par une oeuvre cinématographique. Le scénario est d'une rare intelligence, la mise en scène de Lumet porte les acteurs, qui sont tous prodigieux. A voir absolument.
Portrait étonnant d'une famille unie dans la clandestinité, habituée à la fuite et menée par un couple d'utopistes non conformistes. Les liens familiaux s'étirent à leur paroxysme dans la difficulté quotidienne subie par les enfants dont le prix à payer devient de jour en jour plus problématique. Un film attachant émotionellement.
Tout simplement le meilleur film des années 80. Sidney Lumet passionné par les relations entre générations (Daniel, 1982) raconte deux histoires très fortes, la dérive d'un couple, contraint à la réclusion et au secret depuis 10 ans et l'éveil sentimental et le passage à l'âge adulte du fils aîné, qui doit s'affranchir de sa famille pour réaliser sa passion pour le piano. Le scénario est d'une gravité et d'une rigueur très rares et la mise en scène totalement accomplie. On peut redécouvrir également le Talent du regretté River Phoenix, décédé en 1993.
Une prodigieuse séquence d'ouverture : un garçon en vélo en pleine campagne repère une voiture suspecte, s'aperçoit que la maison de ses parents est surveillée et, abandonnant son vélo, va prévenir son frère cadet par la porte de derrière et s'enfuir avec lui... Nulle accélération artificielle, nulle trépidation dans cette suite de plans d'ensemble où la largeur des cadres, le calme anodin des paysages, le comportement quotidien, presque routinier des 2 enfants viennent comme substituer au suspense, au sentiment de menace, une mélancolie poignante. L'une des originalités du film est de prendre l'une des figures emblématiques du cinéma américain, les amants traqués, et de nous montrer la manière dont l'érodent, le rongent le temps, l'âge, l'usure, cette angoisse qui n'en finit pas et ces enfants qui sont forcés de les suivre...Chronique d'une dérive où les personnages se battent non pas pour accomplir quelque chose mais pour ne pas céder à la fatigue et au découragement. Interprétation éblouissante comme toujours chez Lumet. Peut-être son meilleur film.