Arthur et Annie Pope sont des activistes anti-guerre, en 1971 ils ont fait sauter une usine de Napalm destinés au Viet Nam. Cet attentat a fait des fugitifs, les obligeants a vivre toujours sur le qui-vive et les entrainant eux et leurs enfants dans une cavale interminable. Leur fils ainés Danny supporte de moins en moins cette situation qui l'obligent a subir les conséquences d'actes qu'il n'a pas commis et dont il n'est en rien responsable. Seulement abandonner sa famille pourrait signifier ne plus jamais les voir, ou alors les voir dans des conditions extrêmement difficile.
Bon je vous préviens tout de suite j'ai vu la grâce! Ce film est une véritable merveille d'équilibre, j'entends par là que le scénario, la mise en scéne et l'interprétation sont en parfaite harmonie, il se complète sans que jamais un des aspects ne prennent le pas sur l'autre. Dés le départ le film bénéficie d'une histoire et d'un sujet fort, un adolescent obligés de fuir et de sacrifier ses aspirations artistiques, amoureuse pour une faute qu'il n'a pas commis. Il fallait donc d'excellents acteurs et un metteur en scéne capable de tirer le meilleurs parti de cette histoire. C'est le grand Sydney Lumet (cinéaste a mon avis beaucoup trop sous estimés, malgré sa célébrité) qui a hérité du projet, et force est de reconnaitre au vue du résultat qu'il était l'homme idéal.
La réalisation de Sydney Lumet est en effet une merveille de simplicité en même temps que de maitrise, tout en finesse et pleine de sensibilité, le film brille par une absence d'effet salutaire, Lumet n'appuie rien et ne tombe donc jamais dans le piége de la démonstration et pourtant elle d'un lyrisme discret mais bien présent. Dans un premier temps il semble privilégier les longs plans solidement cadré et composé qui joue sur la profondeur de champs et le placement des acteurs, le cadre étant la parfaite expression de l'enfermement du héros, même dans les plans large, River Phoenix semble toujours isolés enfermer dans les mensonges et les masques que lui impose sa famille, il bouge et s'agite dans le cadre comme si il essayait en permanence de s'échapper sans vraiment y parvenir. Au fur et a mesure que le film progresse, les plans sont de plus en plus court et morceler, témoins cette scéne magnifique ou Annie Pope revoit son père pour la premiére fois depuis des années, rarement on auras vu un champs contre-champs d'une tel intensité.
Les acteurs enfin tous sont excellent, et criant de vérité tant règne entre eux une alchimie parfaite, mais celui qui crève l'écran, celui qu'on retient, celui qui porte le film sur ses épaules c'est River Phoenix qui irradie de charisme dans ce rôle d'un adolescent qui cherche a exister en dehors des mensonges que ses parents lui ont imposé, ce n'est même pas une question de crédibilité ou de talent, c'est qu'il est évident qu'il est ce jeune pianiste virtuose tiraillé entre son profond attachement a ses parents, son amour pour sa petite amie, son amour de la musique et son désir d'avoir une vie normale, il n'y a rien de violent ou de désespérés dans sa révolte juste un désir d'évasion, d'indépendance et de poésie, allez savoir pourquoi je n'ai pas pu m'empêcher de penser a Rimbaud, et je vois a l'instant d'après wikipédia, qu'il aurait du jouer le rôle a la place de Di Caprio je ne doute pas un instant que ça aurait sans aucun doute tirait vers le haut ce film plus que médiocre qu'est Total éclipse (bon cela dit l'interprétation de Di Caprio est la seule chose a sauver de ce truc). En tout cas il est impossible de rester insensible devant A bout de course, tellement ce film est intense, puissant et bouleversant, j'ai verser une larme a plusieurs reprise.