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Raph
3 abonnés
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4,5
Publiée le 13 novembre 2023
"Chroniques des adieux annoncés !"
Danny Pope (River Phoenix) est à bout de course ! Combien de fois déjà a-t-il dû déménager en catastrophe ? Militants pacifistes dans les années 60, impliqués dans un attentat, ses parents, Arthur (Judd Hirsch) et Annie (Christine Lahti) sont traqués depuis 20 ans par les fédéraux. Alors, pas facile d’être un adolescent normal quand on vit comme un fugitif. En outre, cette fois, Danny a une petite amie. Sortant du lycée, il a envie de faire des études, de vivre normalement. Entre sa famille et lui, c’est le clash annoncé… Le toujours très cinégénique River Phoenix (“Stand By Me”) prête une fois encore son visage mélancolique à Danny, un jeune homme qui rêverait d’être comme les autres. Constamment sur le qui-vive, la famille Pope - aidée par des groupuscules d’anciens camarades de lutte - doit souvent disparaître pour mieux réapparaître. Jamais le même nom, jamais le même prénom, jamais la même ville, la même école et les mêmes amis. Voici le lourd tribut qui incombe aux activistes, dans un pays où le terrorisme intérieur est passible de la peine de mort. Mais qu'en est t-il de Danny dans tout ceci ? Sidney Lumet, avec un mélange de virtuosité et de simplicité, filme un brûlot politique à travers une chronique adolescente poignante dans laquelle il est très difficile de se construire quand les choix et les idéaux des uns ont des répercussions parfois dramatiques sur les autres. Surtout quand les autres sont vos propres enfants !
FIlm absolument sublime, envoûtant, émouvant, vraiment très fort.Une mise en scène magnifique, direction D acteurs impeccable. Vraiment et peut-être un des meilleurs LUMET. Je suis sorti ému et enthousiaste
Le temps qui passe. L'immense éventail des émotions. Une famille traquée par le FBI suite à un attentat anti-guerre et le fils aîné qui veut voler de ses propres ailes. A partir de cela, Sidney Lumet aurait pu s'intéresser (on le connaît) au côté politique de la chose mais non, il a juste choisi de raconter l'histoire de cette petite famille balancée d'un bout à l'autre des Etats-Unis. Dans le rôle-titre le - très - jeune River Phoenix fait des étincelles sous l'oeil aguerri de la caméra de Sidney Lumet qui, ici, choisit de filmer avec distance (ce qui peut paraître dérangeant à première vue) comme par pudeur pour ses personnages, comme s'il voulait capturer les sentiments eux-mêmes sur pellicule et au final il livre un très grand film empreint d'intenses émotions - et montre par là qu'il peut montrer autre chose que des policiers ou des tribunaux... - dont on retiendra, une fois encore, l'immense prestation de River Phoenix et le gigantesque talent de Sidney Lumet qui nous manque déjà.
Un adolescent qui veut s'affirmer auprès de son père, dans une famille fugitive ; c'est l'histoire de Danny Pope (ou Michael Manfield, chacun son point de vue). Une situation déjà complexe, mais lorsqu'une histoire d'amour s'en mêle... Film à voir pour sa culture générale, mais sans plus.
Le film offre une immersion captivante dans les tourments émotionnels et les quêtes d'identité d'une famille en crise. Les performances des acteurs, en particulier celle de River Phoenix, sont époustouflantes et poignantes, apportant une profondeur et une authenticité émotionnelle à chaque scène. Lumet parvient à créer une atmosphère dense et nuancée qui reflète avec précision les conflits intérieurs des personnages. L'exploration des thèmes de la jeunesse, de la rébellion et de la recherche de sens dans un monde complexe est habilement réalisée, offrant une réflexion profonde sur la condition humaine. Le montage subtil et la mise en scène immersive ajoutent à l'impact émotionnel du film, en faisant un incontournable pour tout amateur de cinéma sensible et profond.
Tous les amoureux de la première heure de ce beau film sensible (malheureusement trop peu nombreux) seront ravis de le voir ressortir aujourd'hui dans une copie neuve, en espérant qu'il gagnera de nouveaux admirateurs. Bien sûr ce film est profondément ancré dans les années 80: seule véritable tentative (partielle, évidemment) de regarder à l'époque comment la génération de la contestation des années 60 et de la contre-culture arrivait à gérer le tournant conservateur des années 80; confirmation du talent de River Phoenix, qui émergeait comme le meilleur acteur adolescent d'une époque qui commençait à les regarder beaucoup, etc. Mais s'il a sans doute des côtés datés, ceux-ci sont marqués d'un encore plus grand charme qu'à l'époque de la sortie du film, il y a plus de vingt ans. Tout d'abord, il faut préciser que le scénario est simple et pourtant fin, qu'il a l'intelligence de regarder cette famille se débattre avec son drôle de sort et arriver à la croisée des chemins - doit-on vivre sa vie ou vivre celle de ses parents, quand l'unité familiale est si particulière et si indissolublement soudée par la situation? -, mais sans surdramatiser. Les dialogues aussi sont souvent assez bien sentis (ce que ne retranscrivent absolument pas les sous-titres français, la traduction étant assez médiocre). Et la réalisation de Lumet, comme dans tous ses meilleurs films, s'efface, n'est là que pour mettre en valeur les situations et le jeu de ses acteurs. Et ils sont formidables: Phoenix, donc, en adolescent aussi raisonnable qu'écorché; Judd Hirsch et surtout Christine Lathi, d'une grande justesse. Comme souvent chez Lumet, la transparence de la forme n'est pas un handicap. Elle permet à l'histoire et à l'attachement aux personnages de se développer, et l'émotion que l'on ressent à la fin du film est de grande qualité. On a passé un moment avec des personnages formidablement humains, dont les conflits et les émotions ne nous sont plus étrangers. Passionnant et beau, donc à voir.
Encore un chef-d'œuvre de Sidney Lumet. Le sujet du départ du nid familial en fin d'adolescence. Il est traité de manière bouleversante et ce film ne nous fait que regretter encore plus la disparition de River Phoenix, parti trop jeune
Je ne suis pas de ceux qui habituellement notent les films, et encore moins mettent une critique, mais là je dis tout simplement : chef d'oeuvre d'intelligence et d'émotion !
Bon, on va commencer par les acteurs que j'apprécie beaucoup et particulièrement le regretté River Phoenix. Son jeu d'acteur est toujours juste avec plein de nuances et on ne peut que saluer le fait qu'il interprète le personnage compliqué d'un adolescent qui doit cacher sa véritable identité. Le reste du casting est plutôt bien réussi, entre Judd Hirsch en figure paternelle ou Christine Lahti en mère protectrice. Mais surtout, l'interprétation de River Phoenix donne au film un discours juste sur l'adolescence, notamment en ce qui concerne la quête d'identité et l'écart avec la cellule familiale. D'ailleurs, à la lecture du synopsis et à la vue de la filmographie de Sydney Lumet, on pourrait croire qu'il s'agirait d'un film de fugitifs ou d'un road movie avec un discours contestataire contre le gouvernement américain. Mais le réalisateur a eu l'intelligence de rétrograder ce discours en toile de fond pour mieux se focaliser sur les rapports entre les personnages, donnant au film un côté rafraîchissant et surprenant. Un dernier point à noter semble être les quelques choix de scénario. Pour cela, je dois vous révéler la fin du film. spoiler: En fait, au départ, les parents de la famille en question et plus particulièrement le père sont des rebelles anti-impérialistes. Plus tard, lorsque le fils aîné souhaite annoncer à son père qu'il veut quitter la famille, ce dernier s'y oppose. Et c'est là que ça change tout. Le père qui s'est rebellé contre une figure autoritaire se rend compte qu'il devient lui-même une figure autoritaire, ce qui est fort cocasse, comprend finalement qu'il ne peut pas imposer une limite à la liberté de son fils. On pourra certes reprocher au film une mise en scène très académique. Mais en tout cas, c'est un très bon film qui traite de l'adolescence.
Film formidable. Je l'ai découvert au cinéma récemment. C'est intelligent, magnifiquement interprété, la photo est superbe, les thèmes abordés passionants. Sydney Lumet fait preuve d'une maîtrise excellente de l'outil cinéma. Un très grand film, émouvant, drôle, beau.
Une prodigieuse séquence d'ouverture : un garçon en vélo en pleine campagne repère une voiture suspecte, s'aperçoit que la maison de ses parents est surveillée et, abandonnant son vélo, va prévenir son frère cadet par la porte de derrière et s'enfuir avec lui... Nulle accélération artificielle, nulle trépidation dans cette suite de plans d'ensemble où la largeur des cadres, le calme anodin des paysages, le comportement quotidien, presque routinier des 2 enfants viennent comme substituer au suspense, au sentiment de menace, une mélancolie poignante. L'une des originalités du film est de prendre l'une des figures emblématiques du cinéma américain, les amants traqués, et de nous montrer la manière dont l'érodent, le rongent le temps, l'âge, l'usure, cette angoisse qui n'en finit pas et ces enfants qui sont forcés de les suivre...Chronique d'une dérive où les personnages se battent non pas pour accomplir quelque chose mais pour ne pas céder à la fatigue et au découragement. Interprétation éblouissante comme toujours chez Lumet. Peut-être son meilleur film.
Le cinema est politique et en voici une demonstration directe, avec ces protagonistes forcés de vivre cachés, criminels en réseau parallèle et entrainant leur 2 fils. C'est bien évidemment l'analyse des conséquences ici mis à l'oeuvre et rapports parents adolescent : River Phoenix merveilleux en jeune Roméo, joue sa vie lui aussi. Film psy et activiste à la fois, et très touchant par le casting.