On peut se demander comment le S.W.A.T., groupe d'élite d'intervention de la police US, n'avait pas encore eu les honneurs d'un film à la gloire de ses membres, au même titre que Top Gun ou les Navy Seals, durant les belles heures de l'actioner ricain bombé du torse... C'est chose faite grâce au producteur de Fast and Furious et xXx, Neal H. Moritz, qui postule décidément au titre de Bruckheimer du pauvre avec ce film qui suit les traces des films bourrins à l'ancienne dans les moindres ingrédients. Grosse impression de déjà-vu, donc, depuis le casting (Colin Farrell en chien fou, Samuel Jackson en vétéran décontracté, Michelle Rodriguez en latina au sang chaud, LL Cool J en faire-valoir) jusqu'aux moindres éléments du scénario : une bavure en prologue, le supérieur hiérarchique casse-bonbons, le convoi de prisonnier qui tourne mal, le traficant de drogue très très méchant...
L'intrigue est pleine de clichés et d'invraisemblences monstrueuses (le méchant appelle au secours contre 100 millions de $ à la télé, et tous les gangs de LA rappliquent illico), montrant les SWAT comme de gros déconneurs qui se serrent les coudes et en ont gros dans le slip, même les filles, mais après tout on s'en fout rapidement : on sait que c'est con mais qu'est-ce que c'est bon de faire ressortir de temps en temps le macho qui sommeille en nous, aime jouer au cow-boy avec de grosses pétoires et balancer des vannes salaces toutes les 3 phrases. Dans SWAT, les héros boivent de la bière, bouffent des hot-dogs, parlent mal et tapent fort, les policiers courtois et végétariens sont ridicules, les gratte-papier sont des emmerdeurs et le super-méchant est français et raffiné (Olivier Martinez va aller loin à Hollywood avec des rôles comme ça). Un culte du bourrin à tous les étages, donc, au point qu'il n'est jamais question d'amour ou de vie privée pour ces policiers-là, prêts à repartir en mission dès que sonne leur bippeur.
Le régal des testostérones l'emportant sur le cerveau, le spectateur aura à peine le temps d'émettre quelques réserves sur l'absence de réels personnages, la mise en scène pataude, sur le manque de spectaculaire étonnant pour un film de ce calibre, et sur quelques tics vraiment too much (la musique pin-pon, les SWAT marchant au ralenti dans les couloirs, on vous l'dit que ce gars se prend pour Bruckheimer)... Il aura déjà rempli sa candidature pour entrer dans le GIGN.