Swat est un film vraiment moyen. Il n’est pas raté, mais peine à tenir la distance avec d’autres films du genre, et parfois avec des budgets et un casting moins bodybuildé.
Je commence par les acteurs justement. Franchement ils contribuent bien à faire fonctionner le film. Farrell n’est pas mauvais, mais à la limite ce n’est pas le plus convaincant du lot. Jackson est tout à fait à sa place en chef charismatique, Renner est beaucoup plus intéressant ici dans le rôle de l’antagoniste, que dans Avengers ou même Hansel et Gretel. Peut-être qu’il est finalement meilleur dans les rôles de méchants. Le reste du casting offre quelques solides prestations, avec Rodriguez, dans son élément bien que sans surprise. Je donne une mention spéciale à Pointdexter, acteur peu connu, qui à chacune de ses apparitions est une tête à claque comme on les aime.
Le scénario en revanche est indigent. Le film dure presque deux heures, et sincèrement, on a le sentiment qu’il est vide, qu’il n’y a rien. Une grosse première partie ressemble à un documentaire sur le SWAT, et parfois même à un spot publicitaire. Tout n’est pas à jeter, et je ne doute pas que les exercices soient réalistes et correspondent à l’entrainement de cette unité. Mais franchement, ca manque d’enjeux et d’intérêt pendant une heure au moins. La deuxième partie n’est guère mieux. L’histoire est assez pathétique, ressemblant surtout à un enchainement de scènes d’action. Le scénario met finalement fort peu en relief les tactiques, les stratégies de l’unité, et ca vire souvent au gros bourrinage comme n’importe quel autre film d’action. Sincèrement dans le genre il y a beaucoup mieux, car en plus tous les clichés sont là, et le suspens est éventé dès les 5 premières minutes du film, ce qui relève de l’exploit. C’est rythmé certes, mais je pense que pas mal de spectateur lâcheront dans la première heure, celle-ci ne proposant guère autre chose que de l’exposition.
Sur la forme, c’est convenable. La mise en scène est signée d’un réalisateur qui c’est avant tout illustré comme acteur et téléaste. Elle est parfois un peu brouillonne, et peine dans quelques scènes d’action à donner de l’ampleur (la première séquence d’ouverture, les scènes d’entrainement par exemple). Néanmoins d’autres passages sont convaincants (sur la fin en particulier), et Johnson se montre suffisamment nerveux dans sa réalisation pour entretenir le caractère trépidant de l’histoire. La photographie est correcte. Il y a de beaux plans nocturnes, les scènes dans les égouts ne sont pas trop sombre, visuellement Swat évite intelligemment l’effet clinquant de beaucoup de métrages actuels. Les décors sont assez réussis, là-dessus, en tenant compte du budget c’est acceptable. Pour ce qui est des scènes d’action, elles sont donc un peu inégale du fait de la mise en scène, elles ne sont pas toutes non plus très spectaculaires. Quelques unes surnagent, notamment un crash d’hélicoptère, la fin avec l’avion, d’autres sont plus basiques et passent sans retenir l’attention plus que ca. Je reconnais néanmoins que Swat m’a convaincu dans le sens où on ne sent jamais une artificialité des scènes, tout ce qui apparait à l’écran ayant une matérialité, un réalisme, tenant compte des problématiques physiques, ce que beaucoup de films usant et abusant des images de synthèse n’ont pas. Il y a eu un effort aussi sur la bande son. Elle ne plaira pas à tout le monde, pour ma part je ne juge pas cet aspect, mais le fait que l’équipe du film c’est préoccupée de ce point.
En clair, Swat n’est pas indigeste, loin de là, mais il est clair que le scénario est lamentable. C’est en fait le seul énorme point faible du film. Sur la forme tout n’est pas parfait non plus, c’est vrai, et on regrettera quand même des personnages faiblards, malgré des acteurs convaincants. L’irruption de la vie privée du personnage de Farrell, l’apparition des enfants des uns des autres peinent quand même à donner du relief aux personnages. Ca se regarde si l’on est bon public, mais il est clair qu’il ne laisse aucun souvenir. Pour tout dire je l’avais vu il y a quelques temps, je n’avais strictement rien retenu, et je n’ai pu faire cette critique qu’en le revoyant.