Avis : Epidemic - Page 3

Epidemic est le film le plus éprouvant, monotone et cérébral film de Lars von Trier. Mais ce ne sont là, à mes yeux, que des qualités. Trier, sans conteste l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma, filme le quotidien, des dialogues banals, sans éclat particulier. Son récit est linéaire et mené avec un noir et blanc ultra contrasté, très caractéristique de son style unique. Aussi faut il être prévenu, ce film ne s'adresse qu'aux véritables passionnés de cinéma. Ceux qui verront le clin d'oeil plein de finesse de certains dialogues où Lars von trier lui-même -il est aussi acteur dans ce film- se moque des scénarios que les élèves apprennent dans les écoles de cinéma, alors que son film est un archétype d'académisme. Mais là où le film prend sa pertinence, c'est dans le dénouement. Ce film, au rythme lent, où il ne se passait presque rien, finit sur une boucherie. Improbable, elle nous laisse interdit, nous étonne, nous saisit. Pourquoi ? Car qu'on le veuille ou non, cette intrigue à la tonalité réaliste maintient notre regard que ce soit grâce à une esthétique géniale, une trame novatrice, des plans d'une beauté indicible ou même le jeu surprenant des acteurs. Un film très étonnant somme toute.

Un film vraiment original de Lars von Trier qu'il faut avoir vu lorsqu'on aime sortir des sentiers battus. Bien que le film soit en noir et blanc et date des années 1980 avec les voitures ou les téléphones de l'époque, il donne un sentiment de fraîcheur, d'insouciance qu'on ne voit plus de nos jours. Les acteurs boivent du vin, fument, roulent sur l'autoroute en direction de l'Allemagne tout en tapant le scénario à la machine à écrire. Ils s'éclatent, semblent être naturels et non en train de jouer des scènes. Les prémices du cinéma de LVT sont dans "Epidemic" : le film est divisé en 5 jours, donc 5 parties, et la fin est inattendue. C'est aussi une bonne occasion de voir le cinéaste jouer un des deux rôles principaux ici.

Un tout petit Lars Von Trier.
Deux scénaristes rédigent un scénario qui relate une épidémie de peste ravageant l'Europe. Coïncidence, une pandémie réelle se propage en même temps. On va donc suivre les deux histoires qui vont avoir tendance à se confondre.
Donc, dans ce tout petit Trier, on peut voir des machins-choses. Une incision dans le cou d'un cadavre. Une autre incision dans un tube de dentifrice. Une séance d'hypnose épouvantable. Des gens qui boivent. Des gens qui mangent. Et surtout des gens qui parlent, parlent, parlent. On voit aussi le titre du film " EPIDEMIC " qui obstrue comme un gros logo le coin supérieur gauche de l'écran. Et en rouge qui plus est, pour bien se rappeler dans quel film on est. Mais cette grosse tâche n'a aucune importance, les cadrages égalant en qualité ceux d'une vidéo de vacances filmée par monsieur Monbeauf.
C'est tourné en noir et blanc, mais on est loin de l'esthétisme de Jarmusch, par exemple. On nage plutôt dans une soupe opaque, ressemblant à ces vieux films d'actualité du temps du cinéma muet. D'ailleurs, muet, ce navet aurait du le rester, tellement il n'a rien à raconter. Pitoyable.

Presque aussi parfait que The Element of Crime. Presque...