Superman 4 est une excroissance méconnue de la saga avec Reeve. Pas forcément désagréable, c’est quand même moyennement pertinent.
Ce n’est pas vraiment la faute du casting. En dehors de l’arrivée d’un Mark Pillow en homme nucléaire qui se révèle plus drôle et plus cabotin qu’autre chose, pour le reste on retrouve les têtes connues des épisodes précédents et les acteurs ne déméritent pas. Reeve se glisse à nouveau dans la peau de son personnage avec plaisir et charisme, correspondant bien il faut le dire, au rôle majeur de sa carrière. Gene Hackman est un méchant toujours très sympathique, jouant certes franchement la carte second degré mais avec une réussite certaine. Margot Kidder est une Loïs plaisante, et on hérite en plus ici de Mariel Hemingway, actrice à la carrière fluctuante par la suite. Doté d’un personnage à l’utilité discutable, elle impose quand même son physique singulier, au milieu des « anciens » de la saga.
Le film est quand même souffreteux au niveau de son intrigue. Beaucoup plus court que ses prédécesseurs, Superman 4 est faible. Peut-être cela vient-il de son budget en baisse, qui ne permet pas autant d’action que prévu, mais le film est plutôt lent, il commence tardivement, et préfère imposer des scènes plutôt comiques qu’épiques en règle générale. Franchement comique dans l’ensemble, le film n’est donc pas très bien rythmé, et l’histoire passe un peu en second plan. On apprend rien de plus sur le personnage principal, ses relations avec les autres personnages ne changent pas beaucoup, disons que l’on est bien sur une « excroissance » de la saga de base, offrant une nouvelle confrontation pour Superman mais sans plus.
Visuellement la baisse de budget est sensible au niveau effets spéciaux. Moins nombreux, pas forcément des plus réussis mais pas non plus honteux pour un film de la fin des années 80, le souci c’est que leur nombre en baisse implique que le film est moins spectaculaire, moins épique, et visuellement moins bons. Cela se voit aussi dans les décors, par exemple. Alors il faut être honnête tout de même, Furie maitrise assez bien son affaire. Sa réalisation est efficace, et il arrive tout de même à offrir quelques bons moments dignes de la saga. En clair on est loin d’un ratage franc, et même si le budget est plus bas, 17 millions cela permettait de faire quelques petites choses à l’époque. Par ailleurs on retrouve quand même avec plaisir le thème phare de John Williams.
En fait Superman 4 accuse une baisse qualitative, mais en poursuivant la recette originale, reposant sur l’humour, la sympathie du personnage principal, et une certaine décontraction kitch assumée, et bénéficiant du savoir-faire de Furie, le film est sauvé du désastre nanar. Je lui donne donc la moyenne, l’ensemble restant tout de même mal rythmé, d’une durée étriquée, et l’intrigue se révélant juste « alimentaire ».