Eh bien ! On ne peut pas dire que le titre mente sur la marchandise ! « Banzaï » : mot donné quand on se lance à l’assaut de quelque chose sans réfléchir… Eh bien c’est justement l’impression que donne ce film, avec un Claude Zidi pourtant grand spécialiste de la comédie populaire qui se lance éperdument dans la reconquête du public par le biais des salles avec l’aide de Coluche. Car il faut reconnaître que tout est grotesque parce qu’exagéré à outrance : les gags (le moteur qui explose…), les personnages (les éternels poissards…), les clichés (l’insécurité à New York…), tout ! Mais n’était-ce pas aussi pour tourner en ridicule toute cette flopée de préjugés ? Ah si nous pouvions revenir 35 ans en arrière et poser la question au réalisateur… Quoiqu’il fait toujours partie des vivants alors si quelqu’un pouvait se dévouer et nous apporter la réponse… Merci merci merci… Le fait est que Coluche en fait parfois trop, notamment à travers quelques répliques qui paraissent inutiles, comme par exemple le « ah bon ! » qui fait suite au garde venant d’affirmer qu’il savait lire. Et Coluche cabotine à souhait comme il sait le faire, avec ces petits cris dont lui seul avait le secret. Mais que voulez-vous ? Aussi curieux que cela puisse paraître, le tout fonctionne. Et si ça fonctionne, on le doit à l’association de l’humoriste avec Valérie Mairesse, lesquels forment un duo qui passe très bien à l’écran. On sent bien que le courant est passé entre eux pour aboutir à une complicité de tous les instants, ce qui en fait un couple attachant au possible en dépit des mensonges éhontés que leurs personnages se font à tour de bras. Et ce ne sont pas les scènes que les deux comédiens partagent qui nous feront changer d’avis, que ce soit pour l’achat d’une maison, ou que ce soit pour l’achat d’une chambre. Mmmmm, j'adore l'idée ! Des idées fantasques, loufoques, mais de bonnes idées qui donnent un peu de piment à la vie de couple (aïe aïe aïe, si demain j’apprends aux infos que des gens se sont adonnés de la sorte à l’essai du lit dans les magasins, je sens que ça va être ma faute lol !). D’ailleurs, on sent bien que dans le magasin, le rire de Valérie Mairesse est des plus naturels. Eh oui, je crois qu’on peut parler de scènes cultes, comme le coup du chameau qui blatère, celle de l’agression à New York, ou encore celle de la course-poursuite entre les deux fiancés, tout cela agrémentant une histoire des plus simples. Simple mais qui, si on y réfléchit bien, ne tient pas vraiment debout, mais pour laquelle on retiendra tout de même quelques bonnes trouvailles, telles que le parallèle entre la partie d’échecs et ce qu’il se passe réellement sur le terrain, ou la diffusion de la musique dédiée au laboratoire. Mais que voulez-vous ? Les années 80 ont un parfum de nostalgie irrésistible, et ça vaut aussi bien pour les comédies françaises que pour les tubes qui ont caracolé dans le Top 50 tout en nous faisant danser. "Banzaï" ne déroge pas à ce constat, et c’est tant mieux. En plus, ça nous permet de revoir l’inoubliable Coluche tel que nous l’avons apprécié, et de voir une comédie franchouillarde, simple et légère sans avoir à réfléchir. Du bon divertissement, quoi... et qu'on a plaisir de voir, revoir et re-revoir au gré des rediffusions proposées par le petit écran ou, pourquoi pas, en DVD.