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CH1218
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4,0
Publiée le 5 mai 2024
Billy Wilder tire à boulets rouges sur la presse (mais pas que) dans ce vaudeville extrêmement grinçant, cynique et cruel, troisième adaptation d’une pièce de théâtre signée Ben Hecht. C’est hyper drôle, ça fuse de toutes parts, parfois avec une énergie excessive à la limite de l’hystérie. La distribution est relevée mais c’est Walter Matthau qui vire en tête en décrochant haut la main et jusqu’au dernier plan, la palme du personnage le plus (délicieusement) abject du film.
Quand Billy Wilder décide à son tour de se payer le scalp de la presse, ça fait mal, très mal. "Spéciale première", c'est du Wilder 100% pur jus. Tout ce qui fait le style de cet immense cinéaste est là : un rythme complètement débridé, une science du détail qui tue, une direction d'acteurs au top et des dialogues de folie. D'ailleurs, à titre personnel, la réplique "Duffy ? Duffy ? Duffy ? C'que ça peut être chiant les gens qui ont la vessie comme un dé à coudre" est l'une de mes préférées, tous films confondus. C'est le gros éclat de rire à tous les coups. Comme dans "La grande combine", si tous les acteurs sont remarquables, on ne pourra pas faire autrement que de placer le duo Jack Lemmon/Walter Matthau au-dessus du lot. Le premier est parfait et le second est carrément génial et fait de Walter Burns un homme aussi détestable que sympathique, c'est très fort. Et maintenant, pour en finir, la question à 100 balles : pourquoi avoir retranché une demie étoile ? Tout simplement parce que parfois, le film est un peu hystérique et un peu trop bavard, mais une fois que les musiciens sont payés à la fin du bal, ça ne l'empêche pas d'être un grand film, ainsi qu'un grand film de plus pour Wilder.
Film sorti en 1974, mais complètement dans l'esprit des films du début des années 60, Front Page conte les péripéties de Jack Lemmon, un reporter star d'un quotidien de Chicago, qui s'apprête à quitter son job pour se marier avec une chanteuse de cabaret. Sur l'insistance de son boss, il accepte de faire une dernière pige sur la prochaine exécution d'un condamé à mort, l'action se déroulant à la fin des années 20. Le film est un vaudeville sarcastique sur le monde de la presse, avec des personnages et des situations improbables, seulement prétextes pour Billy Wilder à enchainer punch lines drôlissimes et situations rocambolesques. Jack Lemmon et Walter Matthau s'en donnent à coeur joie et nous font revivre les comédies américaines qui enchantaient le public des années 60, à l'instar de "Certains l'aiment chaud". Les numéros de comédiens sont sympathiques même si ils sont un peu datés, et les trouvailles d'un scénario très inventif permettent une avalanche de retournements plus invraisemblables les uns que les autres. On regarde ce film avec une nostalgie certaine, en admirant jeux d'acteurs et dialogues incisifs. Mais le film, à être trop caricaturale et outrancié, s'avère un simple divertisssement, de très bonne qualité, mais sans réelle profondeur.
Que gagne Wilder à faire ce Spéciale Première 35 ans après La Dame du vendredi de Hawks, adapté de la même pièce de théâtre ? Les qualités (rythme, abattage des acteurs, qualité des dialogues) et les défauts (une excitation permanente et une certaine lassitude) sont les mêmes, à tel point qu’on a l’impression de voir une version en couleurs du film de Hawks, et plus généralement une resucée très tardive du cinéma hollywoodien des années 40. Un hommage un peu figé et stérile, qui s’étend à tous les aspects du film, du scénario à la réalisation, en passant par le jeu des acteurs et la photographie. Même la relation crypto-gay qui se noue à l’arrière-plan est traitée avec la lourdeur caricaturale qu’on attendrait d’un film beaucoup plus ancien. Ce n’est pas vraiment mauvais, disons que c’est une sorte de Musée Grévin de l’âge d’or hollywoodien.
On peut légitimement parler ici de nouvelle adaptation plutôt que de remake, puisque le film de Hawks changeait le sexe du personnage de Hildy, ce dernier devenant donc une femme. Wilder, avec son fidèle complice I.A.L Diamond, reprend le duo imaginé pour la pièce de Ben Hecht et Charles MacArthur, avec un autre duo mythique : Jacl Lemmon et Walter Matthau. La dynamique reste la même, la romane en moins, Hildy étant cette fois sur le point de quitter la ville, le journal et Burns pour une jolie artiste de cabaret, incarnée par la jeune Susan Sarandon. Wilder est aussi très inspiré dans sa mise en scène, avec un bon rythme et une maîtrise des effets comiques toujours aussi renversante. Le duo de stars est aussi impeccable, chacun dans son style, avec une alchimie toujours aussi plaisante (10 films ensemble au total). Bref, de la bonne comédie, bien écrite et bien filmée. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Situé en 1929 ce film est une critique virulente de la presse à sensation et de ses journalistes ainsi que des gens au pouvoir comme le maire et le shérif . Mr Wilder réalise une comédie extraordinaire à un rythme effréné avec des dialogues juteux et une direction d'acteur sans pareil. Du vrai cinéma en quelque sorte comme on n'en fait plus...
Très bon film sur le journalisme à l'américaine. Le film ne souffre pas du fait que le scénario soit tiré d'une pièce de théâtre à succès. Le film, sur une intrigue un peu secondaire mais sérieuse (la pendaison d'un meutrier) Wilder se plait à décrire un monde politico-journalistique avec les travers de ces deux types de profession. Réalisé à la perfection, sans temps mort, avec ce qu'il faut d'humour, de dérision, de dénonciation aussi d'un mode de fonctionnement, avec des acteurs tous excellents, Wilder crée là un film presque parfait.
Exécution imminente d’un communiste dans les EU des 30’s ; une salle de presse donnant sur la cour de pendaison est aménager. Tous les journalistes des différents journaux locaux sont là pour couvrir l’événement. Un des journalistes phare décide à ce moment même de mettre un terme à son contrat pour suivre sa compagne. Son rédacteur en chef va essayer de tout mettre en œuvre pour qu’il couvre au moins cet événement avant son départ. Billy Wilder associé avec le scénariste I.A.L. Diamond ; c’est du grand classique depuis les années 40. Billy Wilder est ici sur la fin de sa carrière et réalise une comédie nerveuse… légèrement datée mais maline, bien écrite et rythmé. Le réalisateur de plusieurs chefs d’œuvre prouve qu’il en a encore sous le pied malgré l’âge. Le style de la très bavarde screwball comedy des 30’ offre un film alerte même si la mise en place, un quart d’heure, est un peu confuse (trop d’informations) et à la limite de l’indigeste. Dans un second temps, lorsque tout est mis en place on prend du plaisir à voir jouer tous ces vieux loups de la comédie dont le duo connu et reconnu Matthau – Lemmond. Gentiment caustique, il allume les journalistes « pisseurs de copie », la peine de mort, l’anti communisme,… Une tribu aussi de personnage haut en couleur parcourt le film dont une mention spéciale à la séquence, pour moi mythique, mettant aux prises le condamné à mort à un psychiatre autrichien très freudien… A la même époque sortait « le parrain », « chinatown »… ce film fait daté au regard de la production contemporaine, mais Wilder offre un film plaisant avec un rythme haletant et une maitrise parfaite du timing de la comédie. A voir pour les amateurs de comédie de l’âge d’or
Excellent film comique avec des dialogues hilarants: "je refuserais de couvrir le dernier repas du Christ même s'il se passait chez Maxims"!!!!! L'histoire est drôle et l'on retrouve un Jack Lemmon toujours excellent. Même si c'est abusé de comparer les deux, je préfère largement ce traitement du métier de journaliste aux "hommes du président" par exemple, trop sérieux, trop technique. Ici la verve comique est partout, également dans les acteurs eux-mêmes, plus que dans les personnages. Attention à la dernière scène!!!! On ne s'y attend vraiment pas.......
S’agirait-il là d’humour au second degré, d’une caricature ironique des pires comédies de Hollywood ? Hélas, non ! C’est bien à prendre au pied de la lettre. Billy WILDER a signé avec ce film un monument d’imbécillité, auprès duquel Alfred JARRY et son Ubu Roi paraissent un sommet de finesse et d’élégance facétieuse. La présence d’un Walter MATTHAU finissant, qui fait consciencieusement son métier, et d’une Susan SARANDON débutante, qui ne fait que de la figuration, n’y peut rien. Cette mauvaise farce, digne de potaches (redoublants), est nullissime. Au fait, qu’y-a-t-il ce soir à la télé ?
Ryhtme effréné,dialogues qui font mouche,B.Wilder,comme souvent, excelle dans la comédie pétillante et brillante(à noter que la VF,c'est peu commun,est très réussie)sur fond de parodie de la presse,du freudisme rampant,et,accessoirement,de la peine de mort.
Cette adaptation de la pièce de Ben Hecht est loin d’être la première puisque cette œuvre a déjà été portée à l’écran de multiples fois depuis les années 30. Billy Wilder s’en empare et donne l’occasion au duo magique Jack Lemmon – Walter Matthau de faire une fois de plus des étincelles. Tout en n’étant pas tendre avec un milieu journalistique décrit comme un microcosme de loups prêts à tout pour décrocher le scoop de l’année, peu importe selon quelle méthode, Billy Wilder réussit à saisir la fièvre qui s’empare de ces hommes lorsqu’ils flairent un bon coup. La principale limite de cette version est de ne jamais faire oublier l’origine théâtrale de l’œuvre. Ainsi, la dynamique entière repose sur les dialogues et les acteurs et non sur la mise en scène, finalement très corsetée. De même, on retrouve une certaine tendance de Billy Wilder au gag facile, voire vulgaire, ce qui est un défaut récurrent de son œuvre des années 70, moins légère et aboutie que précédemment, lui qui a livré tant de chefs d’œuvre. Le tout vaut donc essentiellement pour quelques répliques vachardes et des acteurs endiablés.