Conspuée par la critique, cette comédie satirique a choqué Hollywood, et fut un échec. Pourtant, Billy Wilder était un véritable esthète dans l’art de blâmer avec raffinement les us et coutumes de cette Amérique si puritaine, mais cette fois il semble être allé trop loin dans le cynisme aux yeux des américains bien pensants. Cependant, le charme opère une nouvelle fois et ce ‘kiss me, stupid’ reste à mes yeux une excellente comédie pleine d’entrain et d’énergie. Passé un début de film un peu poussif avec quelques scènes de jalousie un tantinet longuettes et répétitives, B.Wilder nous régale avec ses quiproquos et son comique de situation, avec, comme à son habitude, des dialogues qui font mouche. Cet ’Embrasse-moi, idiot ‘ est également l’occasion rêvée de voir un Dean Martin étaler ses 3 facettes : celles de comique, de comédien et de chanteur de charme. Jouant son propre rôle, il n‘hésite pas à s’auto parodier pour notre plus grand bonheur et à nous délecter de son sens de l’humour auto dérisoire en plagiant ses penchants pour l’alcool et les femmes. A ses côtés, Kim Novak, bien loin de son sublime rôle fantomatique de ‘Vertigo’, complète ce ‘couple-scandale’ en incarnant une fille facile qui offre ses charmes contre quelques dollars, dans un rôle finalement pas si vulgaire qu’on peut le prétendre. Je trouve personnellement que son personnage devient de plus en plus attachant tout au long du film. Pour parachever le tableau, notons la prestation dynamique de Ray Walston qui remplaçât au pied levé un Peter Sellers souffrant. Même si ce Millésime 64 est un cran en dessous de ses glorieux aînés que sont ‘Certains l’aiment chaud’ (1958) et ‘La garçonnière’ (1960), Billy Wilder réussit une nouvelle fois à nous distraire avec cette comédie enlevée et revigorante, avec, en bonus, de magnifiques chansons et musiques signées Gershwin qui finissent par nous trotter inlassablement dans la tête. Un film à découvrir pour passer un agréable et plaisant moment de cinéma.
Réalisé en 1964, « Embrasse-moi idiot » compte, aux côtés de « Assurance sur la mort », « Sunset Boulevard », « Sept ans de réflexion », « Certains laiment chaud », « La Garçonnière », et quelques autres, parmi les grands chefs-duvre de lauteur. Dino, un crooner vieillissant interprété magistralement par Dean Martin tombe en panne dans un trou paumé au fond du Nevada. Il rencontre un professeur de piano qui veut à tout prix lui faire écouter ses chansons en lappâtant avec une prostituée (sublime Kim Novak) quil fait passer pour sa femme. Cest une pure comédie, survitaminée, excellemment interprétée, et mise en scène de manière parfaite. Bref, un chef duvre, ni plus ni moins.