Comme la plupart des (pop) stars de fin des années 90 (Mariah Carey, Britney Spears), Eminem a également le droit a son film, et évidemment, Eminem Curtis Hanson oblige, c'est un cran au-dessus. L'ambiance, très sobre, se veut vidée de tous clichés possibles, et ca marche bien. Le film fait preuve d'une simplicité exemplaire et touchante, qui happe le spectateur. Mais malheureusement parfois, trop de simplicité tue la simplicité. Eminem est tout de même l'un des meilleurs rappeurs de tous les temps, et ce film fait preuve de bien trop d'anecdotisme, comme si il ne narrait que l'histoire d'un simple rappeur qui a eu une semaine difficile, et puis une semaine meilleure. Pire, 8 Mile passe parfois a coté de sujets importants comme la musique dans les quartiers difficiles, l'écriture de chanson, l'inspiration etc... On comprend bien qu'Hanson et Eminem ont voulu éviter de sombrer dans une ambiance trop gangsta ou trop showbiz, mais la, le film est bien trop vite oublié. Et c'est bien dommage, car il avait beaucoup de qualités, et a mis au grand jour un nouveau talent chez Eminem : celui d'acteur. En effet, outre la présence de Kim Basinger et des sympathiques Phifer et Mackie, celui qui crève l'écran, c'est bien Marshall Matters, qui n'en fait jamais trop ou pas assez. Dans un rôle presque autobiographique, il est d'une belle justesse et donne a son personnage une importante dimension. Et honnêtement, ca suffit a porter le film.