En voyant apparaitre ce film sur nos écrans, la première idée qui m’arriva a été simple « tiens un film de musclés ». Puis en regardant les bandes annonces, lisant que c’est basé sur une histoire vraie et en voyant le second degré des affiches américaines, j’ai réorienté ma pensée vers « une comédie d’action, ça doit être sympa ». Puis finalement, une fois posé dans le cinéma, les yeux collés à l’écran, là, j’ai pris une sorte de claque « c’est de l’action, il y a de la comédie mais en fait, c’est un vrai drame sur le genre humain et sur cette idiotie de rêve américain ».
Finalement, Michael Bay nous dépeint de pauvres gars, pas méchants dans le fond mais qui en ont marre de ce qu’ils ont et ils en veulent tellement plus. Pas de bol, la seule idée qui vient dans la tête de l’arnaqueur de service est de piquer la fortune d’un gars en le torturant. Forcément, le plan étant trop simple, il oublie les détails et les conséquences pour finir par partir en sucette totale. Bay nous offre un montage punchy avec des angles de caméra parfois audacieux, une bande originale sous stéroïdes et quelques scénettes « cartes postales » assez sympathiques.
Donc, le sun gym gang est incarné par Mark Walhberg, Dwayne Johnson et Anthony Mackie. Le personnage de Mackie n’est pas dupe du mauvais plan qu’ils préparent et exécutent, mais il en veut tellement plus qu’il est prêt à tout faire pour obtenir sa part de rêve. Le truc, c’est que j’ai trouvé son interprétation tellement basique qu’elle n’est pas facilement appréciable comparée aux deux autres gus. Johnson m’a pas mal surpris. Son personnage est plus costaud de tous mais aussi le plus fragile psychologiquement (il en est même carrément tendre et on a envie de lui mettre des baffes pour qu’il ne tombe pas dans ces conneries). Sa façon de jouer m’a très agréablement surpris et je me dis que c’est le premier film où je le vois en tant que vrai acteur. Enfin, Walhberg, son rôle de sociopathe mégalo fan de ses pectoraux lui va bien. Déjà physiquement, il a pris énormément ! Puis sa tête correspond à cet escroc shooté aux hormones et stéroïdes. Il colle parfaitement au rôle. En dehors du gang, on peut retenir deux autres personnages. La victime, jouée par Tony Shalhoub. Enfin victime … Ok mais gros salaud quand même. Là, Shalhoub joue le connard richos méprisant à la perfection et prouve largement qu’il ne sait pas que faire Monk. Enfin, en dernier personnage, le détective joué par Ed Harris. Pour le coup, Harris est au minimum syndical, il serait sheriff dans un western qu’il nous sortait le même jeu. L’avantage avec Harris est que même à son minimum, il ne plombe pas le film.
Enfin voilà, le film fait deux heures mais il ne les fait pas peser sur le spectateur. On ressort de là gonfler à bloc et étonner de la connerie humaine quand même. En tout cas, malgré un mauvais départ sur le papier, c’est un très bon final sur l’écran (sans être un chef d’œuvre non plus) qui fait plaisir à voir. 4/5