Faut avouer que quand Bay, tocard sans le moindre talent, annonce qu'il va faire un film "sérieux", "d'auteur" à petit budget, on ne peut s'empêcher de rire. Bon évidemment voilà le petit budget. Mais honnêtement, sans dire que c'est un bon film, j'ai été surpris. Simplement parce qu'à la base cette histoire est quand même assez glauque. Alors comment aborder le sujet? Réponse : en faisant un film aussi con que ces personnages (qui avaient bien un grain). Du coup le film va gentiment se foutre de leur gueule. J'en vient à penser que Bay n'est pas si con que ça, même lui a l'air de s'être rendu compte qu'ils étaient cons comme la lune. Et ça c'est bon. Voir Wahlberg dire en phrase d'intro "My name is Danny Lugo, and I believe in fitness", mon dieu, mais il faut être très gravement attaqué pour dire un truc pareil. Et les trois persos sont comme ça, entre un qui croit en le rêve américain, qui se dit qu'il faut que sa nation devienne meilleure, que la muscu est ton dieu et que les grosses sont des connes traîtres à l'Etat, un autre qui croit en dieu plus que tout et qui pense que Jésus lui ordonne d'abréger les souffrances du mec qu'ils sont en train de torturer en lui roulant dessus, et l'autre qui fait de la muscu pour compenser un pénis rikiki et impuissant, putain, j'ai ri. Devant un film de Michael Bay, au lieu de ma taper la tête contre les murs à chaque gag comme devant Transformers. J'ai ri avec lui et pas de lui (pas comme devant le dernier Emmerich (critique à venir)). Une première. Le parti pris du film marche du coup, dès que les gars font une connerie énorme (je ne révèle pas) un bandeau s'affiche pour nous rappeler que c'est toujours une histoire vraie, même au début du film on nous précise que c'est malheureusement une histoire vraie. Du coup le film est plaisant. Bon cependant faut se calmer aussi, Bay n'est pas devenu bon du jour au lendemain, ce qui veut dire que le film est mal branlé, souvent immonde visuellement (l'intro est un modèle de mise en scène de merde), et le film nage dans le mauvais goût le plus total, que ce soit les blagues gay, le sous la ceinture de bas étage et les blagues carambar on ne nous épargne rien. C'est juste du gros n'importe quoi, chaotique au possible, parfois chiant, trop long, mal rythmé, mais sérieux se dire que des gars aussi cons puissent exister ça vaut déjà le coup. Il n'y que des américains pour dire des trucs pareils. Pour une fois qu'on se fout ouvertement de leur gueule, j'en redemande. Enfin j'ai ri, j'ai apprécié. Disons que c'est un film déconne, avec des acteurs que j'aime bien avec du grand n'importe quoi ultime et qui se fout de la gueule du rêve américain et des cons trop cons pour ne pas piger qu'ils le sont. Même Ed Harris à la fin le dit : ces mecs sont d'une connerie monumentale. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais j'ai apprécié un film de Michael Bay, au premier degré (sans me foutre de sa gueule quoi) et je me dis que Pain and Gain, ba c'est pas de la merde en fait.