Bon, après "Jonathan le Goéland", on rste dans la rubrique animalière avec, cette fois, "L'ours" de Jean Jacques Annaud. Et franchement, c'est incomparable : même si les années séparent ces deux métrages suscités, la qualité qui ls anime est bien différente. Pour cela, je dirai que "L'ours" est largement supérieur à feu "Jonathan". Citons donc tout ce qui fait que ce film ci se démarque patriculièrement de ce film là. Premièrement, si une chose est à noter avant toutes, c'est la mise en scène du gars : Annaud est un pro, un maître de l'art, et le sachant pertinement, il nous fait une démonstration de toute l'étendue de son talent : plans larges sur décors abondant, contre plongées, plongées, le tout nous plongeant dans un univers réaliste et onirique. Car le film, immensément beau et esthétique, s'avèrera d'une rare qualité, tant de par son écriture que le travail du réalisateur. Ce dernier, pour continuer sur sa personne, nous livre un travail dantesque. Outre ce que l'on a déja vu, il faut tout de même préciser que l'artiste a une vision patriculière des choses, vision que l'on partage, non sans plaisir, avec lui. Emouvant plus d'une fois, et magnifique à plus d'un titre, le métrage dévoile des images d'une rare beauté : décors immenses, couleurs fort bien gérées, la musique pimentant le tout avec maîtrise et talent. Mais rien ne viendra remplacer le lyrisme de ces instants de grâce dans lesquels les ours, comme s'ils étaient conscient de tourner dans un chef-d'oeuvre, se mêlent et s'aiment comme père et fils, faisant passer moults sentiments. La palette est large : elle va du pathétique à la gaieté, de l'émouvant triste aux larmes de joie. C'est bien la première fois que je ressens cela dans un pareil, n'appréciant guère, généralement, les métrages du genre. Mais justement, ce qui caractérise cet "Ours" ci, c'est qu'il n'appartient à aucun classification : on pourra l'appeler drame, mais j'y vois plus un documentaire réaliste, et certes émouvant, qu'un réel métrage dramatique. Car l'interprétation des ours, majestueuse au possible ( jamais je n'aurai pensé écrire cela dans un article ... ), offre une force indéniable au tout, et lui confèrent un aspect véridique : on y croit. Les acteurs se confondent face aux animaux, et l'on a finalement l'impression de se trouver devant un spectacle pourtant vrai, devant une pièce de nature filmée. Et les acteurs s'en sortent vraiment bien, face à ces bêtes d'un autre âge. Au nombre de deux, la qualité de leur jeu est fort importante pour ne pas tomber dans le faux : ils ne peuvent pas se dissimuler derrière de multiples rôles principaux. Ici, les ours les tiennent, ces rôles principaux. Il leur faut se démarquer, et sortir du charisme naturel de ces bêtes gigantesques. Pour cela, Annaud a fait appel à un inconnu, William Wallace, et quelqu'un de plutot charismatique à mon sens, Tchéky Karyo, célèbre pour avoir fait les beaux jours de l'Europacorp ( "Le baiser mortel du dragon" avec Jet Li, et le "Nikita" de Luc Besson ), acteur français ayant étonnament percé dans le cinéma international. L'écriture est, quant à elle, particulièrement bonne : il y a une réelle histoire, une intrigue satisfaisante et crédible. Le tout pas hasardeux comme dans "Jonathan Livingston", et c'est peut-être cela aussi qui en fait un métrage ci particulier, et tellement marquant. Je dirai plutôt que c'est un savant mélange de toutes ces choses suscitées qui fait que le métrage est à ce point unique, à ce point beau et atypique. Le résultat est donc particulièrement lyrique et poétique. Un film atypique et émouvant, une oeuvre majeure du 7ème art qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. Et puis, l'on ne pourra point s'empêcher de revenir en enfance, au souvenir de cet ours en peluche qui se révélait notre ami, un ami pour la vie. Je comprends mieux le pourquoi du comment de la naissance de Ted.