Première réalisation pour John Hillcoat, qui réussit son coup d’essaie et parvient à marquer les esprits avec son oeuvre dérangeante et très réaliste. Ghosts of the Civil Dead (1990) est un drame fictionnel nous plongeant au coeur d’une prison hors du commun, en plein désert Australien. Un pénitencier « nouvelle génération » conçu pour regrouper tous les caïds les plus violents. Seulement le calme est de courte durée, les violences entre détenus et gardiens se faisant de plus en plus souvent, ces derniers décident du jour au lendemain de leur couper les « vivres » ! Tous leurs objets personnels, leurs télés, radios, leurs sont retirés, même leurs sorties quotidiennes. Les voilà promis à devenir fou, cloisonnés dans leur cellule, sans distraction. En réalité, ce film n’est peut être pas si fictionnel qu’il en a l’air, puisqu’il y a eu pas moins de trois ans de recherches au sein des pénitenciers Américains et Australien pour parvenir à un tel scénario. Faits divers et univers carcéral hyper violent et réaliste, le film de John Hillcoat a sûrement du inspirer les créateurs de la série télévisée Oz (1997/2003).
Premier long métrage de John Hillcoat, avec déjà Nick Cave au scénario et à la musique. Vision glaçante de la violence carcérale à travers la chronique d’une prison haute sécurité en Australie. La mise en scène, construite en chapitre, montre assez bien comment on pousse un homme vers la barbarie par la déshumanisation, la sauvagerie allant crescendo chez les détenus à force de privations diverses et humiliantes. Hillcoat démontre ainsi que la prison est une impasse, le monde civilisé ne sachant pas comment traiter ses éléments les plus agressifs.
Une prison haute sécurité nouvelle génération, c'est réaliste, dérangeant et brutal. On pousse les hommes à la barbarie en les privant petit à petit de leurs biens (drogues, objets personnels, TV etc...). C'est un film avec une atmosphère glacial, un endroit où règne la violence. Malgré que j'aime beaucoup les films carcéraux, j'ai eu un peu de mal avec Ghosts of the Civil Dead mais j'ai plus accroché vers les 30 dernières minutes du film!
Un film de prison qui, paradoxalement, nous "transporte" totalement. La mise en scène à la fois éthérée et étrangement abrupte, voire brutale (la scène du meurtre du gardien), procure un sentiment d'étrangeté glacial. La musique planante et anxiogène de Nick Cave parachève ce tableau carcéral expérimental et fascinant.