Tom Hanks ? Ah bon, il est dans ce film lui ? Le même Tom Hanks que celui de « Forrest Gump », « La ligne verte » ou « Seul au monde », genre ? Je ne crois pas non, il faut arrêter d’essayer de m’amadouer avec ça, moi tout ce que je vois c’est un touriste issu d’un pays de l’Est, complètement paumé dans un aéroport essayant de parler anglais avec un accent bulgare prononcé. Un très bon acteur d’ailleurs, il doit être russe à mon avis, la crédibilité de son jeu, les mimiques de son visage, et son ton humoristique qui fonctionne à merveille sont en grande partie la clé du succès de ce film. Catherine Zeta-Jones, oui là on est d’accord, elle est bien présente elle. Au charme de quelle brune à part le sien ne peut-on que succomber quand elle sourit aussi bien que quand elle a les larmes aux yeux, comment ne pas être ébloui par cette beauté qui reste pure en toutes circonstances ? Inspirée d’une histoire vraie qui s’est déroulée dans notre cher aéroport français Charles-de-Gaulle, cette comédie dramatique fait mouche, que ce soit dans l’humour ou l’émotion, c’est d’une justesse très efficiente. Les dialogues ont été écrits avec soin, et l’on peut toujours compter sur ce fameux acteur russe inconnu pour accentuer leur effet comique sans qu’il ait besoin d’en faire trop. Bon, après il est vrai qu’il y a malheureusement plusieurs points noirs dans l’histoire, un excès de zèle, de l’exagération typiquement américaine qui nuisent à la crédibilité du récit. Je fais référence à cette facilité avec laquelle l’affinité entre Viktor et Amelia se crée,
comment une bombe pareille peut-elle s’attacher aussi vite à un inconnu qui ne prononce que quelques mots,
ou bien
s’intéresser à lui de cette manière en l’invitant aussi rapidement à déjeuner quand bien même c’était parce qu’elle était en train d’évoquer ses problèmes de couple, même en sachant que
c’est la jalousie qui parle ?
Puis à l’opposé, comment peut-elle lui faire ce volte-face aussi soudainement aussi peu de temps après l’avoir embrassé ?
D’un autre côté, cette belle histoire
qui était en train de naître entre Enrique et Torres a été tuée dans l’oeuf par cette demande en mariage acceptée bizarrement alors qu’elle ne l’avait encore jamais rencontré. Ajoutons à cela cette histoire de chèvre qui manque de conviction, le responsable de sécurité de l’aéroport qui veut faire vivre un enfer à Victor mais ne pense jamais à réaménager ses lieux de vie, ce chef d’oeuvre de la fontaine de Napoléon à Marie-Louise un peu trop parfait pour être construit avec des matériaux de recyclage abstraits, et enfin cette rencontre avec le saxophoniste tellement décevante
, je l’imaginais bien plus intense en émotions que ce qui a été proposé. Enfin, comme pour toute histoire vraie qui se respecte -même largement réadaptée-, un hommage à son origine est normalement de mise, chose qui a été totalement omise ici, c’est quand même un peu bas je trouve. Dommage que cette prestation de haut vol soit ternie par autant de détails mal pensés, pas inacceptables non plus certes, loins de bloquer la suite du périple, mais le film décolle tellement bien qu’une fois embarqués dedans, on est déçu que son histoire soit perturbée par ces quelques petites turbulences.