Même si le générique du film le crédite de sa réalisation, on sait que Sacha Guitry, malade, s'est fait seconder, pour ne pas dire remplacer par Clément Duhour. L'humour de Guitry est identifiable à certains bons mots, si on on tend bien l'oreille, car son sujet est quand même assez faible, parfois inutilement verbeux.
Un petit voyou qui passait par là assasine un acteur en plein tournage à Paris, à l'angle des rues Rachilde et Alfred Jarry (double hommage de l'auteur sans doute) La caméra a enregistré l'agression. C'est un argument du scénario, l'autre étant en rapport avec le titre: une question de sosies étonnament terne et absolument pas disposée aux quiproquos.
Malgré l'acte initial, le film est bien évidemment une comédie, animée au début par un Darry Cowl en forme, dans le rôle du cinéaste désordonné grâce à qui la photo du meurtrier est remise au policier que joue Michel Simon, lequel mène l'enquête.
Ce film fait l'effet d'une comédie bancale et inaboutie, tant dans la forme -ce qui parait logique compte-tenu des circonstances- que sur le fond, comme si l'inspiration de Guitry l'avait fui. A cet égard, le personnage du meurtrier parait bien insignifiant et factice (le gentil Philippe Nicaud). La mise en scène est plate, les textes souvent anodins, au point que Michel Simon, dans le rôle principal, semble mal à l'aise et comme jouant sans conviction ni envie.
Et si je devais garder en mémoire une séquence, c'est le préambule avec Sacha Guitry lui-même, parlant de son film au téléphone, parce qu'il est certainement une des dernières séquences filmées du génial cinéaste, acteur, dramaturge...