Le Vaisseau de l’angoisse est globalement l’objet de mauvaises critiques, mais pour ma part c’est l’une des excellentes découvertes que j’ai pu faire dans le domaine de l’horreur, et un revisionnage récent ne m’a fait que l’apprécier tout autant malgré un effet de surprise moindre.
Déjà on peut quand même apprécier un casting de qualité, qui se démène efficacement. Julianna Margulies hérite du rôle principal et c’est en général une actrice plutôt réjouissante. Elle se montre très à l’aise, malgré des situations parfois complexe à interpréter en étant crédible. Autour d’elles des interprètes solides, comme Gabriel Byrne, Karl Urban, Isaiah Washington, qui campent leurs personnages avec sobriété et qui ne sont pas trop clichés pour voir le registre du film. Le petit bémol viendra tout de même d’un Desmond Harrington un peu trop tiédasse, mais enfin, j’ai connu pire. A noter la présence aussi de la jeune Emily Browning, choix judicieux pour camper un fantôme avec son physique éthéré.
Le scénario est tout aussi enthousiasmant malgré un point un peu fouillis qui pourra interpelé (en fait le film donne à un moment le sentiment de ne pas avoir su choisir entre fantastique et réalisme, et de fait l’explication est un peu tordue). Enfin, cela mit à part le film est très bon. Le rythme est attrayant, le suspense est bien présent, l’exploration du navire est très plaisante, les scènes marquantes sont au rendez-vous (la scène d’introduction est mythique), et le résultat est un divertissement horrifique particulièrement attrayant.
Côté réalisation Steve Beck livre un métrage fort bien emballé. Les scènes chocs sont parfaitement conduites, l’utilisation des décors est sans reproche, bref, Beck négocie son film sans problème, et cela sans surenchérir dans les effets de style à outrance. Son film est en effet d’une grande sobriété pourtant niveau mise en scène. Les décors sont soignés, l’ambiance sur le bateau est envoutante, c’est vraiment crédible. La photographie est un petit cran en-dessous mais enfin rien de bien méchant, d’autant que pour compenser les effets sanglants sont très solidement négociés (et pour un film à gros budget dans le genre horrifique c’est quand même appréciable d’avoir de vraies bonnes scènes sanglantes), et la musique est elle aussi soignée. Je note notamment le choix judicieux lors de la séquence flash-back.
Franchement j’avoue ne pas comprendre l’acharnement dont est victime Le Vaisseau de l’angoisse. C’est un film d’horreur réjouissant pour bien des raisons, et il supporte en plus sans difficulté le revisionnage, ce qui n’est pas le cas de tous les films, même parmi les bons. Bref, un métrage généreux, dynamique, qui remplit plus qu’honorablement le cahier des charges, pour moi il mérite 4.5, avec le bémol des explications et un Harrington un peu en dedans.