Une suite décente de l’original, qui à mon sens à su apporter de nouveaux éléments et ne pas être un simple et banal slasher comme je le craignais. Parfois répétitif, parfois un peu maladroit ou facile, n’en reste pas moins que Psychose II tient la route.
Notamment grâce à ses acteurs. Anthony Perkins retrouve avec un plaisir évident son rôle, en tout cas il est toujours aussi convaincant dans la peau de ce tueur dont on appréciera vraiment le gros travail sur la psychologie dans cette suite. C’est l’argument du film, arriver à travailler sur l’ambiguïté du tueur, et à en faire un personnage approfondi et détaillé, qui n’a pas encore dévoiler tous ses mystères d’ailleurs Face à lui Meg Tilly, actrice trop rare d’une redoutable efficacité elle aussi, et des seconds rôles de qualité, parmi lesquels on reconnaitra Robert Loggia, Dennis Franz, et bien entendu Vera Miles.
Le scénario s’appuie sur les contradictions du personnage de Bates, et a privilégié largement le mystère, le suspens, la tension, plutôt que le spectacle comme c’est souvent le cas des numéros 2. Du coup peu de meurtres, pas de grosses scènes spectaculaires et sanglantes, bien qu’il y en a quelques-unes. Pour moi les bémols restent tout de même un côté un peu répétitif, des scènes se répétant, un côté un peu bavard, et quelques passages caricaturaux, qui viennent affaiblir dans une certaine mesure le film.
Formellement on n’est plus dans le cinéma d’Hitchcock, c’est un fait, mais ce n’est pas plus mal. Le réalisateur imprime son style plus épuré, plus sobre, c’est bien qu’un réalisateur ne cherche pas à imiter, et si certains trouveront ce Psychose II un peu simpliste, Franklin appréciant visiblement les plans fixes, ça reste bien fait. Quant aux décors, à la photographie, la couleur arrive, et on regrettera là davantage que cela ne permette pas l’instauration d’une ambiance particulière. Certes la maison a toujours un pouvoir glauque et austère que quelques scènes d’orages viennent renforcer, mais au final on ne se balade pas beaucoup dans cette maison, et l’ambiance n’est pas très travaillée. C’est un point négatif avec une bande son trop simple elle aussi.
En clair j’ai des regrets, c’est assez évident. Formellement je suis sûr qu’il y avait mieux à développer. Globalement et curieusement peut-être j’ai trouvé cette suite trop didactique, trop fouillée dans sa quête de la psychologie de Bates, et j’ai eu le sentiment qu’elle oubliait trop le reste. Mais enfin, il y a un intérêt à voir ce film, c’est manifeste. 3.