Bon film basé sur un scénario abandonné de Kurosawa mélangeant les genres cinématographique, on hésite à definir le film: d'action, catastrophe, évasion où encore road movie ce qui lui donne une personnalité qui le distingue des autres. Seul deux défauts majeur l'empéche d'acceder au titre de film majeur, l'interprétation d'Eric Roberts (très mauvais comme dans tous ses films) et une énorme erreur de scénario à la fin du film.
Jon Voigt porte ce thriller frigorifique sur son dos et de fort belle manière. Sorte de Speed sur train gelé, Runaway Train tient en haleine tout au long du film. La scène finale est maitrisée et reste dans nos mémoires un moment (je m'en rappelais encore bien que l'ayant vu dans les années 90 chez mon video club préféré).
J'avais vu "Runaway train" lors de sa sortie en salle, et je me rappelle qu'il m'avait particulièrement laissé froid. Pourtant en le revoyant bien longtemps après, ce mélange de film catastrophe, d'évasion, d'action, et de réflexion sur la condition humaine, n'est pas dénué d'intérêt. S'il est loin d'être parfait côté écriture et est quelque peu daté visuellement, on ne peut encore une fois que saluer la performance d'un John Voight sans qui le film n'aurait pas le même impact.
Une très belle découverte lors du Festival Lumière: On pense à Shining pour la rôle de la nature, Brubaker pour la brutalité de l’univers carcéral, Le fugitif pour l’action, et le final dramatique est bien russe, John Voigt joue un rôle remarquable et désespéré. Ce portrait d’autres exclus de la société est illustré par un face à face poignant et en contrepoint la description ironique de la journée d’un employé modèle qui courbe le dos devant un patron; « jamais ca je ne pourrais le supporter ». Le personnage féminin est une belle idée: aurait manqué dans le face à face d’hommes en révolte avec le monde entier. octobre 2012
A la question : Les excellents réalisateurs étrangers devraient-ils systématiquement s’engager sur un projet américain pour être reconnu ? La réponse est bien évidement non et "Runaway Train", qui aurait pu voir Akira Kurosawa faire son entrée sur la scène hollywoodienne, en est le parfait exemple. Détenu extrêmement violent d’un pénitencier de haute sécurité perdu en Alaska, Manny souhaite plus que tout échapper à l’enfer que lui fait vivre le directeur de la prison. Lors d’une énième tentative d’évasion il est rejoint par Buck, tous deux montent à bord d’un train, sans conducteur, qui avale les rails sans aucun contrôle… Cette histoire, tenant plus du fait divers, n’est pas d’un grand intérêt mais elle repose sur la dynamique crée par les deux personnages principaux interprétés avec brio par Jon Voight et Eric Roberts. Le premier est un criminel multirécidiviste que les années d’enfermement ont modelées son comportement en être instinctif, quasi bestial, le second n’est qu’un petit caïd rêvant de devenir un vrai dur. Et malgré un penchant très prononcé pour la violence chez ces deux anti-héros il est difficile pour le spectateur de ne pas souhaiter qu’ils réussissent à trouver la liberté. On regrettera néanmoins une intrigue bas-de-plafond, des personnages caricaturaux au possible, une psychologie qui n’est travaillée que lors des 5 dernières minutes. Pour les fans de films d’action aux personnages bad-ass, le divertissement offert par ce "Runaway Train" vous enchantera, pour les autre ça ne restera rien de plus qu’une série B.
Au milieu d'un océan de nanars, "Runaway Train" constitue une des rares réussites de la Cannon au coeur des années 80. Sur un scénario de Kurosawa et une réalisation efficace de Konchalovski, "Runaway Train" se déploie sur 1h40 de façon rude et haletante, avec çà et là quelques solides moments de bravoures jusqu'à un final lyrique et désespéré. Mais le film est littéralement porté par la puissance d'incarnation de Jon Voight. L'acteur joue un évadé de prison ultra "badass" qui n'a peur de rien. A ses côtés, Eric Roberts en prend plein la gueule mais convainc sans peine...Dommage que l'esthétique soit un peu négligé. A mon avis le film aurait gagné à être tourné en scope plutôt que dans un banal format 1.85. Et puis je trouve que certains personnages secondaires sont un peu légers et plombent un peu l'intensité du métrage en cours de route... Mais Runaway Train reste tout de même un grand moment de cinéma d'action doublé d'une vraie dimension humaine. A voir.
Runaway Train est le dernier vestige de l’éphémère passage d'Akira Kurosawa à Hollywood. Son script passé de mains en mains aura finit vingt ans plus tard entre les mains de l'auteur Andrei Kontchalovski qui récupérera assez surprenamment bien l'esprit du maître Japonais dans la personnalité de ses deux personnages principaux. Le film se dirige vers du suspense avec un train impossible à stopper risquant de causer des dégâts humains et matériels importants mais il conserve le drame humain comme ligne directrice avec deux évadés rêvant d'une vie meilleure. Les moments d'acting (et de pétage de plombs) de Jon Voight et d'Eric Roberts rappellent fortement les surjeux des moments les plus graves des films de Kurosawa tout en faisant ressortir l'animalité de l'homme et leurs obsessions (l'un vouant une admiration sans faille à l'idole de son milieu et l'autre préférant mourir dans le train plutôt que de faire le plaisir d'être capturé à son ennemi juré). L'intrigue parallèle avec le personnel de la compagnie ferroviaire exprime quant à elle toute l'arrogance de la société moderne, croyant avoir tout contrôle sur ce qu'elle possède mais incapable d'arrêter une vieille machinerie alors que dans le train, les hommes révèlent leur véritable nature dans la tension du moment. Les reliques du passé s'opposent à pleine vitesse jusqu'à une fin très détachée des codes du suspense qui marque Runaway Train comme un drame humain fidèle au travail de son auteur d'origine.
Une mise en scène classique des années 80, une tension psychologique prégnante, de très beaux décors naturels. Jon Voight excellent dans son rôle nerveux de dur-à-cuire, le reste de l'interprétation est très inégal. Quelques très bonnes séquences.
Il y a des films comme Runaway Train qui ne payent pas de mine, qui trimbalent un côté premier degré, brut de décoffrage qui l'ont effacé de beaucoup de mémoires..; Et pourtant voilà un film qui aurait déjà pu s'appeler le Transperceneige (la métaphore sur la condition humaine y est d'ailleurs beaucoup plus fine parce que tangible, inspirée de faits réels). C'est ensuite forcément un film coup de poing qui sent la filiation Robert Aldrich à plein nez parce qu'on pense inévitablement à l'Empereur du Nord; Mais allons plus loin, outre la performance extraordinaire de John Voight et des séquences à la fois d'une poésie et d'une crudité rares, Runaway Train ressemble fort à l'influence majeure d'une longue série de films qui viendront dans la décennie suivante au premier rang desquels nous mettrons Speed, mais tant d'autres !
Après "Maria's lovers", somptueux film intimiste, aussi radicalement âpre que poétique, Kontchalovsky livre ici un film d'action à grand spectacle, empreint d'un lyrisme sauvage. Rares sont les cinéastes aujourd'hui capables d'un tel exploit. "Runaway train" est d'abord un régal de spectacle, jouant sur plusieurs genres : film de prison (le début, d'un réalisme époustouflant), course-poursuite (dans les magnifiques immensités blanches d'Alaska) puis film-catastrophe (le fameux runaway train). Ne laissant pas une seconde de répit au spectateur, le récit est tendu comme une corde, mais ne néglige pas ses personnages : John Voight livre sans doute sa plus grande performance dans le rôle aux accents nietzschéens d'un détenu qui lutte pour se libérer de toutes ses chaînes (physiques et spirituelles). On est d'abord saisit par la force et le brio de la mise en scène qui transforme cette infernale course poursuite en poème métaphysique, sauvage et lyrique. Ce train fou où sont embarquées trois âmes perdues devient vite une métaphore du destin implacable et aveugle, de notre course effrénée vers la mort. Chacun doit y choisir sa position morale : Le plus jeune (Eric Roberts, à vif) cherche sa voie à travers la figure mythique du père avant d'accepter sa faillibilité, une autre (Rebecca de Mornay, méconnaissable en héroïne dostoïevskienne) essaie par la raison et la compassion d'éviter la folie où les entraîne l'homme qui a décidé de se dresser contre les dieux : John Voight, lancé dans un combat homérique contre le directeur de la prison, mais en fait contre lui-même (la figure du double est flagrante entre les deux hommes). Kontchalovsky nous livre un film d'action flamboyant, à l'intensité émotionnelle rare et à la dimension métaphysique affichée. Une ambition qui fait cruellement défaut de nos jours aux films de studios.
"Runaway train" d'Andrei Konchalovsky ressort au Grand Action. Il ressemble aux films des années 80 : Rambo, Terminator, Die Hard ... Des films sévèrement burnés, avec de la castagne et de la pyrotechnie, et une morale pas trop compliquée. A première vue, "Runaway train" n'a pas l'air au-dessus du lot. D'un pénitencier situé au cœur de l'Alaska s'évade un redoutable prisonnier (Jon Voigt au sommet de son art). L'accompagne un autre évadé, plus jeune, moins aguerri (Eric Roberts, le frère de Julia). A leurs trousses un gardien de prison sadique. On a l'impression d'avoir vu ce film de prison et d'évasion cent fois. Mais le véritable héros est le train fou que prennent les évadés. Et petit à petit le film se leste d'une dimension métaphysique. On comprend avec le dernier plan mythique que le scénario ait été signé par Kurosawa. Et l'on se prend à regretter que le maître naît pas réalisé lui même ce film, abandonnant cette tâche à un réalisateur soviétique passé à l'ouest.
Mannie, un prisonnier multirécidiviste, et Buck, une jeune tête brûlée, s'évadent d'une prison de haute sécurité perdue en Alaska. Après une marche éprouvante, ils parviennent à une gare ferroviaire et montent à bord d'un train dont le conducteur décède, foudroyé par une crise cardiaque, peu de temps après avoir mis en route les machines. Les freins lâchent, la vitesse du convoi augmente alors progressivement et irrémédiablement ; le poste central d'aiguillage est désemparé et tente par tous les moyens de parer à la course folle du train. Les deux fuyards sont condamnés à une mort affreuse mais ils ne le savent pas encore... " Runaway train " devait à l'origine être le premier film américain réalisé par Akira Kurosawa. Le cinéaste japonais en avait en effet signé le scénario. De prime abord, ce film d'aventure à suspense constitue en soi un excellent moment de cinéma, notamment grâce aux acteurs et au rythme qui, jamais ne permet à l'ennui de s'installer ; le spectateur ne cessera d'être captiver par cette formidable et mouvementée épopée sur les chemin ( de fer ) de la liberté. Outre l'aspect palpitant et aventureux, " Runaway Train " présente une percutante parabole sur la nature humaine, mettre l'homme face à sa mort, c'est transformer son humanité en bestialité dans le cadre de la lutte pour sa propre et égoïste survie, car au détriment de celle des autres. Pour sa puissante et très physique composition, Jon Voight fut le lauréat du Golden Globes du meilleur acteur dans un film dramatique.