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Parkko
161 abonnés
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3,5
Publiée le 7 juillet 2012
Il en faut des réalisateurs pour s'intéresser à des pans de l'Histoire complètement oublié. Et heureusement Miklos Jancso s'est intéressé à son passé hongrois. Avec Les Sans-Espoir, il revient sur l'après Printemps des Peuples de 1848. Nous sommes donc en plein milieu du XIXè siècle, en plein éveil des nationalités. L''Empire Austro-Hongrois ne fait pas exception à la règle. L'action du Miklos Jancso se déroule vingt ans plus tard environ. Les sans-espoir, qui ont défié l'autorité en 1848, sont pourchassés. Chez Miklos Jancso, pas d'idéalisation ou de victimisation à l'outrance. Non, jamais le réalisateur ne tombe dans un mélo facile. Côté cinéma, Miklos Jancso a choisi un style très sobre et épuré. Des plans longs, une photographie sombre. On y retrouve ses personnages écrasés par les immenses terres hongroises, et sous une domination implacable des troupes du comte Roday.
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3,0
Publiée le 5 juin 2011
Miklós Jancsó est sans doute l'un des plus importants rèalisateurs hongrois et l'un des seuls à avoir su dèboucher sur une mise en scène à l'intèrieur du plan sèquence d'une extrême fluiditè! D'où l'importance qu'il accorde aux objets du culte et du rite, au folklore, à la culture populaire, autant de signes qu'il inscrit dans une lecture matèrialiste de l'histoire! C'est au festival de Cannes en 1965 qu'on le remarqua pour "Les sans-espoirs", l'histoire d'une rèpression menèe par le haut commissaire Rady! La cruautè des scènes, le coup de thèâtre final, la beautè des images de Tamas Somlo situant l'action dans des steppes sans fin, le refus de toute èmotion, en font une vision glacèe du cinèma hongrois! Un classique...
Prenant pour cadre des faits historiques de la Hongrie du XIXème siècle, Les sans-espoir est un exemple de film à la mise en scène soignée et solide, bénéficiant d'un noir et blanc absolument superbe. Œuvre austère sur les stratégies mises en place par un chef de camp d'internement pour arriver à ses fins, et inciter les prisonniers à se dénoncer entre eux, le long-métrage contient également une charge politique puissante.
La mise en scène est novatrice, le noir et blanc est magnifique. Le scénario et le montage sont minimaux. Une impression étrange se dégage en permanence, le minimalisme a des limites. J'ai eu du mal a comprendre l'histoire et les tenants et aboutissants des actes de cruauté. Le film est une vraie curiosité, mais ne passionne à aucun moment.
Très apprécié dans les festivals d'Europe de l'Ouest et par les critiques dans les années 1965-1975, Miklós Jancsó a ensuite plus ou moins disparu de nos radars. Son nom reste essentiellement associé à un cinéma politique, à un certain regard sur l'histoire de la Hongrie et à des qualités esthétiques. Ses premiers longs-métrages en sont l'illustration, et notamment trois films qui demeurent parmi ses plus connus : Les Sans-Espoir, Silence et Cri, Ah ça ira. Quelques dominantes thématiques : mise en évidence d'une société clivée entre riches et pauvres, bourgeois et paysans, forts et faibles ; auscultation clinique des situations d'oppression, des voies révolutionnaires et des mécanismes de répression. Le scénario des Sans-Espoir nous ramène ainsi au XIXe siècle et relate les manoeuvres de l'armée austro-hongroise, au sein d'un fortin-prison, pour se débarrasser d'ex-révoltés potentiellement encore dangereux : incitations à la délation, provocations, chantages, tortures, exécutions... L'intention de Miklós Jancsó est louable et intéressante. Le propos, implacable et cinglant. Mais il faut bien avouer que le déroulé narratif n'est guère captivant. La succession des scènes de manipulation politique et de violence froide est très répétitive. Le rythme, lent et monocorde. Et l'ensemble, bien sec. Sec car le cinéaste se refuse à tout pathos. Soit. Mais sans émotion exprimée et sans identification de personnages centraux (choix de l'auteur pour cultiver l'idée d'un collectif), le film s'avère peu attachant. On se console avec l'esthétique léchée. Beau noir et blanc signé Tamás Somló (chef op' fétiche de Jancsó durant la première partie de sa carrière), cadrages et mises en scène très graphiques, longs plans-séquences très maîtrisés. Mais il est difficile d'adhérer jusqu'au bout, sans lassitude, à cette austérité narrative...
L’image des Sans-espoir semble être pensée comme une étude picturale des lignes de fuite. Pour autant, le cadre parfaitement maîtrisé ne semble pas contraindre les acteurs à ce même agencement rigoureux. Tout se passe comme si ce cadre trop rigide n’attendait finalement qu’une cassure provoquée par les mouvements des comédiens. Ces élans de vie, en désaccord avec l’ordre apparent de la mise en scène, apportent un sentiment d’humanité et de liberté qui contrebalance une atmosphère générale souvent oppressante.
Le propos politique du film est très fort et la fin des Sans-espoir est une des plus belles scènes finales de l’histoire du cinéma.
"Les Sans-espoir" décrit les méthodes de manipulation exercées par le pouvoir impérial austro-hongrois sur les paysans indépendantistes hongrois afin de les confondre. Sobre et intéressant.