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    Le Plaisir
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    56 critiques spectateurs

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    Misoramengasuki
    Misoramengasuki

    63 abonnés 399 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 janvier 2014
    Quel plaisir, effectivement! Jamais Maupassant n'a été aussi bien servi au cinéma. C'est lumineux, c'est vivant, c'est gai, c'est ironique sans jamais être cynique, ça peint la comédie sociale et les drames de la vie avec une légèreté, mais aussi une lucidité, inouïes... Et c'est une telle débauche de talent ! La première scène donne le ton, avec un bal étourdissant, d'une énergie folle, où la caméra d'Ophüls emporte tout le monde dans un tourbillon vertigineux - pour mieux nous faire échouer dans l'appartement sordide d'un vieux danseur masqué, ramené chez lui après un malaise par un docteur noceur. Image pathétique d'un séducteur qui refuse d'admettre que la roue a tourné. Ca continue avec "La maison Tellier", géniale épopée d'une troupe de prostituées partant assister à la première communion de la nièce de leur patronne. Là encore, virtuosité hallucinante du réalisateur quand il s'agit de filmer l'intérieur de la maison close avec une caméra qui n'en franchit jamais les portes, ou quand il filme le train ou la charrette qui emportent ces dames - quel usage du travelling! Humour dévastateur quand Ophüls brosse le portrait des clients déçus que leur établissement favori soit fermé pour un soir. Génie de sa direction d'acteurs, quand il orchestre les échanges hauts en couleur de la troupe composée de Danielle Darrieux, Mila Prely, Paulette Dubost et Ginette Leclerc, cornaquées par la géniale Madeleine Renaud, avec les apparitions de Gabin et (surtout) Pierre Brasseur. La scène dans l'église est un sommet absolu, un concentré d'esprit Maupassant: on ne sait pas si on doit fondre en larmes avec l'ensemble des paroissiens bouleversés, ou hurler de rire devant le ridicule de la situation. Et si la dernière histoire, centrée sur le couple Daniel Gélin / Simone Simon, est un ton en dessous, on remarque quand même que son dernier plan sera imité presque à l'identique par Dino Risi en clôture de son film "Les monstres", dix ans plus tard. Transition entre le cinéma expressionniste allemand d'avant-guerre, le réalisme poétique français de l'immédiat après-guerre et la féroce comédie italienne des années 60, "Le Plaisir" est une oeuvre intemporelle, qui n'a pas fini de régaler des générations de cinéphiles.
    fabrice d.
    fabrice d.

    26 abonnés 1 510 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 décembre 2023
    Que dire sur ce film? Surement que tout a été dit ou presque. A part dire qu'on a aimé ou pas, le reste semble superflu. A voir pour la galerie d'acteurs.
    cylon86
    cylon86

    2 515 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 avril 2013
    A partir de trois contes de Maupassant, Max Ophüls décline les formes du plaisir à travers sa rencontre avec l'amour ou même la mort, parlant ainsi de la difficulté de l'homme d'accéder au bonheur ("Le bonheur n'est pas gai" dira le narrateur à la fin). Si les histoires sont à priori plutôt simples, Ophüls sait, grâce à sa mise en scène, tirer parti du moindre dialogue et du moindre sous-entendu. Le soin apporté aux décors (que ce soit la salle de bal ou la maison Tellier), aux costumes et à l'éclairage (noir et blanc superbe aux cadrages très travaillés) ne fait qu'apporter à la qualité du film, dont on retiendra surtout les magnifique plans-séquences d'une extraordinaire modernité. Le tout avec une distribution impressionnante et une musique aussi excellente qu'entraînante.
    Newstrum
    Newstrum

    46 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 avril 2017
    Une merveille. Dans Le Plaisir, Max Ophuls retranscrit par sa mise en scène virtuose les joies et les peines de plusieurs personnages. La plus belle adaptation de Maupassant au cinéma avec Partie de Campagne de Renoir. Voir ma critique complète sur mon blog :
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 595 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 avril 2024
    C’est la voix de Maupassant (dite par Jean Servais) qui nous présente et accompagne l’adaptation par Max Ophuls de trois de ses nouvelles. Le principal intérêt de la courte première (Le masque) réside dans les mouvements de caméra virtuoses et rythmés qui s’accordent parfaitement à l’univers montré : celui d’un bal à la « Maison de la danse ». La deuxième nouvelle est la plus longue et la meilleure. Au ton caustique de son début succèdent de délicats moments ; car cette journée de prostituées à la campagne représente deux parenthèses émouvantes : celle de leur rencontre avec la pureté, la spiritualité et la nature, et celle, pour le simple Joseph, où il entrevoit et s’imagine un moment un amour avec une belle femme de la ville, idéal élégant et stylé. Dans la troisième, c’est le texte de Maupassant qui l’emporte, pour clôturer cette adaptation très fidèle à l’esprit de l’écrivain.
    Y Leca
    Y Leca

    30 abonnés 991 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 décembre 2023
    Rien de changé après "La Ronde" : des mouvements de caméra, et de la musique. Virtuosité de l'objectif qui aime filmer par la fenêtre et sophistication visuelle sont au service de scènes de groupe bien ennuyeuses et datées. Le scénario a l'épaisseur d'une feuille de cigarette au profit des mouvements des personnages. Classique mais certainement pas le chef d'œuvre que dit Télérama.
    keating
    keating

    52 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 janvier 2011
    Avec "Le Plaisir", Max Ophuls adapte 3 contes de Mautpassant réunis sous la thématique annoncée par son titre.
    3 histoires qui nous emmènent dans des lieux où les personnages cherchent à profiter du présent sans penser au temps qui passe, et qui finiront malheureux pour ne pas avoir su être patient.
    La forme du film à sketch est difficile à maitriser, mais le réalisateur s'en sort avec tous les honneurs. Les nouvelles sont liées entre elles par la voix du narrateur, l'un des points forts du film : une voix totalement subjective et s'addressant directement à nous comme si Mautpassant lui-même nous parlait. On pourra sans doute reprocher quelques longeurs dans la deuxième partie, ou un manque d'unité dans la dernière, plus ambigue. La thématique du temps, et la tragédie de l'homme qui veut lutter contre, est magnifiquement suggérée par la mise en scène. Voir ainsi la symbolique du masque, puis du portrait, deux moyens par lesquels on essaie en vain de figer le temps. Voir aussi le travail sur les visages, visages de femmes surtout, tojours en ambiguité, quelque part entre la pureté et la paillardise. Et puis difficile de ne pas évoquer les mouvements de la caméra, utilisation du travelling et de la grue. La séquence d'ouverture de "la maison tellier" nous présente ainsi en une seule sécquence la rue, la maison, les fenêtres et toutes ses habitantes, sans jamais y entrer : on se croirait dans un Hitchcok/ De Palma ! Sont encore à évoquer, pour terminer, un gros casting impeccable et un sens de l'humour efficace. "Le Plaisir" en sera un pour vos yeux et vos oreilles !
    OSC4R _
    OSC4R _

    74 abonnés 55 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 septembre 2022
    Les raisons pour lesquelles ce film est incroyable :
- Jean Gabin
- La voix off
- Le système de narration 
- Les transitions
- La musique
- L’intégralité des plans mais surtout Le plan
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    688 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 mai 2021
    En adaptant trois nouvelles de Guy de Maupassant, Max Ophüls signe certainement son œuvre la plus aboutie et virtuose, forte d’un enchaînement a priori simple, les histoires se succédant les unes aux autres, mais qui procède par répétition et déplacement de motifs : la quête de jouvence du premier personnage se retrouve, en effet, dans l’attirance de Joseph Rivet pour une prostituée auprès de qui il s’évade de son train de vie morose ; l’évolution et la dégradation des sentiments amoureux au sein de la cellule conjugale est amorcée par la première nouvelle et reprise par la dernière. La mise en scène du cinéaste s’avère en état de grâce, le summum étant atteint dans « La Maison Tellier » où la caméra semble glisser sur la façade de la maison afin d’en capter le mouvement de son personnel. La fluidité esthétique rappelle celle, narrative, de Maupassant dans ses contes et dans ses nouvelles : soit la volonté de retranscrire une tranche de vie, une scène d’un quotidien capté à un moment précis, qui existait déjà en aval et qui continuera d’exister en amont. La puissance du Plaisir tient à sa force de concentration : quelques minutes suffisent à poser un cadre et une atmosphère, qui renvoient explicitement à des milieux socioprofessionnels particuliers. Aussi, le récit médian passionne-t-il en ce qu’il mêle la peinture d’une maison, close pour un soir, dans laquelle s’exerce le plus vieux métier du monde, à une dénonciation de l’hypocrisie bourgeoise, les dirigeants, hauts fonctionnaires et personnalités importantes s’y croisant. Ce faisant, le cinéaste comme le romancier représentent la maison de prostitution tel un organe essentiel de la vie en société, garant de l’harmonie parce qu’il permet à ses membres de « se décharger » de leurs frustrations, au sens propre comme au sens figuré. La courtisane constitue donc à la fois une incarnation du vice, susceptible de semer la zizanie dans un couple, et la gardienne d’un équilibre des forces en présence dans le village ou dans la ville. Ophüls n’aura jamais été aussi drôle et incisif qu’en adaptant Maupassant : l’heure et demie file à toute allure, sans que nous ne puissions détourner le regard de l’écran, fascinés devant un spectacle techniquement superbe et dramatiquement abouti. Un chef-d’œuvre.
    Matis H.
    Matis H.

    21 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juillet 2018
    Avec "Le Plaisir" Max Ophüls adapte trois nouvelles de Maupassant, pour un résultat inégal, mais néanmoins réjouissant.

    Les deux premières parties souffrent ainsi de problèmes mineurs, le premier segment ne se structure autour d'aucun enjeu, fait presque office d'anecdote tant il se déroule en une proposition formelle et narrative à laquelle on ne donne pas le temps de s'épanouir, là où le second, au contraire, semble trop étiré pour ce qu'il a à raconter. C'est moins un problème de durée que de construction dramatique qui porte préjudice à ces deux histoires.

    Cependant, la capacité d'Ophüls à penser sa mise en scène en totale empathie avec ce que ressentent ses personnages pallie à ce problème. L'énergie débordante du "Masque" laisse place à un montage plus stable et des mouvements moins amples une fois l'identité du danseur révélée. De même que son découpage du cadre dans "La Maison Tellier" rend compte d'une vision du collectif en constante évolution, de surcadrages qui permettent une présentation intime et individuelle des personnages, jusqu'à une scène de communion bouleversante, le cadre, dans son expansion ou sa contraction, est vecteur d'émotions. Enfin, "Le Modèle" se révèle être la partie la plus moderne dans ses intentions, pour sa narration évidemment, mais surtout pour ses choix formels inattendus, comme l'utilisation soudaine et tétanisante d'une caméra subjective.

    Ophüls livre une œuvre ludique et inventive, qui dépeint des protagonistes pour qui l'amour est une occasion manquée, il le fait sans gravité mais avec drame, s'autorisant des parenthèses plus légères, et en résulte un long-métrage d'une humanité palpable.
    stans007
    stans007

    23 abonnés 1 314 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 décembre 2023
    Transcription cinématographique de trois nouvelles de Maupassant : Le masque, La maison Tellier et Le modèle. L’adaptation et les dialogues de Max Ophüls et Jacques Natanson sont parfaitement réussis et totalement dans l’esprit cynique et précis de l’auteur. La maison Tellier est un bijou de justesse avec un voyage en train homérique, l’émoi à la communion, l’attitude ambigüe de Jean Gabin et l’élégance des femmes de l’époque même pour les cocottes. La troisième nouvelle « Le modèle » est également excellente et se termine par un ambigu : « Mais mon cher, le bonheur n’est pas gai. »
    Frédéric P
    Frédéric P

    15 abonnés 185 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 décembre 2017
    Incroyable virtuosité de la caméra qui tourbillonne dans la salle de danse ou à l’extérieur de la maison Tellier. Dans la troisième nouvelle, la caméra se fait subjective au moment de la tentative de suicide de la femme épousant enfin le point de vue de celles qui ne sont que objets dans ce tryptique autour du plaisir masculin
    Julien D
    Julien D

    1 199 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 août 2012
    Sur le fond comme sur la forme, Le plaisir est sans conteste le plus beau film à sketchs jamais réalisé, ce style étant surtout utilisé dans les comédies. En effet, cette splendide réflexion sur la recherche du bonheur est filmée dans de très beaux décors et avec des effets de caméra en mouvements perpétuels, un système de mise en scène vivante que bien des cinéastes ont plus tard repris à Max Ophüls. Adapté de trois nouvelles de Maupassant, dont on retrouve d’ailleurs la verve poétique, ce long-métrage donne tant sa place au talent de ses acteurs qu’à la sobriété de son propos.
    ygor parizel
    ygor parizel

    241 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2013
    Une mise en scène excellente tous les plans et mouvements de caméra sont sublimes. Les dialogues et décors arrivent a donné du charme, de ce côté là je trouve ce film réussi. Mais les nouvelles adaptées ici ne sont pas à mon goût, les deux histoires les plus intéressantes (et même celle-ci ne sont pas grandiose) sont les deux plus courtes et elles ne durent que à peine 15 minutes chacune. Je croyais voir un film plus flamboyant au vue des critiques incroyables de ce film.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    121 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 mai 2016
    En une parfaite union de la maîtrise stylistique de Maupassant (dont trois nouvelles constituent l'essence du film) et de l'art cinématographique de Maximillian Oppenheimer, dit Max Ophüls, ce film réjouit. Car quand bien même le ton est triste et le contenu de l'histoire avoué à l'avance, on tient de l'un trois histoires intemporelles et rêveuses, et de l'autre un traitement peu banal des plans longs durant lesquels la caméra va et vient sur une ligne fixe. Un film à sketches donc, mais aussi une oeuvre très poétique qui donne envie de vivre les époques dont elle parle, et dont on tire à tous les coups du...plaisir !
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