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Charlotte28
123 abonnés
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4,0
Publiée le 11 janvier 2021
Enlevé, éminemment comique et teinté d'un cynisme réjouissant, ce film utilise les qualités d'orateur de Sacha Guitry pour rendre le principe de la voix off extrêmement dynamique et plaisant. Suivre le cheminement émotionnel et professionnel de cet homme pris entre les aléas d'une vie tournée vers la fraude et ses aspirations supposément honnêtes se révèle une manière de questionner le rapport au destin, au libre-arbitre et aux contingences hasardeuses. Une originale pépite!
J’ai pu voir sur grand écran la version restaurée du film « Le roman d’un tricheur » de Sacha Guitry sorti en 1936, adaptation de son roman « Mémoires d'un tricheur » édité l’année précédente. On est à la terrasse d’un café et un homme rédige ses mémoires. Sa vie a démarré très brutalement avec à l'âge de 12 ans et parce qu'il avait volé de l’argent dans le tiroir-caisse de l'épicerie familiale pour s'acheter des billes, la privation d’un dîner avec un plat de champignons dont les 12 membres de sa famille vont mourir empoisonnés. Seul dans la vie il en conclura l'inutilité d'être honnête, et pour devenir riche, il choisira de devenir un tricheur dans les casinos et un voleur professionnel le plus souvent à Monte-Carlo. Un film entièrement en voix off – ce qui était très innovateur pour l’époque - et considéré comme un chef d’œuvre par Orson Welles et les cinéastes de la Nouvelle Vague. Un film certes plaisant, amusant et malicieux voire impertinent pour l’époque mais qui m’a un peu ennuyé par sa lenteur et agacé par la voix assez monocorde et théâtrale de Sacha Guitry
Se servant de son expérience du théâtre, Guitry a compris que seulement par la parole on pouvait se passer de beaucoup de moyens techniques et narratifs : il impose sa voix dans l'histoire, donnant en plus sa véritable interprétation des personnages. Si le film regorge de monologues amusants, on sera toujours d'accord que le meilleur de Guitry reste les dialogues ( les retrouvailles entre la comtesse et le tricheur ). Une notion du cinéma artisanal est présent, semblant donner au film un aspect de cinéma muet, enlevant les intertitres pour une voix-off, ainsi qu'une musique calquée sur les mouvements. En conclusion, un film agréable, contenant un peu de longueurs, et qui offre une vue sur le style de Guitry à la réalisation et à l'écriture.
Indépendamment de sa valeur de divertissement humoristique, la notoriété du "Roman d'un tricheur" provient du mode narratif adopté par Sacha Guitry qui -pas exclusivement (on trouve deux scènes dialoguées avec Marguerite Moreno) mais pour l'essentiel- commente en voix off les images muettes qui défilent et qui content la vie...d'un tricheur. Sans doute, aucune oeuvre de fiction jusqu'alors n'avait pris cette forme documentaire presque intégralement. Et Guitry, toujours facétieux, pousse le principe jusqu'à commenter également le générique en présentant lui-même les principaux intervenants (ce qui ne doit pas nous étonner connaissant le goût de l'auteur pour les génériques insolites). Le film est adapté d'un roman de l'auteur nommé comme il se doit "Mémoires d'un tricheur". C'est celui-ci qui raconte comme une fatalité son existence chaotique, laquelle l'a mené et ramené régulièrement dans le Midi, plus précisémént à Monaco où, après avoir été croupier, il sera tricheur dans les casinos. Avec la verve et le sens de la formule qui sont les siens, avec le plaisir des mots et des bons mots, Guitry use de la seule dialectique pour nous amuser. Car ses images sont neutres pour la plupart et, en cela, sa comédie est l'opposé des films burlesques et autres slapstick de l'époque du cinéma muet. "Le roman d'un tricheur" est une de ses premières réalisations et Guitry n'est pas,à ce moment-là, un cinéaste aguerri. Pourtant, on est surpris par sa maîtrise de la mise en scène, par son inventivité et par la précision de ses effets comiques.
Homme de théâtre par excellence, Sacha Guitry n'en demeurait pas moins fort attaché au cinéma, comme le prouve cette étonnante réussite qu'est "Le Roman d'un tricheur". Drôle, extrêmement original d'un point de vue narratif et ô combien intelligent, l'ensemble s'avère être un véritable régal de récit, entre une sorte de mélancolie particulièrement bien rendue et un ton quasiment corrosif qui l'est tout autant. Bref, voila un film comme l'on en fait plus et extrêmement en avance sur son temps : un vrai régal de cinéphile.
En 1936, Sacha Guitry fait preuve d’une grande avance sur son temps avec Le Roman d’un Tricheur. D’abord par son « générique » qui consiste en une présentation visuelle et sonore de son équipe technique, des comédiens et du compositeur. Le film est porté quasi-uniquement par la voix de Guitry qui joue tout les personnages avec humour plaçant le film entre le muet et le parlant. Guitry fait preuve d’inventivité à la réalisation qui se soumet complètement au ton du récit qu’il raconte. Ce ton c’est l’humour assez décalé de son auteur qui multiplie les citations drolatique du type « Je suis devenu l’amant de ma femme » ou encore « A Monaco on nait croupier ». Ce ton amusant, cette réalisation imaginative et ce ton un peu amoral de l’anti-héros sympathique font du Roman d’un Tricheur un film bien sympathique.
Un des meilleurs films de son auteur, d'un humour et d'une habileté remarquables. L'intelligence, la malice et une certaine rouerie y sont toujours présentes pour le plus grand plaisir du spectateur.
Cette comédie satirique de Sacha Guitry a été tournée en 1936, et décrit les déboires d'un homme qui voudrait rester honnête, mais que les hasards de la vie poussent systématiquement à tricher. "Le roman d'un tricheur" est à 90% conté par la voix off de Guitry, qui prend le risque de lasser au bout d'un moment, mais comme le film est court, le dispositif n'est finalement pas trop assommant, et permet au narrateur d'afficher toute sa verve et tout son (mauvais) esprit... Inévitablement, le propos a quelque peu vieilli, malgré son évidente modernité, et on s'amuse d'ailleurs de constater le visage antique affiché à l'époque par le "village" de Monaco. Quoiqu'il en soit, Guitry nous emmène avec entrain dans sa ballade délirante, où son humour second degré fait merveille. A découvrir.
Un chef-d'oeuvre absolu qui a totalement révolutionné le langage cinématographique et la manière de mettre en scène un film, doublé, en plus, d'un scénario délectable et de répliques totalement cultes telles que : "C'est à Monte-Carlo que pour la première fois, j'ai... comment dirais-je ? Qu'on me comprenne à demi-mot : C'était une comtesse".
Etonnant paradoxe qui suit inlassablement Sacha Guitry ! Alors que nombre de critiques le qualifiaient d'ennemi du cinéma, se contentant de faire uniquement du « théâtre filmé », le premier visionnage du «Roman d'un Tricheur» tend significativement à prouver le contraire. A mille lieues de ces injustes condamnations (limite jalousives), Sacha Guitry est certainement l'un des rares cinéastes à avoir compris toutes les subtilités du cinéma et ce qu'il pouvait en tirer de meilleur. Ainsi, s'il s'en défiait à ses débuts, il a peu à peu apprivoisé le cinématographe comme un enfant démonte puis remonte ses jouets, pour enfin devenir le talentueux réalisateur que l'on connaît. La comparaison avec l'enfance n'est pas neutre puisqu'ici il s'amuse vraiment comme jamais, véritable démiurge s'exprimant à la place de ses acteurs, illusionniste faisant apparaître ou disparaîtres les personnages à sa guise, accélérant ou inversant les images... Il fait tout ce qu'il veut, du générique jusqu'au carton de fin. Mais surtout, Sacha Guitry est synonyme d'humour ravageur et subtil. Maître de l'autodérision, il narre avec amusement les aventures d'un jeune homme qui gagne sa vie en trichant, mais qui perd tout en devenant honnête ! Le second degré est omniprésent et donne à ce film, véritable divertissement intelligent, un caractère des plus charmants et surtout une intemporalité et une modernité très appréciables. Il est révélateur qu'Orson Welles admirait Sacha Guitry, tant la finesse d'esprit et l'humour délicieux qui caractérisaient le français étaient en tous points remarquables. [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Sincère et malicieux, le roman d’un tricheur fait parti de ces films qui laissent le spectateur meilleur après sa vision. En avance sur son temps au niveau de la réalisation, captivant par son propos et envoûtant par sa mise en scène, Voilà un film à ne pas rater.
Comme souvent avec Sacha Guitry, l'écriture est d'une grande finesse. Le problème se tient ailleurs, dans le rythme et dans la présence incessante de la voix off. Mais bien sûr, Le roman d'un tricheur, a plus de 80 ans, ce qui incite à l'indulgence.
Considéré comme une pièce maîtresse de la filmographie de Sacha Guitry, conté presque exclusivement en voix off, il a ( selon moi) malheureusement perdu une partie de son charme, le temps passant.
La forme du " roman d'un tricheur"est utilisée de manière tout de même excessive en le revoyant aujourd'hui.
Certes il répond encore aux codes inévitables du cinéma muet, pas très éloigné dans le temps ( les acteurs parlent entre eux sans que le spectateur ne puisse les entendre, tandis que les intertitres sont remplacés ici par une voix off omniprésente pendant la première moitié du film).
On rappelle que le premier parlant date de 1927, mais les réalisations du muet perdurent, parfois encore pendant les premières années des années 30.
Guitry tente de nous montrer avec un sens de la formule indéniable, l'hypocrisie des règles morales ( ici c'est celle de l'honnêteté qui est décortiquée) qui sont parfois un faux semblant. On enseigne la rectitude morale, mais elle n'est pas toujours payée en retour.
Ce titre de Guitry mérite bien sûr d'être connu, mais sans être encore plus de 80 ans après sa sortie ( à mes yeux du moins) un classique indémodable du cinéma du patrimoine.
Le roman dun tricheur raconte lhistoire dun homme ( jamais on ne saura son nom, sûrement représentatif de sa difficulté à se trouver une véritable place dans la société) qui, pendant son enfance, à la suite dun vol dune dizaine de billes, se voit puni par ses parents de champignons. Les champignons empoisonnés, toute sa famille meurt et, recueilli par des cousins, il fugue et essaie de trouver un vrai travail. Mais il ne renoncera pas à lappel du diable et deviendra tricheur. Il a survécu grâce au vol, tout un paradoxe pour un film qui même sil a pris un peu la poussière na pas perdu son Sacha Guitry, fabuleux acteur et très bon raconteur. Raconteur dune histoire qui mériterait un superbe remake. Mais comme personne nest parfait, il faut noter dans le coin des points noirs, les blablateries sans cesse du personnage principal qui passe son film à raconter son histoire. Plus de dialogues aurait quand ranimé ce film qui reste à cause de cela un peu trop au sol alors que son histoire aurait pu senvoler vers le ciel.
Le film est assez plaisant surtout par son discours. Une langue truculente, élégante et raffinée. Malgré tout la fin du film est quelque peu ennuyeuse avec les jeux d'argent. Le début est plus malicieux et drôle.