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chrischambers86
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4,0
Publiée le 22 octobre 2012
Au mythe de Tristan et Iseult adaptè et ressuscitè par Jean Cocteau pour cet "Eternel retour" de Jean Delannoy en 1943, a fait place aussi au couple torturè de "L'avventura", de "La notte" et de L'eclisse" du maestro Michelangelo Antonioni! Mais revenons à ce classique mythique du cinèma français du père Delannoy, interprète fidèle du grand magicien Cocteau qui avait ècrit le scènario et les dialogues, mais aussi dessinè les dècors de ce film accusè de dèfaitisme! En effet, on reprocha à l'oeuvre le caractère "aryen" (les cheveux blonds) du hèros Jean Marais et de l'hèroïne Madeleine Sologne qui firent rêver toute une gènèration, mais qu’à chaque annèe qui passe, a un peu moins de fans èperdus! il faudra quand même attendre la Libèration pour assister à une renaissance du cinèma français et à cette oeuvre poètique qui connut un ènorme succès commercial! On retrouve ègalement dans le film l'ècho inèvitable du "Tristan" de Wagner...
S'il est vrai que l'Eternel retour est une oeuvre grandement poétique (présence de Cocteau au générique oblige), il faut reconnaître que l'ensemble a bien vieilli et, par conséquent, paraît très long dans sa majeure partie. De plus, le film étant issu d'une restauration, certaines phrases sont assez inaudibles. On peut cependant apprécier les superbes prestations du couple Jean Marais / Madeleine Sologne ainsi que des seconds rôles qui peuvent se montrer très agaçants dès le début du film voire même détestables (bien entendu, c'est au nain que je fais allusion). Des décors plutôt réussi pour une photographie assez bonne. Sans être un chef-d'oeuvre, cette version "moderne" de Tristan et Iseult est globalement réussie.
J'ai vu l'Éternel retour à l'âge de cinq ou six ans. Longtemps j'ai gardé en mémoire des images dont j'avais oublié la provenance, un peu comme des souvenirs dont je n'aurais pu dire s'ils étaient les miens ou que j'aurais rêvés... la route dans les congères, la lumière du feu dans les combles du chalet, le lierre sur la maison, le coup de fusil du nain... Et le sentiment que l'histoire me parlait de choses absolument essentielles : le bonheur, la femme, l'amour... dont le lieu originel se perdait dans les brumes de ma conscience d'enfant. Longtemps j'ai cherché d'où venaient ces images... L'Éternel retour de Jean Delannoy.
Quand un hommage envers un monument de la littérature française se transforme en une vulgaire farce… On baigne dans le plus grand des ridicules du début à la fin. L’histoire pour commencer. Je crois qu’il s’agit du seul film de l’histoire du cinéma dans lequel il suffit de 2 mn pour conclure un mariage. Les personnages ensuite. Ils sont au grotesque ce que Bob l’Eponge est à la communauté homosexuelle, une évidence. La palme du ridicule revient bien sûr au nain, une espèce de Passe-partout affublé d’un costume de bouffon. Pour sa part, Jean Marais nous interprète un Tristan bien niaiseux et ouvertement efféminé. Les acteurs rivalisent d’ingéniosité pour gagner le concours de la plus mauvaise interprétation, ou plutôt de la plus théâtrale interprétation. Ce qui est normal au théâtre s’avère risible voire pathétique au cinéma. Une fois de plus, Passe-partout remporte haut la nain… enfin haut la main je veux dire, la compétition. Il enchaîne les grimaces et brasse de l’air en permanence. Et la litanie des reproches ne s’arrête pas là. On pourrait aussi évoquer les magnifiques bruitages, qu’il s’agisse des croassements des grenouilles ou encore des pseudo-sifflements de Jean Marais. Bref, je pensais avoir touché le fond avec les fameux gants de vaisselle de « Orphée » de Jean Cocteau, mais là je crois avoir trouvé encore mieux…
Pas vraiment ma tasse de thé, difficile de vouloir trop coller au mythe Tristan et Iseult dans une adaptation "moderne" cela donne un film trop maniéré. A noter la présence de Piéral étonnante et les figures de Jean Marais et Madeleine Sologne qui tranche sensiblement les barrières du temps.
On peut apprécier dans ce film devenu très vite culte le romantisme échevelé de Delannoy qui s’exprime dans de très belles images en clair obscur, notamment au niveau de l’atmosphère gothique du château. On peut saluer également au niveau du scénario les bonnes idées de Cocteau pour moderniser le mythe de Tristan et Iseult (légende celtique transmise oralement au cours des siècles et pas du tout « monument de la littérature française » comme on peut le lire par ailleurs…) Dans la distribution très inégale, Piéral se montre une fois de plus un comédien hors normes, écrasant la distribution de son talent et de sa présence. Mais Madeleine Sologne est un peu fade pour être une Iseult crédible et Jean Marais montre comme toujours ses talents de mauvais comédien au charme pourtant opérant à l’époque puisque son pull jacquard a lancé une mode dans les années cinquante ! Roland Toutain et Junie Astor sont très justes dans des seconds rôles essentiels mais on n’en dira pas autant d’Yvonne de Bray qui cabotine à l’excès et de Jean Murat, académique et guindé. Au-delà de la simple adaptation moderne, le film véhicule un propos des plus justes qui se trouve annoncé dès le générique de début par une phrase de Jean Cocteau assurant que les grands mythes se retrouvent tout au long de l’histoire de l’humanité… Autrement dit, l’effet de répétition est un concept fondamental de la psychanalyse, comme l’a enseigné Lacan.
Patrice (Jean Marais) a pour mission de trouver une épouse à son oncle. Il fait la rencontre de la belle Nathalie (Madeleine Sologne) qui accepte de le suivre pour échapper à sa condition. Un jour, Patrice et Nathalie prennent par erreur un philtre d’amour, ils tombent éperdument amoureux. Ce film est une version moderne du mythe de Tristan et Iseut. Le couple formé par Jean Marais et Madeleine Sologne est très crédible et esthétique. Les acteurs secondaires sont parfaits également, en particulier la tante Gertrude (Yvonne de Bray) et le cousin nain Achille (Pierre Piéral). J’ai aimé les dialogues, le rythme, les personnages. Il n’y a pas de grande surprise dans cette histoire mais le film est plaisant.
C'est une histoire d'amour à la façon de Cocteau, c'est-à-dire pleine de poésie, de symboles et de références aux contes d'autrefois (château, filtre d'amour). Cocteau s'y adonne à son culte de la beauté et de la jeunesse. Et, en effet, Patrice et Nathalie, les amants maudits, sont blonds ...jeunes et beaux. Ils s'aiments en dépit de tout, des intérêts et des jalousies, comme celle que leur voue le cousin de Patrice, un nain, symbole de mesquinerie, de laideur et probablement le fruit d'un mariage sans amour. Patrice a découvert Nathalie de laquelle, généreusement, il veut faire l'épouse de son oncle solitaire. Mais la jeunesse est pour la jeunesse. spoiler: Voilà les deux amants en route vers un destin tragique , fuyant la vilénie environnante, à moins que la mort ne soit une délivrance et un commencement. Conformément au genre, les amours du jeune couple ne sont pas sans affectation et l'interprétation de Jean Marais et Madeleine Sologne peut sembler aujourd'hui un archaïsme. Le sujet, lui, ne s'est pas démodé parce que le symbolisme de Cocteau est limpide, parce que sa poésie est universelle, intemporelle. Un beau Film.
Une remarquable transposition, un peu longue parfois, de la légende de Tristan et Iseut à l'époque contemporaine avec toute la poésie dont sait faire preuve le génie de Jean Cocteau. La réalisation de Jean Delannoy, qui n'était pas encore tombé dans l'académisme le plus lisse, n'avait pas peur de faire preuve d'originalité dans ses choix de mise en scène réussissant remarquablement à rendre une belle part d'onirisme à des lieux naturels. Le personnage incarné par le nain Piéral n'a aucun mal à se rendre détestable dès les premières images et Jean Marais et Madeleine Sologne sont inoubliables, l'un avec son pull jacquart, l'autre avec sa coupe garçonne. On peut regretter, que tourné en pleine Occupation, la couleur des cheveux du couple vedette soit blonde, rappellant un des critères de la race aryenne, mais le rang de classique qu'à ce film le met aujourd'hui au-dessus de tout cela. Ca doit être cela la magie du cinéma.