Disons que c'était pour ma culture personnelle... Faisant partie des quelques personnes n'ayant jamais vu « Emmanuelle », l'occasion était belle pour me familiariser un peu avec le « cinéma » de Just Jaeckin, dont la conception artistique prête quelque peu à sourire. Évoquant la célèbre proxénète des années 60-70, le réalisateur se montre fidèle à sa logique érotico-kitsch, ne lésinant pas sur le sexe et la débauche, tout en se donnant une respectabilité à travers un scénario tenant, dans sa logique, vaguement la route, à défaut d'être toujours très clair ou intéressant, notamment concernant les motivations de certains et les liens entre les différents organismes tournant autour de ce réseau de prostitution. Reconnaissons au moins à Jaeckin un certain talent pour la photo (on ne se refait pas!), bien que, là encore, dans cette logique assez kitsch. Côté casting, c'est aussi inégal qu'improbable : si Françoise Fabian est impeccable dans le rôle-titre, la plupart des « filles » sont fades, les seconds rôles réunissant aussi bien François Perrot que Klaus Kinski, Robert Webber et surtout Maurice Ronet ayant de quoi déconcerter, Murray Head montrant, enfin, des talents d'acteur nettement moins évidents que ceux de chanteur (même doublé par Pierre Arditi!). Pas grand-chose à ajouter, si ce n'est la présence de quelques scènes aussi drôles qu'inénarrables
(la « candidature » de la dentiste (la sublime Nicole Seguin) : un grand moment aussi bien pour le rire que les yeux)
, cet univers au fond assez sombre apparaissant surtout vain et superficiel sous la houlette d'un photographe se rêvant cinéaste. N'est pas Kubrick qui veut...