Landis et Murphy, deux têtes d’affiche de la comédie à l’époque, qui ont un peu disparu des écrans radars ces dernières années, mais dont on a plaisir à voir et à revoir les films !
Un Prince à New York c’est de la comédie sentimentale assez classique finalement, mais qui s’avère plaisante à suivre, et en prenant parfois des chemins plus proches de la comédie satirique, tout le monde pourra passer un bon moment devant ce métrage.
Le scénario en effet suit la trame la plus traditionnelle du registre sentimental. Le découpage est tout à fait caractéristique, les rebondissements de l’histoire d’amour sont prévisibles, là-dessus pas besoin de chercher un film très indépendant des codes. Un Prince à New York assume son statut, et cela pourra plaire comme déplaire, tout dépend votre appréciation de la romance ! Reste que réduire le film à cet aspect me parait une mauvaise chose. Le métrage introduit aussi une réflexion sur le rapport à l’argent, la liberté de chacun, et il y a une critique assez amusante de l’Amérique moderne et du capitalisme débordant. Ce n’est pas forcément toujours très fin, mais indéniablement ça donne un certain relief au film et même sans être accroc à la romance chacun devrait pouvoir trouver de quoi se sustenter. D’autant que l’histoire est alerte (quoique certains intermèdes sont un peu longs !), et qu’il y a des passages franchement drôles !
Le casting est composé d’une grosse galerie d’acteurs noirs, dont la plupart ont plus ou moins disparus depuis ! Murphy s’empare du rôle principal, et pas que ! Epaulé par un Arsenio Hall qui lui aussi s’accapare plusieurs rôles, ils forment un duo attractif et amusant, Murphy se montrant ici assez sobre, et ce n’est pas un mal ! Hall n’est cependant pas en reste et loin de se faire écraser par Murphy, il tire sérieusement son épingle du jeu. Shari Headley joue pour sa part la jeune femme dont est amoureux Murphy, et elle est charmante, jouant un personnage un peu convenu mais bien écrit. Les seconds rôles retiennent eux aussi l’attention, et outre un James Earl Jones très bon en roi, je retiendrai Eriq La Salle, tout à fait détestable, mais qui se lache totalement dans son rôle !
A la réalisation John Landis se fait plaisir, et propose un travail soigné bien qu’un peu impersonnel. J’ai toujours trouvé que le réalisateur était plus lui dans ses films d’horreur, mais il fait du bon boulot, avec une mise en scène dynamique, intelligente, mettant bien en avant les gags du film (le métro). De bons décors, une bonne ambiance new yorkaise en hiver, une tonalité rétro aujourd’hui délicieusement nostalgique, une bande son sympa, Un Prince à New York n’a pas du tout vilaine allure.
Pour ma part ce métrage est un moment léger et divertissant que je recommande. Certes la romance reste convenue, il y a des clichés et des lieux communs, mais un casting entrainant, un réalisateur solide, et de bons moments drôles font qu’on passe une agréable soirée devant ce film. 3.5