Vu par hasard à la télévision, découvert donc 60 ans après sa sortie (!), un incroyable choc !
Perfection de la reconstitution, de la mise en scène, des dialogues, de Belmondo, et de la vingtaine de seconds rôles, trognes des années 60' qu'on a plaisir à retrouver, et dont le personnage est immédiatement présent au bout de deux répliques ! La palme à Georges Géret, "de Colombes", et à François Périer.
La folie de la guerre, du piège de Dunkerque, de la débâcle, la saloperie, l'horreur de la guerre, le caractère incompréhensible de ce qui arrive.
Henri Verneuil, si décrié par la critique en vue, nous donne, sur un scénario de Robert Merle, une magistrale leçon de cinéma.
Film très âpre, très dur, méprisé à sa sortie de façon incompréhensible, traité même d'académique alors que la liberté de filmer, l'imprévisibilité en sont la marque de fabrique, et que vie éclate à chaque plan. Et quelle incroyable reconstitution sur terre, dans les airs et sur l'eau !
La photographie d'Henri Decaë est extraordinaire, réaliste et très belle, bien loin des tons bleutés et métalliques du cinéma actuel, avec peu de gros plans mais alors magistraux, soulignant le désarroi de Belmondo.
Ce film est une forme de perfection du grand cinéma français classique et populaire, et aussi un tourbillon de folie.
A ne pas manquer.