C'est un peu à contre coeur que je mets 4 étoiles à cet épisode ultime de la saga qui boucle la boucle, et qui par ailleurs, est certainement le plus abouti des 6. En effet, si l'écriture reste géniale et nous permet d'être spectateurs d'une histoire follement passionnante qu'est celle de Star Wars, et, entre autres, celle de la montée en puissance du plus grand méchant de l'histoire du cinéma, la réalisation est à mon gout, pour une licence d'une telle envergure, bâclée ou du moins elle ne se foule pas, ne serait-ce que dans la mise en scène. Je m'explique, ce qui pêche lourdement dans cet épisode, et probablement dans les autres, ce sont les nombreuses scènes de dialogue assez creuses, se reposant sur des alternances consécutives de champ/contre-champ avec des personnages statiques (un peu comme de mauvaises cinématiques de jeux de ps1...) sans qu'il n'y ait de réelle évolution spatiale dans le décor, si ce n'est - tout au plus - lorsque que deux protagonistes discutent en marchant, ni d'interactions particulière avec quelque élément, et ce rendant donc l'atmosphère assez artificielle, plate, et non immersive. Quelques petits détails, que certaines estimeront annecdotiques certes, m'agacent également comme par exemple le cri Wilhelm d'un stormtrooper (son qui, une fois archivé cérébralement, est agaçant je vous assure, qu'il soit un clin d'oeil rétro ou pas), le corps d'obiwan assommé qui bouge très bizarrement lorsque le compte Doku fait basculer sur lui un morceau de tôle (d'ailleurs je trouve ça un peu limite le coup du super jedi qui tombe dans les vappes parce qu'il est seulement projeté contre un mur...), les écrans des droïdes et ceux sur Mustafar qui montrent une image bicolore (orange-vert) donnent un aspect peu futuriste aux technologies, les humours limite des droïdes qui perdent leur crédibilité (coup de pied sur r2d2, ou le "de rien" d'un droïde qui donne un sabre à Grievous), le crie de tarzan d'un Chewie - sensé être drôle, ok, mais dans un contexte proche de l'ordre 66 dramatique je pense que c'était évitable; bref un petit amas de détails déplaisants à mon égard car ils font perdre du sérieux au film (qui du coup, je le conçois, amasse par conséquent davantage d'approbation du public jeune et famillial...). Si dans sa forme, les trois quarts du film ne m'ont donc pas pleinement convaincu, ce troisième épisode se rattrape largement par le charisme des personnages principaux : je trouve Hayden Christensen presque parfait dans le rôle d'un adulescent fragile et déchiré par ses émotions (contrairement à ceux qui le qualifient de "pleurnichard") dont le rôle est plutôt bien écrit et complexifiant le personnage de Dark Vador, le rendant plus humain, Ewan Mcgregor en dépit de son jeune age pendant le tournage (33 ans) paraît très bien en maître et incarne la sagesse de manière parfaitement crédible, ainsi que le personnage de Grevious, ancien Kaleesh robotisé et optimisé devenu quasi fétichiste des sabres lasers (et son thème associé qui est assez satisfaisant à mes oreilles) qui m'a donné envie d'en savoir plus sur son histoire, celui du manipulateur Papatine alias Dark Sidious qui a tué (très probablement) son maître Dark Plagueis (ce dernier étant seulement évoqué), Mace Windu (qui dit qu'il est mort d'ailleurs ? sa force légendaire n'aurait-elle pas pu l'épargner de la chute ?), et Yoda, qui à eux tous sucistent l'envie de découvrir l'univers étendu et fascinant de Star Wars. Enfin, la part belles aux musiques de John Williams sans qui Star Wars ne serait probablement pas le mythe qu'il est aujourd'hui, qui signe ici quelques superbes thèmes, particulièrement ceux présents pendant le duel légendaire entre Anakin et Obi-Wan. Pour terminer, j'ose dire que ce qui me marque "seulement" c'est ce combat final, certes spectaculaire, mais qui conditionne quasi à lui seul la note élevée que j'attribue à ce film, pour le côté visuel, ainsi que la courte scène de l'ordre 66 qui en quelques minutes fait accuser un bouleversement terrible au spectateur, tout en étant conscient que l'intérêt réel du film réside surtout dans son histoire. Bref, je confirme qu'il s'agit là probablement de l'épisode le plus abouti qui satisfait notre désir malsain d'enfin savoir comment Vador est devenu Dark, qui avait l'écriture pour devenir un chef d'oeuvre mais pas encore le niveau de réalisation qu'on aurait pu espérer.