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🎬 RENGER 📼
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3,0
Publiée le 30 août 2021
Les frères Maysles nous offrent ici une immersion hallucinante dans le monde du porte-à-porte. Ils ont suivi pendant 6 semaines le quotidien de quatre américains moyens qui se font appeler par des sobriquets : "le blaireau", "l’embobineur", "le lapin" & "le taureau". De Webster, dans le Massachusetts, a Opa-Locka, en Floride, on assiste à leur quête futile, celle de vendre le plus possible d’éditions de luxe de la Bible aux catholiques de la classe ouvrière. Ces derniers enchaînent sans discontinue les kilomètres, descendent dans des motels sans charmes, qu’il pleuve ou qu’il neige, rien ne les arrête, pas même leurs acheteurs potentiels qui peinent à finir leurs fins de mois et rechignent à céder le moindre dollar.
Il est d’ailleurs amusant de constater qu’en ne visant que la classe populaire, ils se compliquent la vie car ces derniers n’ayant clairement pas les moyens de mettre 50 dollars dans leur revue et ce, quand bien même il s’agit de la Bible, ces fervents catholiques ont d’autres priorités que de claquer leur argent ou du moins, ce qu’ils leur restent dans un achat aussi futile. Mais c’était sans compter sur la détermination de ces quatre commerciaux, prêt à tout pour refourguer leur camelote et faire le malin de retour au motel. Persuadés qu’ils feront fortune, ils ne reculent devant rien pour parvenir à leur fin, quitte à mentir, à enjoliver, à être faussement flatteurs ou alors mythomanes pour arracher quelques dollars à ceux qui n’en ont presque plus.
Entre réussites & déboires, on assiste à des scènes vraiment sidérantes tant ils s’avèrent arrogants et sûr d’eux. Une plongée fascinante dans le monde de la prospection de terrain, sorte de "Strip-tease" d’avant l’heure, nous offrant une vision pessimiste du rêve américain, entre désillusions et abus de faiblesse. Le cynisme de ces commerciaux et ce consumérisme sur fond de catholicisme donne une toute autre image de l’Amérique des années 60.
Les frères Maysles suivent pendant un moment un groupe de vendeurs de bibles qui vont de domicile en domicile pour tenter de vendre leurs beaux livres en utilisant tous les moyens possibles et imaginables pour faire craquer leurs clients. Avec ce film, c'est toute une époque que filment les deux réalisateurs, on y ressent la pression économique et sociale, les blagues racistes (en particulier sur les irlandais) sont nombreuses et les personnages sont très cinématographiques, faisant oublier le caractère documentaire du film. Ils sont tous excellents, oublient la caméra et se donnent à fond en particulier Paul Brennan, le vendeur un peu loser du groupe. Tout ça pour nous faire passer un vrai moment de cinéma.
Cinéastes, les frères Albert et David Maysles suivent quatre salariés d'une société californienne qui propose des livres soigneusement ornés et illustrés à destination de clients du coin, plus ou moins appartenant à la classe moyenne ou bourgeoise: Mais bien que convenablement filmé et sans commentaire aucun, le film focalise curieusement sur ces vendeurs de Bibles tout en multipliant à l'infini les clichés et les anathèmes, livrant donc surtout une idée de la propagande typique et paranoiaque de l'époque. En fait un témoignage sur les années 60.