Un premier Bergman qui m'a convaincu et me pousse à voir d'autres films du réalisateur, bien que mon avis soit assez mitigé. Je n'ai pas était pris par le film dès le début mais plus l'histoire s'installe, plus le personnage incarné par Victor Sjöstrom prend forme et devient touchant. On est dans du cinéma assez académique, enfin je ne vais pas me proclamer historien du cinéma, et apparemment ce film est assez moderne sur des techniques de mise en scène, notamment pour les nombreux flash back, mais je ne suis pas assez calé sur la question pour juger. Tout ce que je peux dire c'est que malgré un démarrage diesel, le film est fluide, sans trop de longueurs. Les scènes changent régulièrement, même si on ne comprend pas trop leurs importances dans le déroulement du récit mais qu'importe. Ce que nous conte Ingmar Bergman ici c'est l'histoire d'un vieux docteur parfaitement campé par Victor Sjostrom qui s'approche de sa fin de vie; la reception d'un titre honorifique en témoigne. De là, il se remémore de sa jeunesse; comble du hasard, j'ai regardé dans la même journée Tabou de Miguel Gomes, et celui-ci faisait état d'un passé joyeux et onirique, où le présent était regret; au contraire ici, Sjostrom est un viellard qui regrette sa jeunesse, sa vie entière même, qu'il a le sentiment d'avoir raté. Rongé par son égoïsme et son caractère asociale, il semble vouloir rattraper le temps perdu alors qu'il approche de la fin. Il redécouvre par l'intermédiaire d'auto-stoppeur, de sa belle fille ou encore d'une vieille amie la tendresse des relations sociales, tout en montrant ses difficultés à s'adapter, étant toujours hésitant sur la façon de procéder. Le récit est plutôt bien mené, avec de nombreux flash back dans les souvenirs d'enfances qui ne nous perdent jamais. On comprend quand isak (victor sjostrom) est dans ses rêves grâce à une esthétique particulière, d'ailleurs il y a souvent un superbe jeu de lumière dans ces scènes, ou dans la réalité, avec des scènes volontairement moins onirique, plus quelconque. Ce film est en grande partie touchant grâce à l'interprétation de l'acteur principal, bien épaulé par Ingrid Thulin et Bibi Andersson. Il reste assez inégal cependant, notamment le démarrage difficile. Et hormis la fin qui se démarque, le film reste assez redondant (effet limité par la courte durée du film) dans les situations et sentiments, mêmes si cela tourne beaucoup, mais tout en ressentant des emotions, celles-ci ne sont pas intenses, comme celles plus touchantes de la fin.