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    Les Fraises sauvages
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    4,1
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    81 critiques spectateurs

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    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 151 abonnés 5 135 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 mai 2017
    Dès les premières notes, on a l'impression d'être chez Ozu. Le thème de la nostalgie y est superbement évoqué. Le passé qui se reforme à travers les images qui reviennent au personnage. Que c'est beau quand le vieil homme rentre dans la maison au moment où le repas va être servi et qu'il voit véritablement tout sa vie antérieure renaître.....
    Les images sont magnifiques et le simple regard ou le sourire sont évocateurs d'un monde dont il ne reste que des regrets.
    On ne peut nier comme il le dit lui-même que tout ça ne peut apporter que "vide et tristesse", mais je suis persuadé qu'ils peuvent également représenter une source de jouvence certes temporaire mais ô combien salutaire pour l'esprit et le bonheur fugace qu'il procure devient pierre angulaire d'une vie encore meilleure.
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2016
    Voilà enfin un Bergman qui me plaira durablement, sans condition ou presque. Je ne détaillerai pas son scénario, toute analyse ne servant qu'à paraphraser ce que dit le film, certes subtilement, mais sans se cacher, loin de là. Ainsi, rien de ce que j'ai pu lire sur Les fraises sauvages ne m'a paru toucher à son mystère, ce mystère de l'émotion, du souvenir et du temps sur lequel Bergman se juche, reconstituant par son art les remous intimes de ses doutes pour pouvoir les fixer et ainsi en extraire un peu plus la saveur. Et c'est ça, précisément, que j'attend d'un cinéma aussi introspectif ; qu'il se détourne définitivement des petites scories discursives qui paralysaient Le Septième Sceau, film relativement proche dans son interrogation métaphysique mais qui adoptait un regard trop collectif pour ne pas perdre en profondeur et céder au schématisme par moments. Ici, Bergman demeure à chaque instant, qu'il pénètre directement la psyché de son personnage par les rêves ou se pose à ses côtés le temps de longues séquences de dialogues thérapeutiques, dans la plus pure intériorité ; le cheminement de l'image est celui d'une seule âme, d'une seule conscience qui examine et scrute avec fascination et un œil quelque peu incrédule les ramifications d'une existence qui à l'heure de son crépuscule parait se dissoudre dans le Temps au gré de souvenirs autonomes et de réincarnations qui ne lui appartiennent plus. Même quand il se penche sur d'autres personnages, Bergman le fait en adoptant la picturalité (au sens propre comme au sens figuré) propre à l'âme dont son film est à la fois la béquille et le tableau. Voilà comment je peux être durablement touché, par cette sincérité et ce dévouement total à un personnage dont le chant du cygne possède la saveur immortelle des peurs et des vibrations qui ne s'éteindront qu'avec l'humanité.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 juillet 2016
    C’est l’histoire d’un professeur de médecine, joué par Victor Sjöström (78 ans), grand réalisateur du cinéma muet suédois, qui rejoint en voiture, en compagnie de sa belle-fille (Ingrid Thulin, 28 ans) la ville de Lund, à l’extrême sud de la Suède, où il doit recevoir une distinction honorifique. Le film est entrecoupé de 2 rêves (dont l’un annonce sa mort) et de ses souvenirs d’enfance (où il partageait des fraises sauvages avec sa cousine). N’en déplaise aux admirateurs de Bergman et bien que le film ait reçu l’Ours d’Or au festival de Berlin en 1958, c’est ennuyeux et assez théâtral ; c’est logique car Bergman a déclaré dans le passé : « pour moi, le cinéma, c’est avant tout du théâtre »). Par contre, la photographie est d’une grande beauté. Point de détail, il y a une scène d’accident de voiture dans le film ; on constate que les automobiles roulaient à gauche à l’époque. Il faut rappeler que la Suède est passée à la circulation à droite (comme ses voisins danois, norvégiens et finlandais) le 3 septembre 1967 à 5 H du matin.
    Ti Nou
    Ti Nou

    496 abonnés 3 495 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2016
    Ingmar Bergman signe un road-movie contant le trajet d'un vieux médecin allant chercher une récompense. Si les rencontres ne sont pas des plus passionnantes, le récit est ponctué de séquences oniriques formidables illustrant à merveille les doutes du personnage sur la façon dont il a mené sa vie.
    Louis V
    Louis V

    29 abonnés 198 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 juin 2016
    Il est déjà absurde d'en venir à noter Bergman : il est certain que même les plus grands cinéphiles auraient du mal à saisir tout ce qu'il veut dire. Par les émotions, il fait passer beaucoup de son cinéma: atypique, plaisant, mystique, incontournable, les fraises sauvages est un des plus beau film de l'histoire du cinéma sans aucun doute.
    Extremagic
    Extremagic

    67 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 novembre 2015
    Bergman fait parti de ces réalisateurs un peu étranges dont je n'ai vu que deux ou trois films et dont je suis déjà totalement fan, je sais que je pourrais apprécier toute sa filmographie même avec des films qui ne me plaisent pas. C'est un peu le cas des Fraises sauvages, je dois dire m'être pas trop mal ennuyé devant ce film mais tout de même que c'est génial ! Déjà il y a l'aspect esthétique qui est à tomber et puis la mise-en-scène, j'adore Bergman pour sa sobriété et pourtant l'intensité qui s'en dégage. Bien sûr les scènes les plus marquantes sont celles du rêve bien entendu qui est tout particulièrement étrange, cette étrangeté parcours tout le film ce qui n'est pas pour me déplaire. Sans parler de cette idée magnifique d'un homme qui arpente les souvenirs de sa jeunesse (bon c'est pas la première fois que ça s'est vu mais ça reste génial et d'autant plus quand c'est Bergman) et puis la montre sans aiguille, c'est une image que j'avais en tête bien avant de voir le film mais que je trouve tellement belle et elle dit tellement de choses sur le temps. Bref tout ce film comporte de magnifiques moments, mais j'ai pas été autant emballé que devant le Septième Sceau ou Persona, je ne sais pas je l'ai sûrement trouvé trop austère. Ca reste du très bon !
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    134 abonnés 1 625 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 septembre 2015
    Un vieux médecin de 78 ans vit seul avec sa gouvernante dans une grande maison au sein de laquelle il se tient loin de ses semblables. Invité à fêter le jubilé de son doctorat (50 ans après son obtention), le voyage de 8 heures va lui permettre de faire le point sur sa vie. La mort s’approche, durant le trajet, des rencontres mais aussi la visite des lieux de sa jeunesse vont faire office de psychothérapie.
    Mon premier Ingmar Bergman : une mise en bouche, vivement l’entrée… Et oui !!! Une bonne expérience pour un auteur dont on dit qu’il est difficile d’accès. Le film s’ouvre sur l’environnement du vieux monsieur que l’on sent socialement isolé, entouré uniquement par sa gouvernante. Un long monologue ponctué par de gros plans sur des photos de famille nous fait comprendre que cet homme a tout donné à sa carrière et est passé à côté d’une vie sociale riche avec les siens. Plus tard, on comprendra que ce vieil homme est lui aussi une victime… d’un « utérus froid ». Constamment entre réalité et rêve, à travers 4 rêves ou incursion dans le passé, les blessures du vieil homme, ses ratés mais aussi sa peur de la mort vont nous permettre de comprendre le trajet intellectuel effectué par cet homme durant ce road movie. Durant ce trajet, il va rencontrer sa mère (héritage de sa froideur), son fils (à qui il a transmis le mal familial), sa belle-fille (si loin de lui… mais si proche une fois devenu plus humain), Sara son amour de jeunesse (écho de Sara l’autostoppeuse qui lui permet de comprendre son échec de jeunesse), une baudruche lui ressemblant fortement (le reflet de son identité qui se brouille du fait de son introspection), un couple se déchirant (conscience du propre couple de son fils),… Car ce film est un road movie brillant par sa réalisation mais surtout par sa réflexion intelligente et intense sur l’existence. Ce scénario philosophique aurait pu être ennuyeux car lent et entêtant avec une touche d’expressionnisme, mais que nenni, le voyage introspectif prenant la forme d’une remise en question totale d’une vie entière est passionnant. A l’issue de ce bref trajet, le vieil homme va user du peu de temps qui lui reste à combler le fossé creusé avec les siens. Jusqu’au final, qui à défaut d’être plombant, permet au vieil homme de retrouver une harmonie intérieure pour finir sa vie dans une paix quasi enfantine, est une réussite.
    Un beau film de méditation sur la vie et son sens, la mort et sa peur, le bonheur, la culpabilité, l’altruisme et l’amour. Pas intello du tout, modeste, sensible et intelligent de bout en bout.
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    62 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 août 2015
    Malgré l'ennui que j'ai parfois ressenti pendant la lecture du film, j'ai été énormément séduit par la qualité des dialogues et du scénario. J'ai apprécie la façon avec laquelle Bergman peint la fin de vie de ce vieil homme. Le réalisateur utilise des techniques de narration intéressantes et très novatrices à l'époque. A travers le voyage du héros, on peut déceler la mélancolie, la bonté, les conflits entre les générations... Les fraises sauvages est vraiment un film intéressant
    Alexandre N.
    Alexandre N.

    42 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 avril 2015
    Un film sublime certes, mais dont les séquences oniriques (la première en l'occurrence) sont quelques peu déroutantes et paraissent vieillies aujourd'hui. En dehors de cela, les scènes de souvenir et la partie "road-movie" sont inoubliable.
    Bruno François-Boucher
    Bruno François-Boucher

    109 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 mars 2015
    J'ai mis très longtemps à découvrir "Les fraises sauvage"s de Bergman, ayant commencé par ses oeuvres antérieures, "La nuit des Forains", "Monika"," Rêves de femmes" - formidable aussi - et "Jeux d'été", peut-être mon préféré avec "La Source", film puissant. Mais j'aime aussi "A travers le miroir"," Le silence", "Persona" et bien sûr "Fanny et Alexandre". Cependant "Les fraises sauvages" possède une densité inégalée, une nostalgie bouleversante, qui nous le fait toujours revoir avec plaisir. Bergman a un art sans pareil pour décrire le temps qui passe, la vieillesse et la mort approchante, mais aussi les conflits familiaux, la vie, et les relations amoureuses. Peut-être est-ce l'un des films les plus universels de son auteur, celui dans lequel chacun peut y puiser une leçon de vie, une approche sensible des êtres, et un reflet à son propre miroir. De par la justesse du regard qu'il pose doucement sur les êtres, Bergman inspire le respect, et Les fraises sauvages tort le cou aux idées toutes faites et à ses détracteurs qui voudraient l'enfermer dans la case du cinéma d'auteur hermétique et inaccessible. Si l'écriture est le point fort de l'auteur du 7ème sceau, ce film n'en reste pas moins un modèle de mise en scène et de cinéma tout court, chaque plan étant conçu pour faire apparaître à la finalité une sorte de long travelling sur le parcours d'un homme aux confins de sa dernière saison. Profondément lucide, le film nous rappelle qu'une vie ne peut se satisfaire de son déroulement, sans y apporter de compréhension véritable.

    On ne dira jamais assez à quel point Bergman a marqué le cinéma mondial, je ne connais pas d'autres cinéastes, à part Tarkovski peut-être, qui est allé si loin dans l'exploration intérieure de l'être humain. Son travail est unique à tous points de vue, et il est bon de le rappeler aussi souvent que possible.
    Acidus
    Acidus

    721 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2015
    Sorti juste après "Le septième seau", "Les fraises sauvages" nous plonge dans un road-movie tournant autour de thèmes comme la vieillesse, la mort et la nostalgie. Parfaitement maitrisée par Ingmar Bergman, l'intrigue du film est captivante avec une touche d'onirisme appréciable et beaucoup de poésie. Du grand cinéma !
    Scorcm83
    Scorcm83

    102 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 novembre 2014
    Je ne sais pas trop quoi penser de ce film. Il est vrai que j'admire le travail esthétique de Bergman, autant j'ai du mal à totalement rentrer dans ses films à cause de la froideur qui s'en dégage. Toujours est-il qu'il arrive à m'immerger à plusieurs reprises grâce à des scènes superbement interprétées et mises en scène et à m'en faire ressortir lors de transitions trop longues à mon goût. Cela dit, j'ai bien conscience de l'importance de son cinéma, et même si il ne me transcende pas comme je l'espérais, la vision de ses films m'est extrêmement bénéfique, en tant que, j'espère, futur réalisateur !

    Pour en revenir sur Les Fraises Sauvages, j'ai aimé le portrait qu'il dresse de ce vieil homme en fin de vie, qui se voit effectuer le long d'un trajet en voiture une introspection sur sa propre vie en se posant des questions morales essentielles. J'y vois un conflit des générations, et en même temps la représentation de l'importance qu'ont nos aînés sur nos choix de vie. Il s'agit d'un film très personnel du cinéaste, et sa direction d'acteurs reste encore est toujours excellente, mention spéciale à Bibi Henderson, sublime et à l'opposé de son personnage dans Persona.

    Même s'il ne m'a pas touché comme je l'espérais, il y a une atmosphère dans ce film, tout comme dans Persona, qui fait que l'on va tout de même au bout de cette histoire, malgré la distance qu'on peut avoir à son égard.
    Max Rss
    Max Rss

    198 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 octobre 2017
    Se rendant à Lund au volant de sa voiture, accompagné par sa belle-fille pour une cérémonie de jubilé en son honneur, un professeur de médecine renommé décide de faire le point sur sa vie, son parcours. Que l’on aime ou pas, il n’y a pas à dire, Ingmar Bergman, dans l’histoire du cinéma, c’est quand même quelqu’un. Chacun de ses films, en dépit de thèmes revenant de manière récurrente, est une expérience cinématographique nouvelle. En ce qui me concerne, j’ai une connaissance très limitée de l’œuvre du cinéaste suédois car je n’ai vu qu’un seul film de lui. Il s’agit de « Persona », que j’avais beaucoup apprécié. En revanche, pour ces « Fraises sauvages », je n’ai pas ressenti le même enthousiasme. Pourtant, les propos tenus par Bergman sont d’une grande justesse. Mais j’y suis resté hermétique. J’ai eu pas mal de difficultés à me sentir pleinement concerné par la quête de rédemption de ce médecin qui se rend compte bien trop tard qu’il fut un homme égoïste, froid et qu’il a blessé de nombreuses personnes. C’est une réalité, pendant longtemps on refuse de se confronter à la vérité sur soi. Et c’est toujours trop tard lorsque l’on décide d’enfin la regarder bien en face. Le médecin, tente de montrer autre chose, tente de se réconcilier avec ceux qu’il a blessés, revoit son passé et fait des rêves étranges. Finalement, n’est-ce pas à cela que chaque être humain est condamné lorsque le dernier souffle approche de plus en plus? Le propos est donc juste, mais le film en lui-même est assez ennuyeux et est surtout plombé par des dialogues didactiques et pompeux. Même en V.O, ils sont durs à encaisser. Ingmar Bergman fut un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma, il n’empêche que lui aussi n’a pas réalisé que des chefs-d’œuvres. Et encore, c’est à nuancer, étant donné que même un Bergman mineur est un coffre-fort difficile à percer mais qui contient beaucoup de choses.
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 septembre 2014
    La vieillesse, l'appréhension de la Mort et des souvenirs: les thèmes de ce film signé Ingmar Bergman sont tout à fait passionnants et développés d'une façon aussi singulière que brillante. Et si le film possède bien des longueurs, notamment à cause de quelques discussions ne parvenant pas à aller plus en profondeur dans la psychologie du personnage principal, il reste remarquable dans sa mise en scène. Bergman tente avant tout de capter un certain nombre de points de vue. D'abord celui de Isak (Victor Sjöstrom) sur lui-même, puis Isak vu par ses connaissances (gouvernante, famille, et autres compagnons de route). Ainsi, à travers des rêves d'une étrangeté fascinante, des regards qui disent beaucoup plus que des mots et des dialogues d'une rare finesse, "Les Fraises sauvages" offre de très belles réflexions existentielles en oscillant entre un humour amer et une vraie cruauté. Ces changements de ton imprévisibles procurent d'ailleurs une émotion qui rompt avec la froideur habituelle du cinéaste sans en briser l'époustouflante maîtrise.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    396 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 août 2014
    Premier Bergman à mon actif et excellente surprise, l'idée de me lancer vers l'inconnu chez ce réalisateur autant réputé restait une sensation plutôt excitante, et je dois dire que l'expérience fût enrichissante. Bergman introduit ce vieux professeur, Isak Borg, abandonné de tous, que ça soit par la mort, l'amour ou sa médiocre paternité, ces rêves le trouble au crépuscule de sa vie, quel aura été le constat de son existence ? Cette cérémonie honorant sa carrière de médecin est l'occasion pour lui de retrouver ses racines sentimentales, se remémorer ses souvenirs enfouis aux tréfonds de sa mémoire pour les exorciser et atteindre la paix ultime dans l'au delà. C'est un voyage sombre, onirique et introspectif que nous propose Bergman, il choisit de débuter par ce rêve étrange et angoissant, presque lynchein (ça m'a quelque peu rappelé "Eraserhead" et sa quête noire de l'existentialisme), le temps semble figé dans un monde macabre qui n'attends que sa dépouille mortuaire. Puis vient l'heure de ce road trip avec sa charmante belle fille Marianne, qu'il emmènera sur les lieux de sa jeunesse fougueuse où les fraises sauvages se cueillaient par la main de sa convoitée Sara, jusqu'à ce qu'il croise une jeune autostoppeuse ressemblant étrangement à son amour envolé. On navigue entre le pessimisme froid du vieux Isak, ses tristes regrets, et d'un autre côté son optimisme renaissant, par la poésie des mots et de la nature, le passé et le présent se juxtaposent, les relents sont parfois cruels mais nécessaires à l'absolution. D'abord aigri et non moins égoïste le vieil homme se mue en être généreux et attentionné avec son jeune entourage et plus particulièrement avec Marianne qui lui confiera un secret douloureux qu'il saura comprendre. La fin est résolument optimiste, Isak peut se voir partir le cœur et l'esprit léger, comme un devoir tardivement accompli, la mort n'est pas montrée explicitement mais tout de même relativement suggérée (enfin à l'interprétation du spectateur), mais les derniers contacts avec l'autostoppeuse, son fils ou Marianne sonnent clairement comme des adieux remplis d'émotion et le vieil homme peut s'en aller retrouver des moments de bonheur au coin où poussent les fraises sauvages. Ce dépucelage bergmanien m'aura enthousiasmé par son ambiance nostalgique et poétique, son style esthétique et cette mise en scène très maîtrisée, une très belle œuvre à déguster sans modération.
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